Communiqué

7 février 2001
L’utilisation d’un téléphone mobile augmente les risques d’accidents de la route
Dévoilement des résultats d’une importante étude épidémiologique

 

Des chercheurs du Laboratoire sur la sécurité des transports de l’Université de Montréal dévoilent aujourd’hui les résultats d’une vaste étude épidémiologique portant sur le risque d’accidents de la route en relation avec l’utilisation d’un téléphone mobile.

Globalement, l’étude démontre que les utilisateurs d’un téléphone mobile ont 38% plus de risques d’accidents de la route que les non-utilisateurs, et le même résultat tient pour les utilisatrices. Le risque relatif augmente avec la fréquence d’utilisation du téléphone mobile; le risque d’accident des grands utilisateurs (plus de 135 appels faits par mois) est environ deux fois le risque des petits utilisateurs (moins de 10 appels faits par mois). Ces résultats tiennent compte d’autres facteurs de risque associés à la conduite automobile soit l’âge, l’année et les habitudes de conduite telles que le kilométrage annuel et la conduite de soir.

« Notre recherche démontre une association entre l’usage du téléphone mobile et le risque de collision. Elle ne constitue pas une relation directe de cause à effet puisqu’il n’y a pas d’observation directe de l’utilisation du téléphone mobile et d’autres facteurs au moment de l’accident. Par contre, nous avons trouvé une relation de dose-réponse qui supporte l’hypothèse de causalité. Les gens qui utilisent beaucoup leur téléphone mobile ont deux fois plus de risques d’accidents de la route que les gens qui n’utilisent pas ou peu le téléphone mobile. » note Dr Claire Laberge-Nadeau, directrice du Laboratoire sur la sécurité des transports.

L’étude repose sur un échantillon considérable de 36 000 personnes qui ont répondu à un questionnaire, dont 12 700 utilisateurs d’un téléphone mobile et un groupe témoin de 23 300 non-utilisateurs. Le Laboratoire a ensuite jumelé les données du questionnaire, le dossier de conduite de la SAAQ et les données d’utilisation du téléphone mobile, fournies par les compagnies de téléphone. Le questionnaire portait sur l’exposition au risque, les habitudes de conduite, les opinions des répondants sur quelques activités pouvant nuire à la conduite, les accidents des deux années précédentes et, pour les utilisateurs de téléphone mobile, des questions sur son utilisation.

Ainsi, il a été possible de sonder les opinions des répondants au sujet de l’utilisation du téléphone mobile au volant. Fait étonnant, un utilisateur sur trois (36%) et une utilisatrice sur deux (50,9%) estiment que converser au téléphone nuit beaucoup à leur conduite. Cependant, les personnes sondées, qu’elles utilisent un téléphone mobile ou non, seulement 3% ou moins estiment que les activités suivantes nuisent beaucoup à la conduite : converser avec des passagers, écouter la radio, des cassettes ou des disques compacts.

« Nous remercions toutes les personnes du public qui ont pris le temps de répondre au questionnaire ainsi que la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) et les compagnies de téléphone pour leur collaboration à la cueillette des données. » souligne le Dr Nadeau.

Le Laboratoire sur la sécurité des transports regroupe des chercheurs de plusieurs disciplines intéressés aux phénomènes humains, sociaux-économiques et physiques en matière de sécurité des transports. Le Laboratoire fait partie du Centre de recherche sur les transports, un centre pluridisciplinaire rattaché à l’Université de Montréal et à ses deux écoles affiliées, l’École Polytechnique et l’École des Hautes Études Commerciales.

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Renseignements
Dr Claire Laberge-Nadeau
Directrice du Laboratoire sur la sécurité des transports
Centre de recherche sur les transports
Université de Montréal
Téléphone : (514) 343-7425

 

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Dernière modification: 7 février 2001