Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 31 - 29 mai 2006
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 Archives de Forum

Christine Théorêt: une «superprof»

La chercheuse qui adore... enseigner!

Mme Théorêt s’est spécialisée durant son internat en pratique équine, puis a fait une résidence afin de pouvoir prodiguer des soins aux chevaux malades.

À droite, Christine Théorêt.

«Personnalité enjouée, Christine donne le gout d’aller à son cours malgré le fait que la matière est très ardue.» «Professeure passionnée, elle motive chacun à aller plus loin et à faire des lectures complémentaires.» «Enseignement dynamique; elle offre un suivi personnalisé et très apprécié. C’est une superprof!»

Voilà quelques commentaires d’étudiants inscrits à un cours obligatoire de six crédits du programme d’études en médecine vétérinaire. Aussi bien le dire tout de suite: s’ils avaient eu le choix, la grande majorité de ces étudiants n’auraient pas suivi le cours Morphologie vétérinaire. Même si Christine Théorêt affirme avec conviction que les étudiants de la Faculté de médecine vétérinaire (FMV) sont très avides d’apprendre. Elle sait que le travail est à recommencer tous les trimestres.

«Chaque fois que je me présente devant un nouveau groupe, rien n’est gagné d’avance, confie-t-elle. C’est pour moi un beau défi à relever. J’essaie de susciter l’intérêt des étudiants à l’égard d’une matière de base en privilégiant une pédagogie qui fait appel à leur curiosité pour la médecine interne et la chirurgie. Mon approche favorise l’analyse et la synthèse des concepts morphologiques en lien avec des cas cliniques.»

Pour ce faire, Christine Théorêt dispose d’un large répertoire de méthodes interactives qu’elle intègre aux cours magistraux. Depuis son arrivée à la FMV, elle a constitué une banque de centaines d’images numériques. Elle veille également à l’intégration des TIC à l’enseignement médical vétérinaire par la conception de systèmes d’apprentissage multimédias interactifs sur support informatique.

Vétérinaire et chercheuse

D’abord vétérinaire, Christine Théorêt s’est spécialisée durant son internat en pratique équine, puis elle a fait une résidence en chirurgie pour pouvoir prodiguer des soins aux chevaux malades. «Leur valeur fait en sorte qu’on a davantage l’occasion de mettre nos connaissances en pratique, affirme-t-elle. Avec les chiens et les chats, les gens peuvent être portés à choisir l’euthanasie comme remède aux maux de leur animal. Cela est difficile et frustrant pour un vétérinaire.»

La professeure Théorêt a été formée à Saint-Hyacinthe par les anatomistes André Bisaillon, Jean Piérard et Olivier Garon ainsi que d’autres figures marquantes de la FMV. Lorsqu’elle a accepté le poste à l’Université de Montréal, en 2000, elle n’a pas renoncé à ses premières amours (elle dirige plusieurs recherches axées sur la guérison tissulaire du cheval ou y collabore), mais elle a compris que ce qu’elle aimait le plus dans son travail d’universitaire, c’était... l’enseignement.

«L’enseignement en classe est essentiel pour moi. Il est très important, à mon avis, de redonner une partie de ce qu’on a reçu!» Manifestement, cet enthousiasme est contagieux. Les étudiants du cours qu’elle donne depuis quatre ans l’ont souligné à maintes reprises dans leurs évaluations. Et elle a également reçu des éloges de la part de professeurs. «Ses talents de pédagogue sont supérieurs à la moyenne», a écrit un comité d’évaluation constitué de pairs.

Cette compétence lui a valu le prix Pfizer – Carl-J.-Norden en 2001, puis, en 2003, le Prix du meilleur enseignant en première et en deuxième année, remis par les étudiants de l’Association canadienne des médecins vétérinaires. En 2004, l’Université de Montréal lui attribuait le Prix d’excellence en enseignement dans la catégorie des professeurs adjoints. Ce prix, assorti d’une bourse de 10 000$, exprime «la reconnaissance d’une contribution exceptionnelle à l’enseignement». Il est décerné par le vice-rectorat à l’enseignement de premier cycle et à la formation continue dans quatre catégories: professeurs titulaires, professeurs agrégés, professeurs adjoints et chargés de cours.

«Il est très valorisant d’être ainsi reconnu par ses pairs et les étudiants, dit Mme Théorêt. C’est gratifiant de voir que l’énergie investie dans l’élaboration et la présentation des cours est mise en valeur par l’Université. Je dois dire que cette reconnaissance est très encourageante.»

Une vie équilibrée

Femme totalement dévouée à son travail, Christine Théorêt est la maman de… trois enfants. Elle avoue toutefois avoir un conjoint très disponible. «Comme il est artiste et travaille la maison, il est plus apte que moi à répondre aux urgences», souligne la professeure qui se défend bien d’être une superwoman. «Ma priorité, c’est ma famille», précise-t-elle.

Le bureau de Mme Théorêt témoigne de cette importance qu’elle accorde à ses proches. Sur le mur face à sa porte, il y a tellement de dessins de ses bambins qu’on n’en distingue plus la couleur. Sur un autre, on voit des photos d’elle avec sa famille en voyage. Cet été, ils s’envoleront pour la France et y vivront une année. La professeure Théorêt profitera de ce congé sabbatique pour produire un ouvrage sur la guérison de plaies.

Même si Christine Théorêt a un agenda aussi chargé que celui d’un homme d’affaires, elle essaie d’avoir dans sa vie un certain équilibre. C’est son cheval de bataille. Cette philosophie l’amène à trouver le temps de faire du sport (elle court au moins trois ou quatre fois par semaine) et elle est activement engagée au sein de sa communauté, notamment dans la collecte de denrées et la distribution de paniers de Noël ainsi qu’à titre d’entraineuse auprès de l’équipe de soccer de ses filles. Comme si elle n’en faisait pas assez, elle agit également à titre de «famille d’accueil» pour sociabiliser de jeunes chiens de la Fondation Mira en les familiarisant avec les étrangers et les lieux publics, une étape essentielle dans la formation des chiens-guides.

À l’époque où la télévision est le média de divertissement privilégié, la professeure admet ne pas avoir de téléviseur à la maison! Francesca (neuf ans), Mozelle (sept ans) et Marek (quatre ans) ne semblent pas en souffrir, remarque leur mère. «Il arrive parfois, je dirais quatre ou cinq fois par année, qu’ils nous demandent de voir un film. Je loue alors le DVD en question et ils le regardent sur l’écran de l’ordinateur.» Mais la plupart du temps, toute la famille profite des plaisirs du plein air, que ce soit au cours d’une randonnée pédestre, d’une promenade à vélo ou en ski de fond. «Lorsque le temps ne le permet vraiment pas, on fait du bricolage à la maison.»

Des œuvres d’art qui seront exposées dans le bureau de la jeune maman. «Sans aucun doute», sourit la professeure Théorêt.

Dominique Nancy

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