Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 8 - 17 octobre 2005
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

La FAECUM enquête sur les conditions économiques des étudiants

Le but ultime est de contrer le décrochage aux cycles supérieurs

Olivier Sylvestre et Mathieu Moreau

La Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAECUM) amorce cette semaine un vaste sondage auprès de ses quelque 8000 membres des 2e et 3e cycles pour être davantage informée sur leurs conditions économiques.

«Notre objectif est de viser un meilleur financement aux cycles supérieurs et, pour mieux défendre les étudiants, il faut mieux connaitre les conditions dans lesquelles ils étudient», explique Olivier Sylvestre, coordonnateur des affaires académiques des cycles supérieurs à la FAECUM.

L’opération qu’il coordonne représente la plus vaste étude sur le sujet depuis celle pilotée par Arnaud Sales, professeur au Département de sociologie, en 1996. Plus de 8000 étudiants des 2e et 3e cycles sont concernés et les responsables espèrent un taux de participation de 50%.

«Cet objectif est élevé, convient le coordonnateur, mais il est essentiel que les étudiants répondent aux questions du sondage afin que nous ayons le tableau le plus juste possible de la situation. Même ceux qui ont abandonné leurs études doivent y participer parce qu’il est important que nous connaissions les causes de l’abandon.»

Depuis l’étude d’Arnaud Sales, la Fédération des étudiants universitaires du Québec a effectué, en 2001, un sondage sur la situation économique de ses membres. Ce sondage avait montré que 40% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec un revenu de moins de 18 300 $ par année.

Selon Olivier Sylvestre, la situation a changé depuis. «Il y a eu des compressions dans les budgets des organismes subventionnaires, ce qui a eu une influence sur les bourses, souligne-t-il. De nouvelles bourses ont par ailleurs été créées. Mais un fait demeure: les étudiants ne sont pas riches!»

Contrer le décrochage

Dans le présent sondage, l’accent est mis sur les cycles supérieurs parce qu’on veut y contrer le décrochage. Un étudiant sur trois abandonne sa scolarité à la maitrise et un sur deux au doctorat. «Les principales causes de décrochage sont le sous-financement et le manque d’encadrement, précise Mathieu Moreau, coordonnateur des activités de recherche à la FAECUM. Ces deux éléments sont liés puisque le sous-financement entraine un manque d’encadrement.»

Dans le courant de la semaine, tous les étudiants qui ont été inscrits à l’un ou l’autre des programmes des cycles supérieurs entre le 1er septembre 2004 et le 31 aout 2005 recevront par courriel l’information nécessaire pour répondre au sondage, mis en ligne sur le site Internet de la Fédération. Cette invitation sera appuyée par de l’affichage sur les babillards et par des kiosques d’information dans les principaux pavillons pendant la semaine de relâche du premier cycle. Les répondants courront la chance de gagner, en guise de prix de participation, un ordinateur portable.

Selon les responsables étudiants, il y aurait moyen, à l’UdeM, de mieux organiser la distribution du soutien financier par des mesures semblables à celles qu’ont adoptées l’Université d’Ottawa et l’Université Laval. «L’aide financière à l’Université de Montréal est hétéroclite, affirme Olivier Sylvestre. Les sciences humaines, par exemple, sont moins financées que les sciences pures. Certains étudiants ont des revenus pour la totalité de leurs études alors que d’autres doivent travailler à l’extérieur de l’université et en dehors de leur champ d’études. On pourrait diminuer les écarts de financement par une politique intégrée misant sur les fonds consolidés.»

L’Université ayant fait de la lutte au décrochage une de ses priorités, la direction apporte son appui à ce sondage de diverses façons, notamment en mettant des ordinateurs à la disposition des étudiants au cours des activités de sensibilisation, en imprimant et distribuant un feuillet d’information, en fournissant le prix de participation et en payant le cout d’impression des 150 exemplaires du rapport qui devrait être publié en avril 2006.

Daniel Baril

Ce site a été optimisé pour les fureteurs Microsoft Internet Explorer, version 6.0 et ultérieures, et Netscape, version 6.0 et ultérieures.