Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 13 - 28 novembre 2005
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

25 ans d’engagement en santé et sécurité au travail

Les entreprises sont à la recherche de spécialistes en santé et sécurité au travail

Yvan Gauthier

«Avec son certificat en santé et sécurité du travail (SST), la Faculté de l’éducation permanente a grandement contribué au développement de ce secteur au Québec.»

Ces propos de l’actuel responsable du programme, Yvan Gauthier, font valoir combien la production de connaissances et d’outils a favorisé l’accroissement de la prévention, de plus en plus au cœur même de la gestion des organisations. M. Gauthier se réjouit de ce constat puisque son programme a connu, dans les années 90, une baisse considérable des inscriptions étudiantes. Depuis quelques années, on observe une remontée remarquable. «Le nombre d’étudiants est passé de 344 en 1998 à plus de 600 en 2005, souligne M. Gauthier. La popularité renouvelée du certificat permet aujourd’hui d’envisager l’avenir avec optimisme.»

C’est en 1979 que le certificat en SST a été créé par Florian Ouellet, qui l’a dirigé pendant 17 ans. Yvan Gauthier lui a succédé en 1997. Parmi les premiers professeurs recrutés, Yves Clermont, Régis Tremblay, Jacques Saindon, Simon Lemire et Louise St-Arnaud, tous des spécialistes reconnus dans leur domaine, y enseignent depuis une quinzaine d’années. Dès le départ, le programme s’est donc distingué par une grande stabilité de son corps professoral.

Mais au fil des ans, le profil des étudiants admis au certificat a beaucoup changé, indique M. Gauthier. «Il y a 25 ans, la moitié des candidats à l’admission n’avaient pas de diplôme d’études collégiales. Aujourd’hui, cette proportion est de moins de 10%; on dénombre près de 30% d’étudiants qui ont un baccalauréat et 6% ont une maitrise ou un doctorat.»

100 diplômés en moyenne chaque année

Destiné aux intervenants des divers réseaux, notamment les gestionnaires en SST, les infirmières et les techniciens en hygiène et en environnement, le certificat leur offre une formation qui leur permet d’avoir une vision globale de la santé et de la sécurité au travail et de se doter des instruments nécessaires à la réussite de leurs interventions.

«Axé sur la prévention, précise le responsable du programme, le Certificat en santé et sécurité du travail prépare à assumer adéquatement les activités de base en matière de SST dans les entreprises, soit la surveillance du milieu, le traitement des cas d’indemnisation et, surtout, la prévention des lésions professionnelles.»

Selon M. Gauthier, les organisations sont de plus en plus à la recherche d’individus qualifiés possédant une compétence reconnue en gestion de la santé et de la sécurité au travail. «Les futurs intervenants que nous formons sont une denrée rare sur le marché de l’emploi, affirme-t-il. La preuve: nos diplômés n’ont aucune difficulté à se faire embaucher!»

Depuis la création du certificat en SST, la FEP a admis 6500 étudiants et remis plus de 2500 diplômes. De ce nombre, environ 900 personnes ont poursuivi leurs études afin d’obtenir un baccalauréat par cumul de certificats. «En moyenne, on compte une centaine de diplômés chaque année», signale Yvan Gauthier. Et il s’attend à ce que cette proportion augmente encore compte tenu des besoins des organisations et du fait que de nombreuses personnes du domaine de la santé et de la sécurité au travail atteindront l’âge de la retraite d’ici 10 ans.

Nouveaux défis

Avec 128 104 cas d’accidents de travail reconnus et 4802 cas de maladies professionnelles déclarés au Québec en 2004, en plus des 176 décès survenus à la suite de lésions professionnelles, la Commission de la santé et de la sécurité du travail a versé l’année dernière en indemnités environ 2,1 G$. Ceci en plus des frais indirects qui équivalent et même dépassent selon certains experts les couts directs. «Tous ces couts nuisent à la qualité de vie des travailleurs, estime M. Gauthier. Et ils constituent un obstacle à la compétitivité des organisations.»

Mais si, dans les années 70, le but premier de la SST était d’éliminer les risques associés à la sécurité physique des gens, donc les accidents de travail, aujourd’hui, la cible a changé, on parle surtout de santé. «On est dans un système où les problèmes de santé mentale causés par le stress, la fatigue et les insomnies ont pris le pas sur les risques industriels, explique Yvan Gauthier. En résumé, il y a moins d’accidents physiques, mais plus de mal-être chez les travailleurs.»

Par ailleurs, les grandes organisations qui constituaient le modèle économique québécois des années 70 ont évolué vers des réseaux de production plus petits, comme le signale M. Gauthier. «À présent, notre tissu industriel est composé à 90% de petites et moyennes entreprises, dit-il. Les intervenants en SST sont donc appelés, et le seront encore davantage à l’avenir, à jouer le rôle d’hommes et de femmes-orchestres.»

La FEP a depuis quelques années ajouté différents cours à son programme, qui tient compte de ces nouvelles tendances. Outre les cours donnés en ergonomie, en hygiène et sécurité, en psychodynamique du travail et sur les aspects légaux de la SST, pour ne nommer que ceux-là, le certificat en SST permet désormais d’approfondir les connaissances en santé mentale au travail et en gestion de dossiers de lésions professionnelles et d’absentéisme. Tous les cours du programme sont également offerts dans les campus régionaux de la ville de Laval, de Longueuil, de Québec et de Lanaudière.

Dominique Nancy

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