Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 27 - 10 avril 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Le recteur lance un appel à la solidarité

L’achat du terrain de la gare de triage a continué d’alimenter les débats à l’Assemblée universitaire

Le recteur Luc Vinet et Claude Léger

Le recteur Luc Vinet a rappelé, la semaine dernière, que la communauté universitaire a bel et bien été consultée sur l’achat du terrain de la gare de triage à Outremont, que l’Université vient d’acquérir dans le but d’en faire un second campus.

«L’acquisition de la gare de triage a été discutée et a donné lieu à de nombreuses questions. La conclusion n’était pas arrêtée et elle a été tributaire des débats des uns et des autres», a déclaré le recteur à l’Assemblée universitaire le 3 avril.

Le Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université (SGPUM), on le sait, désapprouve l’achat du terrain. «Nous dénonçons l’absence de consultation. Ce dossier a été mené par un petit groupe. De plus, il nous apparaissait inopportun de procéder maintenant à cette acquisition», a lancé Louis Dumont, président du SGPUM.

«La responsabilité [de l’achat] est impartie au Conseil [de l’Université], mais j’avais bien dit qu’on n’irait pas de l’avant sans discussion», a fait remarquer M. Vinet en ajoutant qu’au contraire il y avait eu consultation, notamment au cours de séances précédentes de l’Assemblée universitaire. De plus, le recteur a rappelé qu’il avait rencontré plus de 1700 membres de la communauté dans des consultations qu’il a tenues cet hiver sur l’avenir de l’Université.

Finalement, M. Vinet a ni plus ni moins lancé un appel à la solidarité en souhaitant une utilisation responsable des médias.

Développement durable

Dans un autre ordre d’idées, la direction souhaite prendre le virage du développement durable.

Toitures vertes, examen des canalisations, achat de véhicules moins énergivores, plus grande récupération des déchets, machine à photocopier recto verso, rien n’a été oublié dans le vaste «avant-projet» de développement durable que la direction souhaite adopter.

En plus des questions liées à l’énergie, à la qualité de l’air, aux transports et aux matières résiduelles, les secteurs de l’enseignement et de la recherche auraient aussi leur place dans l’avant-projet dévoilé à l’Assemblée universitaire.

«Le développement durable est l’objet de plusieurs activités d’enseignement et pas moins de trois chaires de recherche y sont consacrées. Mais il s’agit d’efforts qui n’ont pas beaucoup de liens les uns avec les autres», a observé la provost et vice-rectrice aux affaires académiques, Maryse Rinfret-Raynor.

Cependant, l’Université ne part pas de zéro. Mme Rinfret-Raynor a rappelé qu’en novembre 2002 un comité consultatif sur l’environnement avait vu le jour et produit, deux ans et demi plus tard, un premier bilan environnemental. Et Claude Léger, vice-recteur à l’administration et aux finances, a souligné le travail de ce comité dans divers aspects de la vie quotidienne.

M. Léger a brossé un tableau succinct des efforts déployés jusqu’à ce jour et exprimé de nombreux souhaits pour l’avenir. Ainsi, il désire pousser plus loin le programme d’économie d’énergie, qui nécessiterait un investissement de 2 M$ mais qui engendrerait des économies de 450 000 $ par année. (L’Université est actuellement engagée dans un programme qui favorisera l’élimination de 16 000 tonnes métriques de CO2).

La direction souhaite aussi emboiter le pas aux arrondissements qui interdisent la marche au ralenti des véhicules. Mais, a-t-il assuré, il y aurait une période de transition. Par ailleurs, lorsque l’Université remplacera ses véhicules, elle devra privilégier ceux qui consomment moins de carburant.

Claude Léger a également parlé de l’état des canalisations et il envisage de mettre sur pied un projet avec la Ville de Montréal pour mesurer la consommation d’eau sur le campus.

Il a salué au passage la décision des services auxiliaires de ne plus recourir à la vaisselle jetable à la cafétéria Chez Valère et il a dit que les photocopieurs qui deviendraient désuets seraient remplacés par des appareils numériques permettant des reproductions recto verso. La récupération des matériaux de construction n’échappera pas non plus au grand virage projeté.

Et, à l’intention de ceux qui seraient hésitants quant aux changements envisagés, M. Léger a mentionné qu’une loi entrant en vigueur en 2008 prévoit la récupération de 60% des déchets.

Enfin, l’Université désire examiner la possibilité de multiplier les toitures vertes, en gardant à l’esprit d’éventuelles certifications LEED accordées aux bâtiments qui répondent aux normes internationales en matière d’environnement et d’énergie (c’est le cas des pavillons Lassonde).

Réagissant à ces propos, Alexandre Beaupré-Lavallée, coordonnateur des affaires institutionnelles à la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal, s’est dit très heureux de ces nouvelles, faisant toutefois remarquer que l’opération ne sera couronnée de succès que si l’ensemble de la communauté s’approprie le processus.

Du cégep à l’université

Dans un autre domaine, Mme Rinfret-Raynor a remis un document d’information sur la Commission des études, document qui fait le point sur les activités de cette instance et sur les grandes questions de l’heure.

Ainsi, les membres de la Commission devront notamment se pencher sur la reconnaissance de la formation professionnelle au collégial.

«De plus en plus d’étudiants s’engagent dans une formation technique au collégial et veulent par la suite poursuivre des études universitaires, ce que beaucoup font immédiatement après leur sortie du collège», souligne le rapport. Mme Rinfret-Raynor a résumé la situation: «C’est un défi, car il s’agit d’avoir une ouverture tout en maintenant nos critères.»

La Commission des études examinera aussi la question de la formation acquise en dehors du Québec et la possibilité d’étendre le baccalauréat 120 à des groupes autres que francophones.

«Par exemple, serait-il possible d’accueillir des étudiants anglophones désireux d’apprendre le français et d’étudier dans cette langue? L’année préparatoire d’immersion pourrait leur permettre de maitriser suffisamment la langue française afin que, dès la deuxième année, ils puissent intégrer leurs cours disciplinaires», indique-t-on dans le rapport.

Paule des Rivières

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