Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 15 - 12 dÉcembre 2005
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Un concert consacré à Steve Reich

Des extraits du concert seront ultérieurement présentés dans des cégeps et des écoles secondaires

Robert Leroux et Steve Reich

L’Atelier de percussion de la Faculté de musique vit une période de grand dynamisme. Sous la codirection de Julien Grégoire et de Robert Leroux, professeurs de percussion, ce groupe formé d’étudiants des premier et deuxième cycles présente, le 14 décembre, un concert entièrement consacré à Steve Reich. Ce compositeur américain, né en 1936, connait un immense succès grâce à une musique qualifiée de «minimaliste», fondée sur la transformation lente et graduelle de cellules simples. L’attrait de ce procédé, tant pour les interprètes que pour le public, est indéniable, nous dit Robert Leroux, qui est à l’origine de la présentation de ce concert. Le professeur de la Faculté possède une solide expérience de la scène musicale, ayant été longtemps musicien professionnel dans de nombreux ensembles montréalais avant de devenir doyen de la Faculté de musique, puis doyen de la Faculté de l’éducation permanente. Ce qui ne l’a pas empêché de revenir à ses anciennes amours, la musique et l’enseignement, et de replonger avec passion dans la direction de l’Atelier de percussion, une activité qui lui permet de jouer en concert avec ses étudiants.

«Nous avons monté l’an dernier une œuvre importante de Steve Reich, Drumming, présentée à la Sala Rosa en décembre 2004 et ensuite à la Faculté de musique. Elle a connu un certain succès, les gens nous en reparlaient et, nous, on a voulu continuer sur cette lancée Reich, aller voir plus loin dans ce répertoire.» Les pièces produites cette fois sont, outre la très consistante Drumming, d’une durée de près d’une heure pour neuf percussionnistes, trois chanteuses et une flutiste, Music for Mallet Instruments, Voices and Organ pour sept percussionnistes, un orgue (synthétiseur) et trois voix de femmes, Electric Counterpoint pour guitare électrique et bande et Sextet pour quatre percussionnistes et deux claviéristes. «J’ai voulu remonter Drumming parce que je trouvais que c’était une œuvre idéale pour souder l’ensemble, travailler sur le rythme pur avant de s’adonner à des choses plus variées, et les percussionnistes l’adorent!» souligne Robert Leroux.

Malgré le plaisir évident des musiciens à interpréter ce répertoire minimaliste, des objectifs pédagogiques sont toujours présents. «Chez Steve Reich, il y a d’une part toutes les techniques qu’il a utilisées à la suite de ses expérimentations sur le déphasage et d’autre part toutes les influences extra-européennes auxquelles il a été exposé au cours de ses voyages, notamment en Afrique. Cela donne des rythmes qui peuvent être compris ou perçus de différentes façons. Les interprètes doivent être très en contrôle dans des motifs qui bougent tout le temps; l’interprétation nécessite de la réflexion, un approfondissement, une solidification de l’approche rythmique et, en même temps, pour l’auditeur comme pour le musicien, c’est vraiment une aventure! Les œuvres de Steve Reich valent autant comme expérience de concert que comme discipline. De plus, il est important que les étudiants découvrent les exigences du concert professionnel», conclut le pédagogue.

Ce concert ne sera pas limité à la seule Faculté de musique, puisque Robert Leroux est engagé dans un processus de diffusion. «Nous voulons reproduire des extraits du concert dans les cégeps et les écoles secondaires. On est allés jouer à Alma en septembre, là on essaie de déterminer une date pour se rendre au cégep de Drummondville. Des élèves en musique d’une école secondaire sont aussi venus nous voir il y a quelques semaines pour entendre Drumming. On accompagne ces prestations de petites conférences sur Steve Reich, qui nous permettent de rejouer, de nous faire connaitre et de montrer aux jeunes que la percussion, c’est aussi ça.»

Après ce concert, qui marquera le début de la saison de l’Atelier de percussion cette année, Robert Leroux planifie avec son coéquipier Julien Grégoire une autre activité d’importance, un concert autour de l’œuvre de Frank Zappa, dans lequel les membres de l’Atelier seront encore plus engagés puisqu’on y entendra une pièce originale d’un des musiciens de l’ensemble, Charles Côté-Potvin, à la fois percussionniste et compositeur. «Nous avons une classe de percussionnistes qui sont plutôt créatifs, qui ont été exposés à la musique contemporaine et qui viennent d’horizons divers. Cet amalgame apporte de l’eau au moulin!»

Dominique Olivier
Collaboration spéciale

Le concert aura lieu le mercredi 14 décembre à la salle Claude-Champagne à 20 h. L’entrée est libre.
Percussions: Alexandre Brassard, Julien Compagne, Charles Côté-Potvin, Stéphanie Cyr, Aglaé Frigeri, Julien Grégoire, Robert Leroux, Marton Maderspach et Alban Maréchal; claviers: Gabriel Evangelista et Simon Larivière; voix: Catherine Alix, Karine Pion et Andréane Robichaud; guitare électrique: Paul Audy; flute piccolo: Jessica Arbour Riopel.

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