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Département de chimie

Décès du professeur Camille Sandorfy

8 juin 2006 - Le professeur Camille Sandorfy est décédé, le mardi 6 juin 2006, dans la région parisienne à l'âge de 85 ans.

M. Sandorfy est né à Budapest (Hongrie) en 1920. Il a fait des études supérieures à l'Université de Szeged où il a obtenu son doctorat en chimie et en physique en 1946.  Il se rend alors à Paris pour des études postdoctorales.  Deux ans plus tard, il devient chargé de recherches au CNRS, sous la direction des professeurs Louis de Broglie et Raymond Daudel.  En 1949, il obtient un doctorat en sciences à la Sorbonne et, en 1951, il vient au Canada où il occupe un poste au CNR à Ottawa comme boursier postdoctoral.  En 1954, il est invité à se joindre au Département de chimie de l'Université de Montréal où il devient professeur titulaire en 1959.  Il prendra sa retraite en 1987 et deviendra professeur émérite en 1988.

Spectroscopiste et théoricien, le professeur Sandorfy a été le premier à appliquer la méthode des orbitales moléculaires aux molécules polyatomiques saturées, notamment aux hydrocarbures aliphatiques.  À cette époque, la plupart des chercheurs de ce domaine concentrent leurs efforts sur les systèmes à électrons pi qui forment les liaisons doubles, comme ceux que l'on trouve dans les molécules aromatiques (benzène, naphtalène, etc.) Ces électrons sont en effet plus faciles à traiter par des méthodes théoriques.  Camille Sandorfy inclut les électrons sigma, qui forment les liaisons simples, dans les molécules organiques plus nombreuses et plus difficiles à traiter.

Par ailleurs, il démontre que la répartition de la charge électronique diffère grandement entre les molécules «excitées» (plus riches en énergie que l'état fondamental) et celles qui sont à l'état fondamental.  Cela laisse présager des réactions photochimiques très différentes des réactions chimiques qui se déroulent dans l'état fondamental.

Camille Sandorfy et son équipe passent également de longues années à faire des travaux relatifs à la nature des liaisons hydrogène.  Celles-ci sont formées entre deux groupements électronégatifs qui mettent un proton en commun.  Les spectres infrarouges de ces systèmes sont caractérisés par des bandes généralement très larges et par la prolifération des bandes de combinaison.  Ces dernières font intervenir des vibrations de basse fréquence, dues aux mouvements mutuels des molécules qui forment la liaison hydrogène.  Les recherches sur la nature de cette liaison contribuent à la compréhension du mécanisme de l'anesthésie générale.  Le mécanisme en question suppose des changements dans les associations moléculaires qui se font dans le système nerveux par des interactions hydrophobes aussi bien que par des liaisons hydrogène une hypothèse dite pluraliste du mécanisme de l'anesthésie.

Le professeur Sandorfy s'est mérité de nombreux prix et distinctions dont :

1964 :    Prix du livre scientifique du Québec.

1967 :    Membre de la Société royale du Canada.

1973 :    Médaille Léo-Parizeau de l'Acfas.

1982 :    Prix Marie-Victorin du Québec.

1990 :    Médaille de la World Organization of Theoretical Organic Chemists.

1993 :    Médaille de l'Institut de chimie du Canada. Membre de l'Académie des sciences hongroises.

1995 :    Officier de l'Ordre du Canada. Chevalier de l'Ordre national du Québec

Au cours de sa carrière, le professeur Sandorfy a publié plus de 280 articles scientifiques, un livre, qui a été traduit en anglais, en allemand et en japonais, et a formé un grand nombre de diplômés qui se retrouvent aujourd'hui aux postes de commande de la société.  Il a été actif jusqu'à son décès, publiant plusieurs articles par année.  Il était en Europe pour prononcer deux conférences invitées.

 

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