Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 1 - 28 août 2006
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 Archives de Forum

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L’asthme: une maladie qui nous pompe l’air

Plus de 15% des enfants canadiens souffrent d’asthme. Au Québec, il y a 700 000 asthmatiques, parmi lesquels 3% d’enfants âgés de cinq à huit ans. Cette affection respiratoire, dont l’incidence a augmenté de 160% depuis les années 90, est responsable de nombreuses visites aux urgences des hôpitaux, surtout à la rentrée scolaire et en hiver.

«C’est la maladie chronique la plus courante au pays, selon Sylvie Laporte, inhalothérapeute au CHU Sainte-Justine et coauteure d’un nouveau livre sur le sujet. L’asthme chez le jeune entraine le plus grand nombre de consultations médicales et constitue la cause principale d’absentéisme à l’école. Au Québec, plus de 50 000 enfants fréquentent chaque année les urgences à cause de leur asthme. À l’hôpital Sainte-Justine, cela représente plus de 5000 consultations aux urgences et 600 hospitalisations annuellement.»

Les couts associés à la maladie donnent froid dans le dos. Selon des estimations prudentes, le traitement d’un enfant asthmatique coute plus de 2300$ par an aux contribuables canadiens. D’après une étude récente, les cas d’asthme non contrôlés chez les adultes et les enfants au Canada équivaudraient tous les ans à des frais médicaux et autres de plus de 170 M$.

Pourtant, bon nombre de crises d’asthme, traitées à l’hôpital, auraient pu être évitées si les enfants et leur famille avaient été mieux renseignés sur la maladie, croit Mme Laporte. L’asthme chez l’enfant: pour une prise en charge efficace vise justement à répondre à ce besoin. «On ne peut pas guérir l’asthme, mais on peut apprendre à bien vivre avec cette maladie et garder une qualité de vie tout à fait normale lorsqu’on apprend à en reconnaitre les manifestations et les façons de la contrôler», affirme l’inhalothérapeute. Elle rappelle qu’on a tendance, à tort, à banaliser l’asthme alors que cette affection cause 150 décès par année au Québec.

Publié aux Éditions du CHU Sainte-Justine, l’ouvrage est le fruit d’une collaboration de plusieurs spécialistes de l’établissement, dont le pneumologue Denis Bérubé et le pédiatre Robert L. Thivierge.

Un phénomène en augmentation

Au Centre d’enseignement sur l’asthme, où Mme Laporte travaille, et à la Clinique de pneumologie du CHU Sainte-Justine, quelque 1000 familles viennent chaque année pour obtenir des renseignements sur cette maladie pulmonaire dont l’augmentation des nouveaux cas demeure un mystère. «Une connaissance plus approfondie de l’asthme chez les enfants et un meilleur diagnostic sont en partie liés au phénomène, indique Sylvie Laporte. Mais ces éléments n’expliquent pas les importants et réels changements dans le nombre total d’enfants atteints.»

L’asthme est en partie héréditaire, ajoute Mme Laporte. «Si un parent est atteint d’asthme, d’allergies ou d’exéma, le ou les enfants risquent davantage de souffrir d’une ou de plusieurs de ces affections.» Mais l’explication la plus évidente de la hausse des cas réside dans notre environnement, selon plusieurs spécialistes des maladies respiratoires. Une sorte de déclencheur environnemental ferait en sorte que les allergies et l’asthme apparaissent chez les personnes qui y sont prédisposées génétiquement. Hélas, peu d’études ont à ce jour examiné les effets des gènes et du milieu sur le risque d’asthme.

Si plusieurs facteurs peuvent provoquer l’asthme, les virus semblent en être les principaux responsables. Les crises d’asthme que ces virus déclenchent touchent surtout les bambins d’âge préscolaire mais aussi les enfants d’âge scolaire. Les pollens et les spores de moisissures seraient pour leur part les agents premiers de l’aggravation des symptômes asthmatiques au printemps et à l’automne chez les enfants présentant des signes d’allergies. Enfin, parmi les allergènes prédominants dans les maisons, on trouve les acariens ou mites de poussière et les animaux domestiques.

Dominique Nancy

Denis Bérubé et coll., L’asthme chez l’enfant: pour une prise en charge efficace, Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2006, 168 p

 

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