Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 31 - 29 mai 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Nouvelle chaire de recherche en médecine transfusionnelle

La chaire du Dr Jean-François Hardy dispose d’un financement de deux millions pour ses cinq premières années

Les méthodes employées pour recueillir le sang ont considérablement évolué.

Bien que l’on constitue des réserves de sang depuis une soixantaine d’années, l’emploi optimal des produits sanguins demeure un sujet peu enseigné dans les universités québécoises.

Pour faire avancer la recherche et renforcer le programme d’enseignement dans ce domaine, une chaire a récemment été créée à l’Université. La Chaire de médecine transfusionnelle Association des bénévoles du don de sang – Héma-Québec – Bayer se consacrera principalement à l’élaboration d’un programme de recherche sur l’utilisation clinique optimale des produits sanguins et de leurs substituts.

«C’est l’objectif premier de la Chaire, affirme son titulaire, le Dr Jean-François Hardy. Nos travaux serviront aussi à consolider le programme d’enseignement en médecine transfusionnelle, un secteur encore peu développé des sciences de la santé.»

Pour ses cinq premières années, la nouvelle unité de recherche dispose d’un financement de 1,5 M$, qu’assurent la Fondation Héma-Québec en partenariat avec l’Association des bénévoles du don de sang et la compagnie Bayer, et de 500 000$, versés par la Fondation du CHUM.

Spécialiste de l’anesthésie et des problèmes liés aux transfusions sanguines, le Dr Hardy était tout désigné pour s’attaquer aux défis d’une chaire de médecine transfusionnelle. «Des connaissances plus approfondies en médecine transfusionnelle assureront une meilleure utilisation des produits sanguins, ce qui permettra aux utilisateurs de mieux planifier leurs demandes et vraisemblablement de les diminuer, fait valoir l’anesthésiste. Ceci est particulièrement important en raison du vieillissement de la population, qui risque de limiter la disponibilité des produits sanguins à un moment où les besoins iront en augmentant.»

Préparer la relève

C’est au début de la Seconde Guerre mondiale qu’on a commencé à constituer des réserves de sang. Pendant ce conflit, plus de deux millions et demi de bouteilles de sang ont sauvé la vie à d’innombrables soldats et civils sur les champs de bataille d’Europe et d’Afrique du Nord. «On recueillait alors le sang dans des bouteilles stérilisées en verre et on le laissait coaguler, apprend-on sur le site Internet de la Société canadienne du sang. Le sérum était ensuite séparé et extrait des substances coagulées, puis traité et lyophilisé.»

Depuis, les méthodes employées pour recueillir le sang ont considérablement évolué. Les sacs stériles en plastique ont remplacé les bouteilles en verre dans lesquelles le sang avait été, jusque-là, prélevé et entreposé. La pratique médicale s’est aussi progressivement orientée vers la transfusion de composants sanguins particuliers. De sorte qu’aujourd’hui les principaux produits sanguins labiles sont les concentrés de globules rouges, le plasma et les concentrés de plaquettes.

«Ces produits, préparés par les établissements de transfusion sanguine à partir du sang total prélevé chez les donneurs, par centrifugation, séparation et filtration des composants sanguins, sont de plus en plus utilisés en médecine et en chirurgie au cours de transplantations, en chirurgie cardiaque, en hémato-oncologie et dans les services d’urgence, indique le Dr Hardy. Mais bien qu’ils soient de nos jours très sécuritaires, leur utilisation précise en clinique ne repose pas, ou peu, sur des données probantes. Seulement 12 études regroupant un peu plus de 2000 patients ont par exemple examiné l’influence du degré d’anémie sur le devenir des malades alors que des millions de patients subissent des transfusions chaque année. La Chaire veut contribuer à l’amélioration des connaissances et à la rationalisation des pratiques dans le domaine de la transfusion.»

Dominique Nancy

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