Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 13 - 28 novembre 2005
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

La fondation du SGPUM en 1972

Syndicalisation par facultés ou syndicat unique?

Bulletin d’information invitant les professeurs à assister à l’assemblée de fondation du Syndicat (février 1972).

Forum ouvre ses pages au Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université de Montréal en publiant une série de capsules sur l’histoire de ce syndicat, à l’occasion de son 30e anniversaire.

À la fondation du Syndicat général des professeurs de l’UdeM (SGPUM) en 1972 se pose la tâche d’intégrer des professeurs de facultés diverses, dont ceux des facultés professionnelles où l’appui à la syndicalisation demeure mitigé. Plusieurs professeurs demeurent méfiants envers le SGPUM, craignant notamment d’être emportés dans des conflits.

En 1971, les comités de direction des deux organisations qui représentent les professeurs, l’Association des professeurs (APUM) et le Syndicat des professeurs (SPUM), s’entendent pour former un nouveau syndicat. Ses statuts sont adoptés en assemblée générale le 1er mars 1972 avec, comme nom, le Syndicat général des professeurs de l’Université de Montréal. L’épithète «général» est ajouté pour le distinguer du SPUM et aussi des syndicats de professeurs de facultés professionnelles qui pourraient obtenir leur propre accréditation syndicale. En effet, l’opinion prévaut à l’époque que la loi sur les syndicats professionnels ne permet pas aux professeurs membres d’ordres professionnels d’appartenir à un syndicat unique. Il faudrait que ces professeurs forment leur propre syndicat dans les facultés professionnelles quitte à ce que par la suite un syndicat général coiffe tous ces syndicats.

En conséquence, les statuts adoptés par le SGPUM en 1972 prévoient une structure syndicale décentralisée qui rend compte de cette obligation et du désir d’autonomie des professeurs des facultés professionnelles. Elle comprend des sections syndicales correspondant aux professeurs d’une faculté qui doivent se réunir en assemblée générale, élire un bureau syndical de section et adopter aussi les projets de convention collective. D’autre part, le bureau de direction du Syndicat général est élu non par l’assemblée générale, mais par le conseil syndical formé de membres élus par les assemblées des diverses sections. Enfin, les arrêts de travail ou la possibilité d’une affiliation syndicale sont balisés puisqu’ils ne pourront survenir que si la majorité absolue des membres du syndicat se sont prononcés en leur faveur en assemblée générale ou, si ce n’est pas le cas, par référendum.

Le nouveau syndicat dépose rapidement des requêtes en accréditation auprès du ministère du Travail pour quatre sections correspondant aux professeurs des facultés de l’aménagement, des arts et des sciences, des sciences de l’éducation et de théologie. On se presse, car les professeurs de la Faculté de droit se sont déjà engagés dans cette voie à l’extérieur des structures du SGPUM. À sa première réunion, le 26 avril 1972, le conseil syndical élit un premier bureau de direction avec Marie-Andrée Bertrand comme présidente.

Cependant, le ministère du Travail met du temps à rendre une décision sur les accréditations, se demandant s’il doit accorder une accréditation aux professeurs par facultés ou uniquement pour l’ensemble du corps professoral. Le problème se pose également pour des demandes en accréditation de professeurs à l’Université de Sherbrooke. L’administration des deux universités préfèrerait n’avoir à négocier qu’avec un syndicat unique, solution qui est finalement retenue par le ministère en avril 1973.

Le SGPUM révise alors ses statuts et adopte en 1974 une structure plus centralisée. Les sections par facultés disparaissent et l’élection du bureau syndical se fait en assemblée générale par l’ensemble des membres. Cependant, on préserve l’autonomie des professeurs de certaines facultés en prévoyant la formation de deux sections, la section A, comprenant les professeurs des facultés académiques et la section B, réunissant les professeurs des facultés ou écoles professionnelles. Chaque section doit approuver indépendamment une convention collective convenue avec la direction de l’Université. De plus, en cas d’échec des négociations, il est prévu un vote de grève au scrutin secret en assemblée générale qui ne prévoit pas de référendum, mais exige que le vote commencé durant une assemblée générale se poursuive durant le jour ouvrable suivant pour permettre à ceux qui n’ont pas assisté à l’assemblée de se prononcer.

En avril 1974, le Syndicat a recueilli suffisamment d’adhésions pour déposer une requête en accréditation. Comme on peut s’y attendre, l’appui est plus élevé dans les facultés académiques (61%) que dans les facultés et écoles professionnelles (35%). Mais des divergences avec la direction de l’Université retardent le processus d’accréditation. Le Syndicat espère inclure dans l’unité de négociation, comme à l’UQAM, les professeurs qui font partie de l’assemblée et du conseil universitaires de même que les directeurs de département. L’administration s’y oppose, assimilant ces professeurs à des cadres. Une entente intervient finalement en janvier 1975, qui exclut du syndicat les professeurs occupant une fonction administrative, mais inclut les professeurs membres de l’Assemblée universitaire.

Lorsqu’il reçoit son accréditation, le 9 juillet 1975, le SGPUM compte plus de 700 membres sur environ 1200 professeurs et il conclut une première «miniconvention» collective en février 1976.

Jacques Rouillard
Professeur du Département d’histoire

Mise au point

J’ai reçu, concernant la capsule syndicale parue dans le numéro de Forum du 14 novembre, plusieurs courriels de professeurs s’insurgeant contre le fait que le texte avait été amputé de passages jugés importants. Un certain nombre de professeurs y ont vu un acte de censure, puisque j’aurais sciemment retranché du texte des passages particulièrement controversés. Je peux vous assurer qu’il n’en est rien. Ma seule préoccupation visait à maintenir la continuité et la cohérence du texte de Jacques Rouillard. Aurais-je pu enlever l’exergue et garder l’intégralité du texte? Certainement. Mais un texte qui respire mal est beaucoup moins lu. Enfin, à ceux qui se demandent pourquoi je n’ai pas consulté l’auteur avant de raccourcir le texte, alors que j’avais pris l’habitude de le faire, la réponse est simple: j’ai retranché les passages à la dernière minute, après avoir constaté que la page manquait d’aération, comme il m’arrive de le faire lorsque l’heure de tombée est arrivée et que le temps manque.

Paule des Rivières
Rédactrice en chef de Forum

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