L’ère de l’énergie

Comment fonctionne une centrale thermique? Comment la lumière permet-elle de produire de l’énergie? Pourquoi la consommation d’énergie influe-t-elle sur le climat?

Jean-Guy Vaillancourt en compagnie d’Annick Hernandez (à gauche) et de Collette Tardif

Le 22 avril, ce sera le Jour de la terre. Même si chaque jour est, par définition, le jour de la terre, cette date veut marquer la naissance, en 1970, du mouvement environnementaliste tel qu’on le connait aujourd’hui et dont la mission est de sensibiliser la population à la protection de l’environnement.

L’occasion était toute trouvée pour lancer le cédérom L’ère de l’énergie, un outil pédagogique unique en son genre. Conçu entre autres à partir des travaux du professeur Jean-Guy Vaillancourt, directeur du Groupe de recherche en écologie sociale au Département de sociologie, cette production multimédia vise à mieux faire comprendre les enjeux énergétiques sous les angles scientifique, socioéconomique et environnemental.

«Après la publication de plusieurs livres sur l’énergie et le développement durable, nous avons voulu atteindre un plus large public par des projets de transfert des connaissances en produisant des outils d’enseignement et d’apprentissage», explique le professeur Vaillancourt.

Les Productions Cotardi, une maison de production de multimédias éducatifs dirigée par Collette Tardif, se sont montrées intéressées par ce projet. Le document qui en résulte, L’ère de l’énergie, est le fruit de quatre années de travail qui ont mis à contribution près d’une vingtaine d’organismes publics et de groupes environnementalistes pour valider les données les plus actuelles sur toutes les formes d’énergie et leurs utilisations partout sur la planète.

De 12 à 72 ans

Le cédérom s’adresse aux jeunes de 12 ans et plus, mais Jean-Guy Vaillancourt n’hésite pas à y recourir dans ses cours à l’UdeM. «L’outil peut très bien servir à animer des discussions et l’approche ludique permet de conscientiser les jeunes aux dimensions sociopolitiques des problèmes environnementaux», souligne le sociologue.

À titre d’exemple, le professeur mentionne qu’en parcourant les différentes données du cédérom un élève peut réaliser que les États-Unis, qui sont au premier rang mondial pour la consommation de pétrole avec 19 millions de barils par jour, n’en produisent que 8 millions. Il leur manque donc 11 millions de barils quotidiennement. «Ça peut expliquer bien des politiques américaines», estime Jean-Guy Vaillancourt.

Mais il s’agit avant tout de sensibiliser sans juger, nous préviennent les auteurs.

Pour chaque forme d’énergie, qu’elle soit fossile, éolienne, solaire, nucléaire ou hydraulique, l’utilisateur peut prendre connaissance des procédés d’extraction et de transformation, des modes de transport, des possibilités de stockage, des rendements énergétiques, des usages et des répercussions environnementales et sociales.

Au total, pas moins de 567 pages de documents scénarisés sont accessibles à partir de menus hiérarchiques ou latéraux, de tables des matières interactives, d’icônes, de dictionnaires ainsi que d’un moteur de recherche. On peut aussi avoir accès à 84 animations scientifiques narrées, une quarantaine de schémas animés, une trentaine d’extraits vidéo et plus de 1000 photos issues des cinq continents.

Apprentissage contextualisé

L’utilisateur peut naviguer à sa guise dans le document. «En situation réelle, l’apprentissage est toujours contextualisé; nous apprenons grâce à des associations, des images, des raccourcis et le multimédia permet de conserver ce processus naturel, signale Collette Tardif. Cette souplesse permet également divers usages selon les besoins de chaque apprenant. Peu importe où il va, l’élève va apprendre quelque chose.»

Des animations de personnages surréalistes qui dialoguent entre eux offrent une autre forme d’apprentissage ludique. Pour en faciliter l’emploi, le cédérom permet d’enregistrer les parcours individuels à l’aide d’un mot de passe, même si le document est utilisé par plusieurs élèves successivement.

Le document est complété par une bibliothèque virtuelle constituée d’une foule de documents de référence et de textes scientifiques. On y trouve également un cyberéditeur qui rend possible la création de son propre multimédia: l’utilisateur peut en effet se servir des photos, des textes, des illustrations ou des vidéos du cédérom, en importer d’autres sources et recourir aux liens hypertextes pour produire un travail scolaire.

La Direction générale des technologies de l’information et de la communication (DGTIC) de l’UdeM a par ailleurs fourni un apport de premier plan à la production de cet outil puisque la plateforme informatique a été conçue grâce au travail d’Annick Hernandez, conseillère principale en médiatisation à la DGTIC. Cette plateforme peut d’ailleurs servir à d’autres productions semblables, fait remarquer Mme Hernandez.

La partie musicale du cédérom a été confiée au chanteur sénégalais Youssou N’Dour. L’équipe du professeur Vaillancourt travaille sur des versions anglaise et espagnole du document alors qu’un autre produit sur l’agriculture est en gestation.

Une démonstration de L’ère de l’énergie est présentée sur le site <www.cotardi.com>.

Daniel Baril