Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 1 - 28 août 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Avancée majeure dans le traitement du sida

Des chercheurs de l’Université et du CHUM ont découvert la façon de corriger un défaut de la réponse immunitaire au VIH

Rafick-Pierre Sékaly

Des chercheurs de l’Université et du CHUM viennent de réaliser une avancée majeure en matière de VIH. Ils ont découvert la façon de corriger un défaut de la réponse immunitaire au VIH.

Éminent chercheur en biologie cellulaire, immunologie et virologie, le professeur Rafick-Pierre Sékaly confirme avoir trouvé une nouvelle cible thérapeutique (la protéine PD-1) qui permettrait de restaurer la fonction des cellules T, responsables de l’élimination des cellules infectées par le virus du VIH. Cette percée ouvre de nouvelles perspectives dans l’élaboration de stratégies thérapeutiques destinées à contrôler l’infection par le VIH. Les conclusions de cette recherche sont déjà parues dans la revue Nature Medicine.

Le professeur Sékaly a expliqué que «des cellules du système immunitaire rendues non fonctionnelles par le VIH peuvent être détectées par la présence d’une protéine significativement surexprimée lors de l’infection par le virus». En effet, des niveaux élevés de cette protéine sont associés à une dysfonction plus grave. «La découverte la plus importante de cette étude vient du fait que nous avons réussi, en stimulant cette protéine, à empêcher le virus de rendre dysfonctionnelles les cellules du système immunitaire», a ajouté le professeur Sékaly.

Ces résultats ont été reproduits simultanément par deux autres laboratoires, ceux du Dr Bruce Walker à l’Université Harvard et du Dr Richard Koup aux National Institutes of Health (NIH). «Pour une rare fois, trois équipes scientifiques ont travaillé de façon concertée pour s’attaquer à un problème central. Jusqu’à présent, le virus était en quelque sorte invincible. En combinant nos efforts, nous avons pu trouver le chainon manquant qui nous permettra peut-être de le vaincre», a souligné le professeur Sékaly. De plus, des discussions sont en cours avec des partenaires afin de traduire ces résultats de recherche fondamentale en essais cliniques, lesquels pourraient débuter au cours de l’année à venir.

C’est grâce à un effort collectif de l’Université de Montréal, de Génome Québec, de Génome Canada, du Centre de recherche du CHUM, des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), de la Fondation canadienne pour l’innovation, des NIH et du Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ) que le Québec est aujourd’hui encore en mesure de démontrer son leadership en matière de sciences de la vie.

Paul L’Archevêque et Martin Godbout, respectivement président de Génome Québec et président de Génome Canada, ont salué la vision de cette équipe de chercheurs ainsi que l’importance, pour le Québec et le Canada, de continuer à investir dans la recherche en génomique. «Les 14 M$ investis dans ce projet ont très certainement contribué à accélérer les travaux des chercheurs, permettant notamment à Montréal de demeurer compétitif sur la scène internationale», ont déclaré les deux dirigeants. Ils ont par la suite rappelé que l’équipe du professeur Sékaly avait été la première dans le monde à présenter les résultats de cette recherche déterminante.

Pour sa part, le Dr Alan Bernstein, président des IRSC, a fait observer que «les résultats de l’étude du Dr Sékaly représentent une étape cruciale dans la mise au point d’une nouvelle approche thérapeutique pour combattre le VIH. Cette étude témoigne de façon éloquente de l’excellence des chercheurs canadiens en santé et de la contribution du Canada à la lutte entreprise à l’échelle internationale contre la pandémie de VIH-sida.»

«Cette découverte essentielle illustre bien jusqu’où un partenariat peut mener, a ajouté Eliot Phillipson, président-directeur général de la Fondation canadienne pour l’innovation. Le Canada est fier de pouvoir compter sur des chercheurs de l’envergure de M. Sékaly pour garder le pays à l’avant-plan de la lutte mondiale contre le VIH-sida.»

Enfin, le Dr Mark Wainberg, codirecteur du réseau Sida et maladies infectieuses au FRSQ et coprésident de la XVIe Conférence internationale mondial sur le sida, tenue il y a deux semaines à Toronto, a félicité le professeur Sékaly et son équipe: «Cette percée scientifique constitue un pas de géant dans le combat contre le sida. Il est tout particulièrement réjouissant de voir que des équipes scientifiques, et non des moindres, travaillent de concert pour contenir ce terrible fléau.»

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