Portables volés, thèses perdues... et retrouvées

Une histoire de portables volés a failli virer au drame pour quatre étudiants de la Faculté de pharmacie

Marcel Descart

Imaginez le drame que causerait le vol de l’ordinateur contenant la seule copie de votre mémoire de maitrise ou thèse de doctorat! C’est ce qui est arrivé à quatre étudiants de la Faculté de pharmacie qui n’avaient pas pris la peine de faire des copies de sauvegarde de leurs travaux.

Dans la nuit du 14 novembre, un voleur s’est introduit par effraction dans une salle de travail du pavillon Jean-Coutu et s’est emparé des quatre ordinateurs portables qui s’y trouvaient et qui appartenaient à des étudiants à la maitrise. Les victimes ne sont pas en faute puisque le local était fermé à clé et que les ordinateurs étaient attachés par des câbles de sécurité.

Deux des étudiants avaient fait des copies de sauvegarde récentes de leurs travaux, mais les deux autres avaient omis d’effectuer de telles copies depuis deux mois. Deux mois intenses de collectes de données longues et complexes à analyser qu’il faudrait reprendre, en plus d’avoir à remplacer le portable dans lequel les étudiants avaient investi leurs économies! «J’étais complètement découragée», avoue Anda Vintiloiu, l’une des victimes.

Heureusement pour eux, le gardien de sécurité du pavillon, Mekloufi Kerkeb, et les agents du Bureau de la sûreté ont réussi à attraper le voleur parce qu’il est revenu sur les lieux de son crime. N’eût été cette témérité, les étudiants n’auraient sans doute jamais revu leurs biens ni leurs travaux récents.

Si le directeur du Bureau de la sûreté, Marcel Descart, se félicite du bon travail des gardiens et des agents de son unité, il veut avant tout passer ce message aux étudiants: «Faites des copies de secours de vos travaux!» Pour seulement 50 ou 60$, on peut en effet se procurer une clé de mémoire USB qu’on peut garder sur soi et qui peut contenir beaucoup plus qu’une thèse, souligne le directeur.

Jamais deux sans trois

Le voleur est en fait revenu trois fois au même endroit et a opéré deux fois de nuit. La première nuit, il s’est emparé de sept commutateurs du réseau informatique des pavillons Jean-Coutu et Marcelle-Coutu, ce qui a mis les communications téléphoniques et l’ouverture de portes par cartes magnétiques de ces pavillons hors circuit. Du matériel de bureau a également été dérobé. Montant total du cambriolage: 100 000$.

L’individu est revenu le lendemain pour voler les ordinateurs des étudiants. Mais pour une raison qu’on ignore, il ne les a pas sortis du pavillon et les a cachés sur place. «Il a sans doute été dérangé parce que des étudiants se trouvaient encore dans le pavillon, indique Marcel Descart. C’est une des victimes qui est retournée au local vers 1 h 15 du matin qui a constaté le vol.»

Le voleur est donc retourné dans le pavillon une troisième fois pour récupérer son butin, mais il a été pris en filature par le gardien Kerkeb, qui a alerté ses collègues du Bureau de la sûreté. Voyant les policiers arriver, il a abandonné les portables pour prendre la fuite à pied et être intercepté plus loin sur le campus. Chez lui, les policiers ont retrouvé de nombreuses pièces de matériel électronique, dont certaines avaient été volées à l’École polytechnique et à l’UQAM. L’individu n’a aucun lien avec l’un ou l’autre des deux établissements.

Des pointes en novembre et décembre

«Le vol de portables n’est pas à un niveau épidémique, mais la situation demeure problématique. Il faut demeurer très vigilant», déclare M. Descart.

Ses dossiers contiennent tout de même une bonne nouvelle: on lui a rapporté cette année 187 vols de moins de 5000$ contre 227 l’année dernière. Au milieu des années 90, son bureau recevait plus de 400 plaintes pour vols annuellement.

La tendance est donc à la baisse et Marcel Descart l’impute au bon travail des gardiens et des agents du Bureau de la sûreté.

Les données montrent également que les mois de mars, novembre et décembre sont ceux où les voleurs sont les plus actifs. Il faudra donc redoubler de vigilance dans les semaines à venir.

Daniel Baril