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Département de psychiatrie

Un nouvel antidépresseur accroît le taux de «cannabis du cerveau»

13 décembre 2005 - Des chercheurs ont découvert un nouveau médicament qui augmente le taux d'endocannabinoïdes — le « cannabis du cerveau » — et produit ainsi des effets antidépresseurs. Les résultats de cette nouvelle étude, publiés dans le numéro de Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) paraissant cette semaine, démontre que le nouveau médicament, appelé URB597, pourrait remplacer de façon plus sûre le cannabis dans le traitement de la douleur et de la dépression, et qu'il pourrait ouvrir la voie à des traitements nouveaux et améliorés de la dépression clinique, trouble dont souffrent environ 20 % des Canadiens.

Lors d'épreuves de laboratoire précliniques, les chercheurs ont constaté que l’URB597 augmentait la production d'endocannabinoïdes en bloquant leur dégradation, produisant ainsi des effets antidépresseurs mesurables. «C'est la première fois qu'on montre qu'un agent élevant le taux d'endocannabinoïdes dans le cerveau peut améliorer l'humeur», déclare la Dre Gabriella Gobbi, investigatrice principale et chercheuse au Centre universitaire de santé McGill et au Département de psychiatrie de l'Université de Montréal.

Les endocannabinoïdes sont des substances chimiques que le cerveau libère dans certaines conditions telles que l'activité physique; elles stimulent des récepteurs cérébraux spécifiques et peuvent déclencher des sensations de bien-être. Les chercheurs, qui comprenaient des scientifiques de la University of California à Irvine, ont pu mesurer l'activité de la sérotonine et de la noradrénaline suscitée par la hausse du taux d'endocannabinoïdes, et ont également procédé à des expériences standard afin d'évaluer l'humeur des sujets et de confirmer leurs constatations.

« Les résultats ont été semblables à l'effet que nous aurions pu escompter lors de l'emploi d'antidépresseurs d'usage courant, qui sont efficaces chez à peine 30 % de la population environ, explique la Dre Gobbi. Notre découverte tend à confirmer que l’URB597 représente une solution de rechange non psychotrope, sans dépendance et plus sûre par rapport au cannabis pour le traitement de la douleur et de la dépression; elle est porteuse d'espoir pour le développement d'une autre gamme d'antidépresseurs dotés d'une marge d'efficacité plus large. »

On sait depuis des années que le cannabis a des propriétés antidépressives et analgésiques, mais cette drogue est loin de constituer un traitement idéal en raison de la dépendance qu'elle engendre et de ses autres répercussions sur la santé en général. L'ingrédient actif du cannabis — le THC (tétrahydrocannabinol) — stimule les récepteurs cannabinoïdes.

Cette étude a été financée par le Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ), la Fondation canadienne de la recherche en psychiatrie (FCRP), le National Institute on Drug Abuse (NIDA) ainsi que grâce à une bourse du Centre universitaire de santé McGill.

 

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