Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 20 - 13 fÉvrier 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

La contribution des chargés de cours est essentielle à l’Université

L’Université se donne une politique d’intégration pédagogique des chargés de cours

Pierre Simonet et Laval Rioux

«Les chargés de cours sont indispensables à l’Université de Montréal. Ce sont eux qui ont permis la relance de l’an 2000 et sans eux les services de consultation externe des facultés à vocation professionnelle ne pourraient pas fonctionner. L’Université se devait de reconnaitre leur contribution par une politique institutionnelle assurant leur intégration pédagogique aux rouages déjà en place.»

C’est ainsi que Pierre Simonet, vice-provost et vice-recteur à la planification, soulignait l’adoption de la Politique sur l’intégration pédagogique des chargées et des chargés de cours de l’Université de Montréal par l’Assemblée universitaire le 12 décembre dernier.

En 2005, près de 2000 chargés de cours étaient en fonction dans les diverses unités de l’UdeM, ce qui représentait 386 postes à temps complet ou 36% de la charge d’enseignement au premier cycle. Le nombre de chargés de cours a augmenté de 23% par rapport à 1994, alors que le nombre de professeurs réguliers a diminué de 5%.

Dans les faits, la nouvelle politique vient admettre l’existence d’une mécanique qui ne figurait que dans la convention collective du Syndicat des chargées et des chargés de cours de l’Université de Montréal (SCCCUM). Depuis 1996, la convention prévoyait en effet la création d’un comité universitaire d’intégration pédagogique (CUIP) dont le mandat était de favoriser la mise sur pied et le financement de projets pédagogiques réalisés par les chargés de cours; les facultés pouvaient aussi constituer des comités locaux d’intégration pédagogique (CLIP) afin de faire une première évaluation des projets à soumettre au CUIP. Seule la Faculté de l’éducation permanente était formellement tenue d’instituer un CLIP.

«Il fallait assurer un meilleur arrimage de cette disposition avec les instances administratives des unités de l’Université et assurer son existence indépendamment de la convention collective, explique le vice-recteur. C’est maintenant une politique institutionnelle et il s’agit là d’une reconnaissance de l’apport des chargés de cours à la vie universitaire.»

Selon la Politique, toutes les unités où le nombre de chargés de cours est suffisant pour qu’ils soient représentés au sein des instances de gestion de l’enseignement doivent maintenant avoir un CLIP comprenant un nombre égal de chargés de cours et de professeurs (ou de représentants de l’Université pour la FEP). Le CUIP doit par ailleurs déposer chaque année à la Commission des études un bilan des activités réalisées.

Un outil bien rodé

L’adoption d’une telle politique était une demande du SCCCUM. «C’est le fruit de la dernière négociation, déclare Laval Rioux, vice-président du Syndicat et membre du CUIP depuis ses débuts. La nouvelle politique est une reconnaissance attendue de la contribution historique des chargés de cours à notre université.»

Selon l’enseignant rattaché à l’Institut d’urbanisme, le modèle d’intégration est maintenant bien rodé. Il existe à l’heure actuelle 20 CLIP et 230 projets ont été exécutés par des chargés de cours en collaboration avec des professeurs; plus de 1,3 M$ y a été consacré.

Les exemples de projets entrepris sont variés. Certains CLIP réalisent des plans annuels destinés à animer la vie pédagogique comme des journées de réflexion entre collègues, des séances d’information pour les étudiants, des enquêtes communes sur les besoins des étudiants, le partage des évaluations de programmes entre les enseignants, etc. Certaines de ces activités reviennent chaque trimestre ou chaque année.

«La tenue de ces activités renforce le travail des unités départementales et facultaires, affirme M. Rioux. Les chargés de cours les apprécient et l’expérience démontre qu’ils y participent volontiers si elles sont bien organisées et si elles sont soutenues par les directions.»

Les CLIP sont également à l’écoute des préoccupations des étudiants. «Ces comités peuvent être des lieux où s’élaborent des moyens d’intervention pour résoudre des problèmes comme l’harmonisation des cours, les mesures spéciales d’encadrement pour étudiants en difficulté, le soutien pédagogique tout au long du parcours de l’étudiant», ajoute Laval Rioux.

M. Rioux espère que la Politique donnera plus de visibilité aux comités d’intégration tout en amenant les facultés à accorder toute l’importance nécessaire à l’enseignement.

«Souhaitons qu’on parle plus de pédagogie dans notre université, surtout au premier cycle, où arrivent les nouvelles cohortes d’étudiants qui éprouvent parfois des problèmes d’adaptation et de persévérance. La nouvelle politique pourra certes nous aider», conclut-il.

Daniel Baril

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