Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 26 - 3 avril 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Les résidents permanents retournent aux études

Les demandes d’information sont très nombreuses de la part de la population d’origine immigrante

Julie Benoit

Avec les exigences de nos sociétés modernes, la formation doit sans cesse être revue et mise à jour. Ce besoin se combine maintenant avec une nouvelle réalité de la société québécoise, la multiethnicité.

À l’Université de Montréal, on comptait, l’automne dernier, près de 4700 étudiants d’origine immigrante ayant un statut de résident permanent. «On a remarqué que la clientèle des soirées d’information sur le retour aux études était de plus en plus composée de résidents permanents», souligne Julie Benoit, agente de recrutement pour les deuxième et troisième cycles à la Direction des communications et du recrutement (DCR).

À son avis, cette situation n’est pas étrangère au fait que, pour un candidat à l’immigration, être titulaire d’un diplôme confère des points additionnels. «La grande majorité des immigrants admis au Canada possède un diplôme», affirme-t-elle.

Nouvelle clientèle

Ces soirées d’information, offertes à l’automne et au printemps, s’adressent aux personnes qui ont déjà un diplôme de premier cycle et qui veulent effectuer un retour aux études pour entreprendre une formation de deuxième ou de troisième cycle. La nouvelle réalité démographique a amené la DCR à viser plus particulièrement, parmi cette clientèle, la population d’origine immigrante dont les besoins en information sont plus grands.

En plus des publicités habituelles dans les quotidiens et sur les différents sites Internet de l’Université, des feuillets avaient été distribués dans les organismes communautaires et les centres de francisation en vue de la soirée d’information du 22 mars dernier. Selon Julie Benoit, les deux tiers des quelque 65 personnes présentes possédaient un statut d’immigrant reçu.

Fait significatif, toutefois, la vaste majorité d’entre elles avaient été informées de cette activité en naviguant sur le site de l’Université. «Même si la plupart de ces gens sont ici depuis moins de un an, ils sont presque tous branchés sur Internet», mentionne Mme Benoit.

Les ordres professionnels

Les hommes et les femmes qui assistent à ces soirées d’information proviennent de toutes les disciplines: génie, médecine, sciences infirmières, chimie, littérature, etc. En plus de présenter les programmes d’études des cycles supérieurs à l’UdeM, Julie Benoit doit répondre aux besoins particuliers de la clientèle immigrante.

«Un problème fréquent se pose: beaucoup d’entre eux ont terminé leurs études il y a longtemps et il leur est difficile d’obtenir les lettres de recommandation exigées par les cycles supérieurs. Plusieurs sont aussi surqualifiés et leur formation n’est pas automatiquement reconnue par l’ordre professionnel qui les concerne.»

Même si les universités ont établi des systèmes d’équivalence et reconnaissent certains diplômes étrangers, cela ne veut pas dire que le résident permanent pourra travailler dans son domaine. «Il faut que ces personnes passent les examens des ordres professionnels et souvent une formation supplémentaire sera demandée, explique Mme Benoit. Un notaire, par exemple, doit évidemment posséder une formation en droit canadien. Même chose pour un ingénieur, qui doit connaitre les conditions climatiques et géologiques d’ici.»

Dans ces rencontres d’information, l’agente de recrutement doit donc aborder la problématique des professions règlementées et, s’il y a lieu, diriger le public vers le service d’information gratuit offert, sur cette question, par le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles.

Le français représente également un problème pour certains. «On ne fait pas passer de test de français aux cycles supérieurs, précise Julie Benoit. C’est la responsabilité de chacun d’y voir et de prendre en considération que les cours seront donnés en français même si nous informons ces gens que les travaux, les mémoires et les thèses peuvent être rédigés en anglais.»

Le temps à consacrer à la formation est un autre point qui préoccupe cette clientèle et le temps est lui-même conditionnel aux possibilités de financement des études. Les programmes de formation courte de deuxième cycle, comme les diplômes d’études supérieures spécialisées, constituent pour plusieurs une voie intéressante et certains de ces diplômes peuvent être obtenus en un an, comme en études internationales ou en fabrication du médicament.

Pour l’agente de recrutement, ces soirées d’information destinées à une clientèle très ciblée complètent les autres activités de recrutement destinées à un large public comme les journées portes ouvertes et les salons des études. «Il est important de joindre cette clientèle même si plusieurs ne seront en mesure de s’inscrire à l’UdeM que dans un an, signale-t-elle. C’est un effet à moyen terme qui est visé.»

Daniel Baril

 

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