Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numéro 18 - 30 janvier 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

La FEP prend la mer

Lancement des croisières linguistiques

Les Îles-de-la-Madeleine sont le premier objectif de l’équipage. Pour les étudiants de la FEP, l’objectif est d’apprendre le français.

La Faculté de l’éducation permanente (FEP) lance un programme d’apprentissage du français un peu spécial à bord d’un navire qui prendra la route pour Les Îles-de-la-Madeleine.

Au port de Montréal, le 16 juin prochain, les 500 passagers du MV Madeleine à destination des Îles compteront 16 touristes d’un type particulier. En fait, 15 étudiants et 1 chargé de cours de la FEP prendront part au voyage inaugural d’un programme universitaire unique au Québec: les croisières linguistiques. «Il s’agit d’un programme de formation continue destiné aux personnes dont la langue maternelle n’est pas le français et qui désirent perfectionner leur connaissance de cette langue», explique Diane Gousse, responsable de la formation professionnelle à la Faculté.

Comme elle l’a souligné à Forum le 20 janvier dernier, alors que le doyen de la FEP, Jean-Marc Boudrias, signait l’entente entre l’Université de Montréal et la compagnie maritime CTMA, qui assure le transport, l’hébergement et les repas, «l’apprentissage d’une langue passe par la découverte d’une culture, d’un pays». Or, une croisière sur le Saint-Laurent entre la métropole et Les Îles-de-la-Madeleine offre une bonne occasion de se familiariser non seulement avec la géographie et l’aménagement du territoire, mais également avec la population d’ici, la cuisine et la langue. Une directive a même circulé parmi le personnel pour que celui-ci s’adresse uniquement en français aux touristes étudiants.

Le voyage tous frais compris s’élèvera à environ 1800$ (Mme Gousse n’était pas en mesure de confirmer le prix du billet, les négociations à ce sujet n’étant pas terminées), les frais d’inscription inclus. La croisière, qui se déroulera du 16 au 23 juin, comprend deux escales, à Chandler et à Québec. Au terme du voyage, le navire mouillera deux jours en rade à Cap-aux-Meules avant de faire demi-tour.

Partenariat original

Et ce n’est pas parce qu’on est en croisière qu’on s’amuse. Les 15 heures de cours seront données avec la rigueur qui a fait la marque de la FEP et sanctionnées par une attestation de formation continue. Il ne s’agit pas d’une formation créditée, a précisé le doyen, mais d’un cours relevant du secteur de la formation professionnelle, qui compte actuellement environ 1000 étudiants par année. Sur le bateau, les étudiants assisteront à des leçons magistrales et auront des travaux à produire. On exigera d’eux qu’ils transportent leur ordinateur portable, et ils auront accès à des liens Internet.

Peut-on sérieusement apprendre une langue en voguant sur les flots bleus de l’été? «Bien sûr, répond Mme Gousse. Les étudiants pourront s’inspirer d’un thème lié à la navigation, à l’histoire de la Gaspésie ou à l’origine de l’accent québécois pour exercer leurs habiletés à l’oral.»

Pour CTMA, qui voit défiler environ 12 000 clients annuellement sur ce circuit populaire ralliant Montréal aux Îles-de-la-Madeleine, il s’agit d’une goutte dans l’océan. Mais la coopérative fondée en 1945 par des Madelinots entend bien saisir ce que le président Gérald Leblanc a appelé une «occasion d’affaires». L’initiative vient d’ailleurs de la compagnie, qui a trouvé en la FEP une partenaire idéale.

Le doyen a d’ailleurs insisté sur l’originalité de ce partenariat. «La formation continue fait partie de la mission de l’Université et de notre faculté, a indiqué M. Boudrias. Ce partenariat pourrait déboucher sur de nouveaux projets.»

Appelée à préciser la pensée du doyen, Mme Gousse a signalé que des croisières thématiques, où l’on joint l’utile à l’agréable, pourraient être organisées par des groupes d’étudiants en histoire ou en études françaises. «Pourquoi pas? Cette idée est peu connue au Québec, mais elle est très courante en Europe, notamment.»

Toutefois, les projets novateurs comme celui-là demandent une détermination à toute épreuve. L’entente signée par MM. Boudrias et Leblanc a nécessité sept versions avant d’être approuvée. En vertu de cette entente, CTMA a le champ libre pour mettre sur pied de nouveaux projets avec la FEP.

Combien d’étudiants voyageurs prendront la mer cet été? Idéalement de 60 à 75. Il s’agit encore d’un projet pilote, fait-on valoir. Mais, dès que les organisateurs auront 15 inscriptions, ils assurent que le voyage aura lieu.

Mathieu-Robert Sauvé

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