Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 13 - 28 novembre 2005
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

courrier du lecteur

Des chiffres qu’il faut nuancer

Bien qu’elle ne soit pas d’accord avec les opinions exprimées par les professeurs Rocher et Seymour, la direction de l’Université est consciente que ces derniers expriment un point de vue partagé par plusieurs de leurs collègues.

Depuis le début des négociations, nous avons pu constater qu’au-delà des revendications purement salariales les professeurs ont exprimé des insatisfactions quant aux orientations de l’Université.

Contrairement au message véhiculé au cours des dernières semaines, la direction de l’Université est entièrement disposée à entendre les griefs des professeurs et à en discuter.

Rappelons que, le 12 septembre dernier, le recteur a présenté à l’Assemblée universitaire une esquisse préliminaire du plan d’action UdeM 2010. Il a alors insisté sur sa volonté de dégager une vision qui reflète les aspirations de la communauté universitaire et de privilégier, pour ce faire, un cadre de réflexion collégial. Il est peut-être utile de rappeler, dans ce contexte, que, bien qu’exerçant des fonctions de cadre académique, je demeure avant tout un professeur de l’Université de Montréal conscient des enjeux et des défis auxquels est confronté l’établissement.

Cela étant dit, certains des chiffres sur lesquels s’appuient les réflexions des professeurs Rocher et Seymour demandent à être rectifiés ou, du moins, nuancés.

Par exemple, il est erroné d’affirmer qu’au cours des cinq dernières années l’effectif professoral n’a augmenté que de 9,7%. En réalité, le nombre de professeurs incluant les PTU (plein temps universitaire) et les PTG (plein temps géographique) a augmenté de 14% de 2000-2001 à 2004-2005. De plus, sur cette même période, l’effectif étudiant n’a pas augmenté de 32% mais plutôt de 17,5%.

Le rapport de 25,2 étudiants par professeur auquel font référence nos collègues considère sur le même pied les étudiants à temps plein et ceux à temps partiel. Or, les universités du G10 n’utilisent pas cette approche dans le calcul du taux d’encadrement puisqu’elles transforment les étudiants à temps partiel en étudiants équivalent à temps complet (EETC). Comme l’UdeM compte le plus grand pourcentage d’étudiants à temps partiel au sein du G10 – la grande majorité à la FEP, qui ne compte pas un corps professoral régulier –, cette méthode rend la comparaison plus juste. Par ailleurs, la valeur de 18 que rapportent les professeurs Rocher et Seymour pour le rapport étudiants-professeur observé en moyenne au G10 ne correspond pas à la donnée la plus récente, soit celle de 2003-2004, dont la valeur est 21. Pour cette année de référence, on notera que le taux d’encadrement étudiants-professeur à l’Université de Montréal est aussi égal à 21.

L’affirmation selon laquelle le salaire moyen des professeurs de l’Université McGill serait de 10% supérieur à celui de nos professeurs au 1er janvier 2006 est également inexacte. Si l’on tient compte de l’ensemble des facteurs – la hausse de 5% proposée par l’UdeM pour 2005-2006, la progression automatique d’échelon (qui n’existe pas à McGill) et le fait que le pourcentage de professeurs titulaires est plus élevé chez nous –, on peut penser que l’écart de 1,8% constaté par le rapport Larouche en 2002 n’a pas augmenté, au contraire.

Concernant les affirmations, souvent répétées, sur la hausse des salaires des cadres, il suffit de rappeler que, malgré des rajustements retardés pendant plusieurs années, le salaire du recteur de l’Université de Montréal se situe au neuvième rang des salaires des recteurs du G10.

Pierre Simonet
Vice-provost et vice-recteur à la planification

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