Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 8 - 16 octobre 2006
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 Archives de Forum

parlons des personnes...

Maxime Huot, meneur de claque

«Les hommes permettent des acrobaties aériennes spectaculaires.»

Si l’on avait dit à Maxime Huot, il y a cinq ans, qu’il ferait partie de l’équipe des meneuses de claques qui anime la foule durant les matchs de football, il aurait éclaté de rire. Aujourd’hui, il assume son choix avec fierté. «Il existe un stéréotype persistant selon lequel les gars d’une équipe de meneuses de jeux sont homosexuels. C’est faux, j’en suis la preuve vivante. Je vous dirais même que c’est le rêve d’un hétérosexuel, toutes ces filles qui se jettent dans vos bras.»

La première fois qu’il en a reçu une, d’ailleurs, durant une répétition, Maxime Huot a ressenti une émotion indescriptible. «Je ne peux pas vous dire exactement ce qui s’est passé en moi, j’ai eu comme une poussée d’adrénaline, d’hormones, je ne sais pas trop. En tout cas, je n’en suis pas revenu», confie-t-il en souriant.

Cet étudiant de 23 ans qui joue au hockey, au basketball et qui est ceinture noire de karaté depuis cinq ans affirme avoir trouvé un sport à sa mesure. «Un sport extrême», dit-il. Les performances d’un meneur de claque, même si elles ne durent que quelques minutes, sont si exigeantes sur le plan physique qu’il est exténué à la fin des séances. Les 24 filles qui se consacrent à cette activité ont encore plus de mérite puisqu’elles doivent danser pendant les pauses, ce que les deux hommes de l’équipe ne font pas.

Les meneurs de claques s’entrainent de façon soutenue: deux répétitions hebdomadaires de trois heures, le mardi et le jeudi, pendant plusieurs mois. Et ce, pour des spectacles de trois minutes à la mi-temps et de une minute et demie entre les premiers et les deuxièmes quarts, et entre les troisièmes et les quatrièmes.

Par «sport extrême», Maxime Huot laisse entendre que les risques de blessures sont présents en tout temps: étirements musculaires, commotions cérébrales, contusions, foulures. Ces blessures sont rarement graves, mais certaines sont plus sérieuses que d’autres. Le hasard a voulu que son amie de cœur, Anaïs Boutin, qui en est à sa troisième saison dans l’équipe, se blesse au cours du match du 30 septembre dernier. Une vilaine chute qui s’est traduite par une luxation du coude. La présence du physiatre André Roy sur le terrain le jour du match a permis de limiter les dégâts, mais pour Anaïs la saison est terminée.

Les entraineuses de l’équipe, Caroline Baril, Nadine Sellito et Cyndy Charbonneau, souhaiteraient la participation d’un plus grand nombre d’hommes. Il semble toutefois que les volontaires sont rares. «Ils ne savent pas ce qu’ils manquent», lance Maxime Huot avec un air facétieux.

«Les hommes permettent des acrobaties aériennes beaucoup plus spectaculaires grâce à leur force physique, mentionne Stéphanie, étudiante en génie civil à l’École polytechnique. Par exemple, les sauts sont plus hauts et les pirouettes plus complexes. Pour effectuer les poussées d’un homme, on a parfois besoin de trois femmes.»

Maxime Huot a terminé l’an dernier une majeure en physique et s’oriente maintenant vers un baccalauréat en biologie. Il a l’intention de continuer à prendre part aux spectacles des meneuses de claques tant qu’elles voudront bien de lui.

Mathieu-Robert Sauvé

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