Institut de cardiologie de Montréal
8 septembre 2003
Les femmes obtiennent les mêmes résultats que les hommes dans une étude cardiovasculaire canadienne marquante

L'une des plus importantes études menées à ce jour sur les femmes et les maladies cardiovasculaires (MCV) a été récemment publiée dans le Journal of the American College of Cardiology. Selon ses conclusions, l'inhibiteur de l'ECA (enzyme de conversion de l'angiotensine) largement prescrit, ramipril, procure aux femmes qui présentent un risque élevé de MCV les mêmes avantages cardioprotecteurs qu'aux hommes. À la lumière de cette étude, qui est en fait une sous-étude de l'importante étude HOPE (Heart Outcomes Prevention Evaluation), on recommande que les femmes post-ménopausiques à risque élevé reçoivent toujours un traitement par des inhibiteurs de l'ECA.

«Jusqu'à maintenant, les femmes étaient généralement sous-représentées dans les essais cliniques portant sur les maladies cardiovasculaires», selon la Dre Anique Ducharme, cardiologue et directrice de la Clinique d'insuffisance cardiaque à l'Institut de Cardiologie de Montréal. «Comme les MCV constituent la principale cause de décès chez les femmes des pays industrialisés, il est d'une importance absolue d'identifier des stratégies préventives pour ce groupe, surtout à l'heure actuelle où la prévalence de la cardiopathie et de ses facteurs de risque est à la hausse chez les femmes.»

Les chercheurs de l'étude ont constaté que le ramipril abaisse le risque cardiovasculaire aussi efficacement chez les femmes que chez les hommes, et cela qu'on ait effectué ou non des ajustements pour tenir compte des déséquilibres initiaux et d'autres attributs du risque. Le traitement par ramipril a réduit de façon significative le risque d'accidents vasculaires majeurs chez les femmes. En effet, le risque de décès de causes cardiovasculaires a baissé de 38%, celui d'accident vasculaire cérébral, de 36%, et le risque combiné d'infarctus du myocarde (crise cardiaque), de décès de causes cardiovasculaires ou d'accident vasculaire cérébral, de 23%. Le risque de douleur thoracique intense a aussi diminué de manière significative. Des tendances semblables ont été observées pour les autres paramètres cardiovasculaires, la mortalité globale et l'apparition d'insuffisance cardiaque.

«L'effet du traitement chez les femmes est très encourageant. Il est aussi particulièrement intéressant, car des résultats d'études antérieures laissaient entendre que les inhibiteurs de l'ECA étaient moins efficaces chez les femmes que chez les hommes», indique la Dre Ducharme. «Nous pouvons présumer que ces hypothèses erronées découlaient de la sous-représentation des femmes dans les études antérieures. Les observations actuelles auront sûrement des répercussions sur la démarche thérapeutique adoptée dans la prise en charge des maladies cardiovasculaires chez les femmes.»

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