Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 5 - 25 septembre 2006
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 Archives de Forum

Un test génétique pour prévenir les maladies inflammatoires

Selon John Rioux, professeur à la Faculté de médecine, les outils génétiques actuellement utilisés pour mesurer la compatibilité des tissus en transplantation pourraient servir à désigner les facteurs de risque des maladies inflammatoires.

Ce projet pourrait avoir des répercussions importantes en médecine puisqu’il serait possible, à partir d’une simple analyse génétique, de prévoir le facteur de risque relatif à un éventail de maladies liées à un dérèglement du système immunitaire. «La région génomique, connue sous le nom de complexe majeur d’histocompatibilité, est largement employée depuis les années 70 pour préciser la compatibilité des donneurs et receveurs de rein, moelle osseuse, foie et cœur. Plus spécifiquement, on compare entre elles les protéines de surface des leucocytes, nommées human leukocyte antigen (HLA), qui contribuent à repousser les infections dans l’organisme. Plus les HLA sont semblables, plus la transplantation a des chances de réussir», explique-t-il.

Autour de cette région, il existe des centaines d’autres gènes dont le rôle est à déterminer dans la susceptibilité aux maladies inflammatoires. À l’échelle des gènes, ces maladies (comme la maladie de Crohn, l’arthrite rhumatoïde et le lupus érythémateux) ont des éléments communs: elles sont toutes reliées au système immunitaire. La région qui contient les HLA comprend également quelque 200 gènes, plus ou moins étudiés, actifs dans les fonctions immunitaires. Selon John Rioux, c’est dans cette région commune qu’il faut chercher. Une initiative en cours vise à concevoir une carte des variantes génétiques dans cette région afin de nommer des facteurs de risque spécifiques.

«Ces gènes ont un rôle à jouer dans le système immunitaire et nous voulons axer notre recherche de ce côté», affirme le chercheur d’origine canadienne qui a accepté son nouvel emploi à Montréal l’an dernier.

La complexité de la recherche en effraierait plus d’un, mais pas John Rioux, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en génétique et génomique de la médecine de l’inflammation. En 2001, il a contribué, avec ses collègues de l’institut Whitehead, du Massachusetts Institute of Technology Center for Genome Research, à l’élaboration du cadre d’une chasse aux gènes plus efficace que jamais.

Selon lui, le rôle du chercheur en génétique consiste à observer les relations entre les différences d’une maladie à l’autre, particulièrement en matière de risques. En connaissant mieux les mécanismes génétiques qui mènent à l’apparition de ces maladies, on pourra découvrir les façons de diminuer ces risques.

Mais les médicaments ne sont pas pour demain. Nous pourrons, au mieux, obtenir à moyen terme une estimation des risques courus par chaque personne. «Notre espoir est de faire un pas de plus vers la compréhension des mécanismes qui mènent à l’apparition de certaines maladies», dit le Dr Rioux, qui est aussi rattaché à l’Institut de cardiologie de Montréal et au Broad Institute du MIT et de l’Université Harvard.

Philip Fine
Collaboration spéciale

 

 

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