Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 17 - 23 janvier 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Le recteur Vinet en tournée de consultation

Cette tournée, qui a débuté avec la Faculté de médecine, se poursuivra jusqu’à la mi-février

Luc Vinet

Le recteur Luc Vinet a amorcé, vendredi dernier, la tournée de consultation de la communauté universitaire qu’il avait annoncée en octobre. Cette tournée, qui a débuté avec la Faculté de médecine, se poursuivra jusqu’à la mi-février et amènera le recteur à rencontrer les professeurs, les cadres, les professionnels, les employés de soutien et les représentants étudiants.

Il s’agit là de la première étape d’une démarche visant à dégager des orientations réalistes pour les prochaines années. Le recteur a choisi d’annuler sa visite en Inde afin de se consacrer à cette série d’échanges, qu’il juge primordiale.

«Lorsque je suis entré en poste, on a voulu savoir comment je voyais l’avenir de l’Université, confiait-il à Forum. Mais je veux que la réflexion se fasse de façon bidirectionnelle pour que tout le monde puisse s’approprier le projet.»

Les 35 rencontres prévues avec chacune des unités sont structurées autour de trois axes: présentation de la situation actuelle et explication; conditions à réunir pour lancer un projet mobilisateur; et développement à long terme.

Plus précisément, les échanges porteront sur quatre thèmes: les relations de travail, l’assainissement des finances, les moyens de gestion et les espaces de travail et d’étude. Un cahier présentant les faits et chiffres relatifs à la situation actuelle doit être distribué avant les rencontres; on peut se le procurer sur le site de l’Université.

Un contexte de compressions

La réflexion collective aura comme toile de fond un contexte économique déficitaire et une campagne de financement – UdeM 2010 – qui se mettra en branle en 2008. «La situation économique est moins bonne que ce qu’on entrevoyait il y a cinq ans à cause de la fin des contrats de performance, affirme le recteur. Le réinvestissement des années 2000 à 2003, qui ne s’est pas maintenu, a par ailleurs eu pour effet de masquer l’écart entre les frais d’exploitation de l’Université et le financement gouvernemental.»

Les frais de fonctionnement, de l’ordre du demi-milliard de dollars, subissent une augmentation de près de 4% par année, mais un écart de 2,5% subsiste entre ces frais et le financement alloué par le gouvernement. L’Université est donc contrainte de procéder à des compressions de 10 M$ en cours d’exercice. C’est l’une des choses que le recteur entend expliquer à la communauté.

«Il y a eu beaucoup de développement au cours des dernières années et aujourd’hui nos assises sont ébranlées, souligne-t-il. Le déficit met en péril la prochaine génération. Notre défi est d’effectuer des compressions tout en restant en mouvement. Pour rester crédible, l’Université doit montrer qu’elle respecte ses engagements et présenter un projet de développement réaliste qui évite le donquichottisme. Le défi est énorme, mais le potentiel est immense.»

Financement inadéquat

Le tableau de la situation n’est pas sans rappeler le contexte des années 90 et le mot «attrition» reprend du service. Le recteur Vinet ne se cache pas pour dire que le système de financement actuel est inapproprié pour satisfaire les besoins de base et rendre le système universitaire québécois concurrentiel avec le système canadien.

«Il manque toujours au réseau québécois les 375 M$ qui lui permettraient d’être financé au même niveau que les réseaux des autres provinces, ce qui représente un manque de 75 M$ pour l’UdeM. Mais le financement canadien est lui-même déficitaire par rapport au financement des universités publiques américaines», rappelle le recteur.

Chez nos voisins du Sud, l’État finance les universités à hauteur de 5000$ de plus par étudiant et les droits de scolarité sont supérieurs de 3000$.

Pour Luc Vinet, la solution à court terme passe par les transferts fédéraux, «mais cela ne va pas suffire, ajoute-t-il. Tous les intervenants doivent être mis à contribution: les gouvernements, les étudiants, les groupes philanthropiques, etc.»

Le recteur entend d’un autre côté expliquer les raisons de la mise en place de sa nouvelle structure administrative non traditionnelle. Par ailleurs, le projet d’un second campus sur le site de la gare de triage d’Outremont fait toujours partie des projets de développement à long terme. «L’achat de ce site doit se faire sans nuire au budget d’exploitation, indique Luc Vinet. De plus, cet achat permettrait, pour la première fois, de doter l’Université d’un actif foncier.»

Travailler ensemble

Après cette série de rencontres, un rapport synthèse sera soumis à l’Assemblée universitaire. À la deuxième étape du processus, l’administration recueillera des mémoires écrits que tout membre de la communauté universitaire pourra soumettre au cours du mois de mars. Un «livre vert» en sera tiré et présentera un projet d’orientation et des stratégies de développement qui seront définitifs pour la rentrée de septembre 2006.

Pour le recteur, la clé de cette opération, tout comme celle d’un développement crédible et réaliste, réside dans «la volonté de travailler ensemble en donnant le meilleur de soi-même».

On peut consulter le calendrier des rencontres et le document Faits et chiffres à partir de la page d’accueil de l’Université, au lien «UdeM 2010».

Daniel Baril

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