Centre hospitalier de l'Université de Montréal
25 février 2004
Une première mondiale pour le CHUM

Des chercheurs de l'Hôpital Notre-Dame du CHUM ont découvert que l'utilisation de filaments radioactifs pourrait prévenir la réapparition de l'anévrisme cérébral après un traitement endovasculaire. Une étude réalisée par l'équipe du Dr Jean Raymond, directeur du laboratoire de neuroradiologie interventionnelle de l'Hôpital Notre-Dame du CHUM, en collaboration avec l'équipe du professeur Sjoerd Roorda, du Département de physique de l'Université de Montréal, démontre qu'il est maintenant possible de prodiguer ce traitement à près de 90 % des patients qui sont atteints d'un anévrisme. C'est du moins ce que révèle cette étude dont les résultats initiaux ont été publiés dans la revue Stroke de décembre 2003.

Unique au monde,  le traitement endovasculaire avec filaments radioactifs a été réalisé ici même, à Montréal, auprès d'un groupe de 41 patients afin d'en vérifier la faisabilité. La méthode est simple. Il suffit d'implanter de très petites quantités d'atomes de phosphore radioactif à la surface des filaments de platine habituellement utilisés. Résultat : ces nouveaux filaments radioactifs sont comparables aux filaments ordinaires et peuvent facilement s'appliquer à la pratique clinique puisqu'il s'agit, à peu de chose près, du même traitement déjà connu et utilisé depuis plus de dix ans à travers le monde. Les patients pourraient voir non seulement leur état s'améliorer, mais aussi le risque de récidive de l'anévrisme s'atténuer dans les mois, voire les années, qui suivent le traitement.

Les filaments radioactifs sont les seuls à ce jour capables de prévenir la recanalisation après embolisation dans les modèles expérimentaux pré-cliniques. Rappelons que selon une étude menée antérieurement, le traitement endovasculaire avec filaments ordinaires permet d'améliorer de 22,6 % l'état des patients traités après rupture d'anévrisme, contrairement à l'approche chirurgicale qui est plus invasive. Cette méthode n'est toutefois pas infaillible et le risque de voir l'anévrisme réapparaître atteint les 20 %. Advenant la preuve de son efficacité, le traitement endovasculaire avec filaments radioactifs pourrait alors être appliqué sur un plus grand nombre de patients aux prises avec un anévrisme cérébral.

«Il est maintenant nécessaire de vérifier l'efficacité de la méthode sur un plus vaste échantillonnage de patients», mentionne le Dr Jean Raymond. L'équipe du Dr Raymond s'affaire actuellement à réunir les fonds indispensables à la réalisation d'une étude internationale randomisée, à double insu, à laquelle participeront près de 14 centres situés notamment aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France, en Turquie, aux Pays-Bas, au Danemark, au Canada et, bien sûr, au Québec. Montréal sera d'ailleurs le lieu où sera faite la coordination. «Les deux premières années seront vouées au recrutement de 500 patients chez qui le traitement de l'anévrisme par voie endovasculaire est indiqué», d'ajouter le Dr Raymond.

Associés à un taux de morbidité et de mortalité élevés pouvant aller jusqu'à 70 % lorsqu'il y a rupture, les anévrismes intracrâniens sont fréquents. Ils demeurent le plus souvent asymptomatiques jusqu'au jour de la rupture. L'hémorragie qui s'ensuit peut alors entraîner des conséquences graves, si ce n'est mortelles, dans le tiers des cas. En Amérique du Nord, on estime que 32 000 personnes seraient porteuses d'un anévrisme cérébral; au Québec, on dénombre chaque année 750 personnes souffrant d'une rupture d'anévrisme.

Information :    
Lise Provost, B.Sc., M. Éd.
Conseillère principale aux communications externes
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Téléphone : (514) 890-8000, poste 15380
Téléavertisseur : (514) 860-7110

Pour entrevue :
Annie-Carole Martel, B.Sc.
Conseillère en communication
Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM)
Téléphone : (514) 890-8000, poste 15302

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