Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 24 - 20 mars 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Achat de la gare de triage: l’Université propose d’aller de l’avant

Il s’agit d’une question de responsabilité envers les générations futures, a rappelé Luc Vinet

L’Université a une option d’achat sur le terrain de la gare de triage du Canadien Pacifique à Outremont.

L’Université entend aller de l’avant avec l’achat du terrain de la gare de triage d’Outremont, qui appartient au Canadien Pacifique. La transaction doit avoir lieu d’ici au 30 avril.

«Nous nous devons de nous ménager cette capacité de développement. C’est une question de responsabilité à l’endroit des générations futures», a expliqué le recteur, Luc Vinet, aux membres de l’Assemblée universitaire le 13 mars après avoir redit à quel point l’Université était à l’étroit sur le campus.

Une bonne partie de l’Assemblée a été consacrée au débat sur l’achat de ce terrain. Plusieurs membres – y compris ceux de la direction de l’Université – se sont employés à calmer les inquiétudes exprimées, notamment par le président du Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université de Montréal (SGPUM), Louis Dumont. M. Dumont estime que «l’Université n’a pas à se transformer en promoteur immobilier».

Les questions d’argent, en cette période de compressions budgétaires, ont naturellement été au cœur des discussions. Le vice-recteur à l’administration et aux finances, Claude Léger, a déclaré que le cout net de la transaction pour l’Université s’élèvera à 20,9 M$. Ce montant sera inscrit au fonds des immobilisations et, partant, n’influera en rien sur les revenus disponibles pour le fonctionnement de l’Université.

Deux questions étaient sur plusieurs lèvres, à savoir celle touchant la délocalisation de voies ferrées et celle sur la décontamination des sols. L’Université évalue à 5 M$ le montant à verser pour la relocalisation des voies et à 3 M$ celui de la relocalisation du triage. Quant au cout de la décontamination, il est évalué à 18 M$. Une aide financière est recherchée pour ce montant de 26 M$.

M. Léger a en effet précisé que des discussions étaient en cours avec les gouvernements fédéral et provincial afin que ces derniers prennent en charge les couts des travaux ( 26 M$).

Enfin, à ceux qui craignent qu’une telle dépense ne vienne gruger le budget de fonctionnement de l’établissement, le recteur a expliqué que le projet n’aura aucun impact sur le budget de fonctionnement. À l’inverse, a-t-il ajouté, l’Université n’aura pas plus d’argent pour le budget de fonctionnement si elle n’achète pas le terrain.

«Certains ont tenté d’opposer le projet pédagogique et le projet immobilier. Le second est au service du premier et il ne saurait y avoir d’essor dans la formation sans des espaces de qualité et en quantité requise», rappelle un document de la direction remis aux membres de l’Assemblée.

Espace

Le vice-recteur à la planification, Pierre Simonet, a souligné que, même si l’évolution démographique laisse voir une diminution des 20-24 ans et des 25-34 ans, tout indiquait que cette diminution n’aurait pas de répercussions sur la fréquentation universitaire dans la région de Montréal.

M. Simonet a déclaré que l’Université aura besoin de 396 000 m2 en 2012-2013 et qu’elle en utilisait présentement 277 000. Il serait toujours possible de construire un nouveau pavillon de 21 000 m2 et d’aller chercher quelque 6000 m2 en agrandissant la Bibliothèque des lettres et sciences humaines. Mais il manquerait encore et toujours 66 000 m2 nets.

Le vice-recteur exclut le déménagement dans des immeubles de l’UdeM situés sur le boulevard Édouard-Montpetit. Quant aux locaux que l’Université loue sur cette même artère, ils pourraient être appropriés pour des bureaux mais ne pourraient certainement pas être transformés en laboratoires de chimie!

À ce sujet, le président du SGPUM s’est interrogé sur la pertinence d’aménager des laboratoires dotés de matériel extrêmement sensible dans la cour de triage compte tenu des vibrations causées par la circulation ferroviaire mais également par les activités auxquelles se livre Hydro-Québec à proximité du site.

Mais le doyen de la Faculté de médecine, Jean Rouleau, ne partage pas cette préoccupation. Pas plus que Guy Breton, vice-doyen exécutif, qui a prévenu que «nous devons aller de l’avant, sinon nous allons imploser».

En résumé, l’Université estime qu’elle ne peut laisser passer cette occasion qui pourrait ne jamais se représenter. «Les terrains vacants de deux millions de pieds carrés ne sont pas légion, encore moins à faible distance du campus actuel», a fait valoir la direction.

Panne de courriel

Des membres ont aussi voulu savoir pourquoi le service de courriel Exchange avait été paralysé au début du mois. C’est une période cruciale pour les professeurs, a dit M. Dumont. Ils préparent leurs demandes de subvention, communiquent avec leurs étudiants ou échangent information et points de vue avec des collègues sur la préparation de colloques. «Beaucoup de gens nous demandent de faire quelque chose.»

«Il est en effet totalement inacceptable de ne pas avoir de service 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7», a répondu M. Léger. Il a indiqué que 100 000 personnes étaient inscrites au service de courriel et que les unités de stockage étaient remplies à 95%.

«Les nouveaux appareils sont achetés et tout devrait être réglé d’ici à la mi-avril, a-t-il jugé bon d’annoncer en ajoutant qu’il exigera un «niveau de fiabilité de 99,9%».

D’autres questions ont porté sur le remplacement des professeurs prenant leur retraite. Certains se sont demandé si les embauches étaient gelées. La provost et vice-rectrice aux affaires académiques, Maryse Rinfret-Raynor, a signalé qu’il n’y avait pas de gel de l’embauche mais que, compte tenu du contexte financier difficile, «il est prudent de ne pas se lancer dans le recrutement de façon massive». En fait, la direction travaille avec les doyens afin de s’assurer que chaque embauche est essentielle.

Situation financière

En début d’assemblée, le recteur n’a pas manqué de rappeler que «l’Université est en grande tension entre ses aspirations légitimes et sa réalité fiscale». Le déficit pourrait s’élever à 30 M$ l’an prochain. Cela dit, le recteur ne baisse pas les bras.

M. Vinet a fait état de la mobilisation à l’échelle canadienne. Il a aussi fait état des échanges que lui et d’autres recteurs ont eus récemment avec le premier ministre, Jean Charest, afin de le sensibiliser davantage à la gravité de la situation, à l’approche du budget provincial.

Le recteur et ses collègues du pays sont également actifs sur la scène fédérale. Plusieurs ont participé au Sommet sur l’enseignement post-secondaire du Conseil de la fédération, qui s’est tenu les 23 et 24 février à Ottawa. Là encore, M. Vinet et ses collègues ont insisté sur les besoins financiers des universités.

Paule des Rivières

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