Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 11 - 14 novembre 2005
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Jacques Dussault et ses 30 ans de dévouement et de passion

Jacques Dussault s’est découvert une passion pour le football à l’âge de 9 ans

Des personnes provenant d’horizons divers ont rendu hommage à Jacques Dussault, soit, de gauche à droite, Hency Charles, premier Québécois francophone à avoir joué sous la conduite de M. Dussault; Bruno Heppell, ambassadeur des Carabins que M. Dussault a dirigé lorsqu’il faisait partie de l’équipe des Alouettes; M. Dussault; Jacques Pontbriand, un de ses coéquipiers chez les Diablos du Cégep de Trois-Rivières; Pierre-Marc Lachaine, joueur de l’école de football des Carabins l’été dernier; et Jean-Nicholas Gervais, premier capitaine de l’histoire des Carabins.

Afin de souligner les 30 ans de carrière de Jacques Dussault à titre d’entraineur de football, les Carabins lui ont rendu hommage au cours de l’avant-match de demi-finale provinciale, qui les opposait aux Stingers de l’Université Concordia le samedi 5 novembre au CEPSUM.

On entendait ainsi saluer l’immense contribution de celui que plusieurs surnomment affectueusement «le coach» au développement d’un sport qui connait un essor fulgurant depuis quelques années.

«On ne pouvait tout simplement pas passer à côté des 30 ans de service d’un entraineur aussi dévoué. Ce fut une reconnaissance très sobre et chaleureuse, à l’image de l’homme qu’est Jacques Dussault», a mentionné Manon Simard, qui dirige le sport d’excellence à l’UdeM depuis 1995.

L’ambassadeur de l’équipe de football des Carabins et ancien joueur des Alouettes de Montréal, Bruno Heppell, s’est fait quant à lui le porte-parole du milieu du football québécois: «Jacques a toujours eu un style particulier qui ne laisse personne indifférent, et tous ceux qui côtoient le monde du football ainsi que ceux qui apprécient ce merveilleux sport devront sans hésitation assister à ce match en guise de témoignage de reconnaissance pour son apport exceptionnel à ce sport.»

«Ne jamais oublier d’où l’on vient»

Trente ans comme entraineur, cela représente quoi exactement? «Je n’y ai jamais vraiment pensé, mais c’est certain que ça signifie beaucoup de travail. J’ai toujours accompli ce travail par passion, sans me prendre au sérieux», affirme Jacques Dussault avec l’humilité qui le caractérise.

Questionné sur ce qu’il retient de toutes ces années, l’entraineur y va d’une réponse qui en dit beaucoup sur son état d’esprit: «Le plus important, c’est de ne jamais oublier d’où l’on vient.»

Originaire de Québec, Jacques Dussault a fait ses débuts sur un terrain de football à l’âge de neuf ans dans une ligue laïque de la paroisse de Saint-Louis-de-France, à Sainte-Foy. Après ses études secondaires, il s’est expatrié au Cégep de Trois-Rivières, où il a aidé les Diablos à remporter le championnat provincial (maintenant connu sous le nom du Bol d’or).

Il a ensuite mis un terme à sa carrière de joueur avec les Redmen de l’Université McGill, où il a terminé des études en enseignement de l’éducation physique. Quelques années plus tard, il obtenait une maitrise en éducation (option «santé et éducation physique») de l’Université de Miami.

C’est en 1975 qu’il fait ses débuts officiels d’entraineur, au Napoléon Courtemanche High School à Québec, et qu’il commence l’apprentissage de son métier au sein de différentes équipes d’écoles secondaires. Il exercera ses fonctions autant chez les amateurs que chez les professionnels, dans des universités tant canadiennes qu’américaines, et même en Europe.

Il fera partie du personnel d’entraineurs des Alouettes de Montréal ainsi que de la nouvelle organisation qui voit le jour à la fin des années 90. Jacques Dussault sera également le seul et unique entraineur-chef de la défunte Machine de Montréal, qui a joué au sein de la Ligue mondiale, orchestrée alors par la Ligue nationale de football (LNF).

Ses talents de communicateur et de vulgarisateur l’ont aussi amené à s’illustrer dans les médias, où il a entre autres agit comme analyste à la télévision.

Le premier francophone

L’histoire retiendra assurément que Jacques Dussault fut le premier Québécois francophone à entrainer des joueurs dans les rangs professionnels d’un sport qu’on disait alors anglophone et dont les éléments étaient presque exclusivement américains.

«Je savais dès le départ que cette aventure ne serait pas facile, mais dès que j’ai pu y prendre part, mon but a été de réussir pour laisser la porte ouverte aux prochains francophones. C’est une motivation qui m’a toujours habité», souligne celui qui se perçoit d’abord et avant tout comme un éducateur.

En 2001, il accepte de relever le défi de mettre sur pied l’équipe des Carabins, qui devient en 2002 la première équipe universitaire du pays à lancer ses activités sans jouer de matchs de saison ni hors concours. Après des débuts modestes, il mène l’UdeM à une fiche de huit victoires et aucune défaite en 2004, performance qui permet aux Carabins d’être dès lors reconnus comme l’une des meilleures équipes universitaires du Canada.

Interrogé sur les personnalités qui l’ont marqué au fil des ans, Jacques Dussault cite en premier lieu des entraineurs qu’il a côtoyés à divers moments de sa carrière, parmi lesquels Bob Ford (Université Albany State), Frank Gauthier (les Diablos de Trois-Rivières), Wally Buono (actuellement avec les Lions de la Colombie-Britannique) ainsi que Chris Palmer et Rod Rust, qui ont entrainé différentes équipes de la LNF et avec qui il a travaillé chez les Alouettes.

Parmi les joueurs professionnels qu’il a eu à diriger et qu’il affectionne particulièrement, soulignons l’ancien porteur de ballon de la Machine Brodrick Sargeant et les membres des Alouettes Doug Peterson, Elfrid Payton et Brian Chiu, sans oublier les Québécois Sylvain Girard, Bruno Heppell et Steve Charbonneau.

Finalement, Jacques Dussault dit avoir été influencé «de façon très très particulière» par Robert Duguay, ancien journaliste de La Presse aujourd’hui décédé.

Benoit Mongeon
Collaboration spéciale

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