Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 16 - 16 janvier 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Le recteur lance un appel à l’unité

Luc Vinet souhaite faire une grande place à la collégialité

Luc vinet

Il faut remédier à la défaillance du dialogue que le conflit entre les professeurs et la direction a mise au grand jour au cours de l’automne, estime le recteur, Luc Vinet. En effet, à la réunion de l’Assemblée universitaire (AU) du 12 décembre, la première suivant le règlement du conflit, M. Vinet a lancé un nouvel appel à la solidarité.

«Je me réjouis de ce que des compromis ont été faits et je me réjouis du rattrapage salarial des professeurs. Mais il faut se garder de banaliser le fait que les professeurs ont décidé de recourir à la grève et, si la crise s’est résorbée, le malaise, lui, est encore là. Il faut attribuer cela à une fragilisation du dialogue et il faut y voir», a-t-il dit.

M. Vinet pense qu’«il faut utiliser nos instances pour que notre université se développe de manière vraiment collégiale». Il a aussi rappelé l’existence du «projet 2010» au sujet duquel la communauté sera invitée à s’exprimer de même que sur les priorités de l’avenir. D’ailleurs, aux mécanismes d’échanges déjà existants, le recteur veut ajouter des forums pour faciliter la discussion.

Mais tout ce remue-méninges aura pour cadre une situation financière que le recteur qualifie de «préoccupante», puisque l’Université est désormais engagée dans un processus de réduction des dépenses de l’ordre de 10 M$ pour éviter un déficit sérieux. Mais, a poursuivi le recteur devant les membres de l’Assemblée, «il est important de garder le moral. Il faut aller chercher des revenus, moderniser nos façons de faire. Nous ne pouvons sombrer dans l’attrition et la morosité. De grands établissements se révèlent dans l’adversité.» Pour l’année 2004-2005, l’Université enregistre un déficit de 3 M$.

Les membres de l’AU ont également reçu les rapports de divers comités de travail. Un d’entre eux a donné lieu à de longs échanges, celui du comité de nomination du recteur ou de la rectrice, qui faisait état des principes de composition du comité ad hoc sur la procédure de nomination. Ce comité, présidé par Chantal Gamache, a suggéré que le comité ad hoc soit formé de cinq membres, soit deux professeurs émérites, un ancien recteur d’une autre université et les présidents des deux derniers comités pour la nomination du recteur.

Cette composition, qui visait à donner au comité une certaine indépendance, n’a pas plu à tous, tant et si bien que divers amendements l’ont complètement modifiée pour en exclure les membres extérieurs et l’Université et y assurer la représentation des divers groupes (professeurs actifs, étudiants, personnel non enseignant). D’autres ont proposé que le comité ne soit constitué que d’un seul membre: un juge à la retraite. Ce à quoi la doyenne de la Faculté de droit, Anne-Marie Boisvert, a répondu: «Oui, nous avons un problème politique. Mais il y a aussi un principe de réalité: savez-vous ce que cela coute? Entre 350 et 500 $ l’heure!»

Plusieurs ont souligné que toute cette discussion ne portait pas sur le véritable enjeu, qui était politique. Pour Louis Dumont, «le problème, c’est l’interface entre le comité et le conseil».

La doyenne de la Faculté des sciences infirmières, Céline Goulet, s’est dite surprise du déroulement de l’AU, à laquelle elle ne venait pas souvent et «vous ne vous organisez pas pour que je revienne». En bref, elle a trouvé que les débats s’enlisaient. Jusqu’au moment où le vice-recteur à l’international et responsable des études supérieures, Jacques Frémont, a demandé le report du vote parce que la discussion avait trop dérapé. Et c’est ce qui a été fait.

De l’utilité des chaires

Le comité chargé d’examiner l’impact des chaires de recherche a lui aussi remis son rapport. De manière générale, le comité n’a pu mettre en évidence de lien direct entre la multiplication des chaires et certaines réalités, qu’on parle d’effet sur le taux de recrutement aux cycles supérieurs ou de la répartition des charges d’enseignement et d’encadrement.

De même, «il n’apparait pas possible d’établir de manière quantifiable que l’attribution des chaires a entrainé la création d’une classe distincte, “privilégiée”, de professeurs», lit-on dans le rapport.

Le comité a par ailleurs manifesté son inquiétude quant à la faible représentation des femmes parmi les titulaires de chaires.

Paule des Rivières

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