Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numéro 4 - 19 septembre 2005
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Une semaine de cours en pleine forêt!

Une cinquantaine d’étudiants de la Faculté de l’aménagement vivent l’expérience d’un cours intégré en écologie appliquée

Le groupe d’étudiants de la Faculté de l’aménagement sous la supervision de Robert Kasisi sur le site de la pourvoirie Aventure Joncas

Imaginez une classe en pleine nature pendant une semaine, au cœur de la réserve faunique La Vérendrye, et par le temps superbe de début septembre de cette année. La vie rêvée!

C’est la pénible expérience qu’ont eu à vivre 54 étudiants de la Faculté de l’aménagement inscrits au cours Écologie appliquée et 4 de leurs professeurs. «Ce cours transdisciplinaire offert aux étudiants des trois écoles de la Faculté permet d’intégrer les diverses composantes de l’aménagement – c’est-à-dire l’architecture, l’architecture de paysage et le design – et de créer une synergie entre elles», explique Robert Kasisi, professeur à l’École d’architecture de paysage et responsable du cours.

Les étudiants de ce cours doivent faire l’évaluation d’un projet d’aménagement sous toutes ses dimensions, et ceci, dans une perspective de développement durable. Le cours est donné depuis plusieurs années, mais c’est la première fois que le professeur Kasisi expérimente une sortie de cette envergure, soit cinq jours en Abitibi avec plus de 50 étudiants. Il était assisté par trois autres collègues – Bernard Lafargue (Architecture de paysage), Daniel Pearl (Architecture) et Pierre De Coninck (Design) – et par une étudiante au doctorat, Mireia Boya.

Approches intégrées

Pour cette première, Robert Kasisi a choisi la pourvoirie Aventure Joncas, située sur les rives du lac Joncas, à 1 h 30 de route au sud de Val-D’or. «Le site permettait de relever les liens entre le bâti et l’environnement naturel, notamment par les constructions en bois rond, précise le professeur. De plus, il était possible d’y étudier des tourbières, d’observer l’exploitation forestière et de nouer des contacts avec des autochtones à qui appartient le territoire de la pourvoirie.»

Pendant les cinq jours sur place, les étudiants se sont familiarisés avec les concepts de base en écologie et écosystème propres aux trois approches en aménagement et à partir desquels ils ont dû analyser les installations de la pourvoirie: structure des bâtiments, impacts sur l’environnement, efficacité énergétique, cycle de vie des matériaux, gestion des déchets. Les travaux d’évaluation seront accompagnés de recommandations et présentés au propriétaire des lieux.

Les participants ont aussi eu droit à la projection du documentaire J’ai pour toi un lac (Point de mire, 2001), qui a sensibilisé les architectes aux conséquences que peuvent engendrer de mauvais aménagements sur la qualité des cours d’eau.

Luxe et écologie

Devançant la présentation des travaux, le professeur Kasisi et une de ses étudiantes, Élise Gaudry, ont bien voulu nous faire part de leurs premières observations. Tous deux soulignent le très grand souci apporté à l’esthétique des constructions. «J’ai été élevée à la campagne et je ne m’attendais pas à un tel luxe dans une pourvoirie», fait remarquer l’étudiante.

Spa, sauna, piste d’atterrissage, chambres quatre étoiles, la pourvoirie accueille non seulement une clientèle québécoise, mais aussi des clients américains et européens qui veulent en avoir pour leur argent.

Le professeur note également une large gamme d’activités et un souci d’expérimenter des énergies renouvelables comme les énergies solaire et éolienne. C’est toutefois du côté de l’écologie que les points faibles sont justement signalés. «La dépense d’énergie et la production de déchets sont très élevées et le recyclage est insuffisant», estime Robert Kasisi.

Une fois passée l’impression de luxe, Élise Gaudry a pour sa part constaté que l’aménagement du site aurait peut-être pu se faire en respectant mieux l’environnement. «L’érosion des berges et l’état des arbres aux alentours du chalet principal montrent qu’on a peut-être procédé rapidement, indique-t-elle. De plus, la circulation des VTT devrait être surveillée pour protéger la flore.»

Selon le professeur, tous les participants recommandent de répéter l’expérience dans les prochaines années. «C’est une occasion unique, tant au Québec qu’au Canada, de pouvoir intégrer tous les aspects de l’aménagement dans un même cours transdisciplinaire», conclut-il en se félicitant que tout se soit bien déroulé.

Daniel Baril

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