Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 5 - 26 septembre 2005
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

La qualité des programmes, une priorité parmi les priorités, dit la provost

Maryse Rinfret-Raynor apprivoise son nouveau rôle de provost

Maryse Rinfret-Raynor

Bien qu’elle soit encore à apprivoiser son nouveau rôle de provost de l’Université, Maryse Rinfret-Raynor a déjà une bonne idée de ses priorités. Mais avant tout, la titulaire du poste jouera un rôle de coordination entre les secteurs.

«Nous tentons de faire en sorte qu’il y ait une synergie entre les facultés, mais aussi qu’il y ait un lien entre la planification stratégique et l’allocation des ressources; nous voulons que tout soit en place pour une meilleure qualité de vie et une meilleure qualité des programmes», a souligné Mme Rinfret-Raynor au cours d’une entrevue la semaine dernière. Comme l’avait expliqué le recteur, Luc Vinet, en annonçant la création de ce poste, une première dans le monde universitaire francophone, la provost a une vue d’ensemble sur tout ce qui touche à l’enseignement et à la recherche.

Examiner les programmes

Mme Rinfret-Raynor, qui est également vice-rectrice aux affaires académiques, fait de la qualité des programmes une priorité. Au cours des prochains mois, elle supervisera le travail qu’amorceront les facultés à cet égard. Non pas que les programmes ne soient pas excellents, précise-t-elle, mais le temps d’une remise en question lui semble venu.

«Nous avons implanté de nombreux programmes ces dernières années. Il est temps de s’interroger, de se demander si ces programmes atteignent leurs objectifs, s’ils satisfont aux exigences d’interdisciplinarité et s’ils reflètent les avancées de la recherche.»

Elle espère que le processus permettra un temps d’arrêt, histoire de voir où nous allons. «Nous faisons tous dans la vie une évaluation de ce que nous sommes.»

La réflexion de la vice-rectrice aux affaires académiques est alimentée par le fait que les étudiants changent. «Nous entendons plusieurs langues, la physionomie de la population étudiante se transforme, son appartenance culturelle aussi. Il faut faire une certaine équation entre nos programmes et ce que nos étudiants sont», résume-t-elle.

Mme Rinfret-Raynor a elle-même observé plusieurs des changements profonds qui ont marqué l’Université au fil des dernières décennies. Elle a fait des études en service social et en éducation avant d’enseigner et de diriger l’École de service social. Elle a par la suite occupé la fonction de vice-rectrice à l’enseignement de premier cycle et à la formation continue. Elle a vu les pavillons se multiplier, les revenus de recherche croitre de manière exponentielle. Aujourd’hui, elle remarque que les étudiants sont différents.

Et les professeurs?

Une autre priorité s’impose à la provost, celle des conditions salariales du corps professoral. Les professeurs méritent un traitement compétitif, estime-t-elle.

«Les professeurs que nous recrutons sont de très grande qualité et nous voulons nous assurer que, d’un point de vue salarial, ils seront reconnus au niveau où ils devraient l’être. Cela ne pourra cependant pas se faire d’ici six mois ou un an», a prévenu Mme Rinfret-Raynor.

Mais la vice-rectrice aux affaires académiques souhaite dès maintenant envoyer un signal clair destiné à faire savoir que l’Université fait du dossier salarial des professeurs une priorité. À court terme, il s’agit de faire le maximum pour limiter l’écart entre le salaire des professeurs de l’Université et celui de leurs collègues du groupe des 10 universités de recherche du pays (le G10).

À moyen terme, l’UdeM veut que le salaire des professeurs atteigne la médiane salariale de l’ensemble des professeurs des établissements du G10. Mme Rinfret-Raynor n’ignore pas que «nous sommes limités par Québec». Néanmoins, ajoute-t-elle, «il faudra que nos bailleurs de fonds comprennent la nécessité pour l’Université de Montréal d’offrir des conditions compétitives à son personnel».

Au sein du G10, à l’exception de l’Université Laval, les établissements ont un système de rémunération au mérite plutôt qu’une échelle salariale comportant un rajustement de palier. S’appuyant sur une étude comparative, Mme Rinfret-Raynor commente que, du côté du salaire, «nous sommes plus intéressants que l’Université Laval». Mais il est évident que, «par rapport à l’ensemble des universités, nous avons du rattrapage à faire». (L’Université McGill est l’autre établissement québécois membre du G10.)

Être créatif

La provost estime que, tôt ou tard, il «faudra s’intéresser à notre système de rémunération». Elle ne pense pas que l’adoption d’un système totalement basé sur la rémunération au mérite soit la solution, mais elle fait remarquer qu’«il faut être créatif».

«Nous devrons regarder cela avec le syndicat des professeurs. Nous ne pouvons nous contenter de dire que nous avons toujours procédé d’une certaine manière et qu’il faut donc continuer ainsi. Je crois que nous pouvons apporter une certaine souplesse au système.»

Paule des Rivières

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