Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 8 - 16 octobre 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

saviez-vous que...?

L’Université de Montréal analysait le vin de messe

En 1931, drame à l’archevêché! L’analyste officiel de la Commission pour les vins de messe, le Révérend Père Morin, décède. Personne n’étant désigné pour lui succéder, on confie cette tâche d’analyse au laboratoire de chimie de l’Université de Montréal. Pour mener à bien cette importante mission, placée sous la surveillance du recteur, on nomme le Dr Georges Baril, chef des laboratoires de l’Université. Le Dr Baril connait bien la procédure puisque c’est en fait lui qui effectuait le travail sous la supervision du père Morin depuis neuf ans.

Vinium debet esse de vite. Autrement dit, le vin doit provenir du fruit de la vigne, donc du raisin, «sans aucune addition, sauf quelques tolérances de Rome pour certains corps dont l’emploi est indispensable au procédé de vinification ou dont la présence est inévitable parce qu’ils proviennent des traitements que la vigne a subis pour certaines maladies telles que le phylloxéra, etc.».

Le vin doit donc être aussi «naturel» que possible et le chimiste doit se renseigner sur la composition moyenne des vins naturels du pays d’où provient le vin de messe. Le Québec n’étant pas un grand producteur de vin, les responsables de l’analyse exigent de l’exportateur qu’il fournisse un certificat ecclésiastique émanant de l’Ordinaire du diocèse où se fabrique le vin et attestant que le vin consigné a bien été fait selon toutes les prescriptions canoniques. Mais il ne faut pas, si j’ose dire, donner le bon Dieu sans confession même à l’Ordinaire du diocèse, lui-même pourrait avoir été trompé, cela s’est vu!

Il faut donc procéder à une analyse du taux d’alcool, du taux de sucre et même des antiseptiques et colorants qui auraient été ajoutés au vin. Le taux d’alcool toléré est de 18° au maximum. Seul sucre accepté, le mélange vulose-glucose. L’addition de sucre de canne ou de saccharose est formellement défendue. Finalement, si les vins doux naturels sont permis, les vins de liqueur et les vins mutés sont interdits.

Qui aurait dit qu’il était si compliqué de fabriquer du vin de messe?

Source:
Division des archives, Université de Montréal. Fonds du Secrétariat général (D0035).

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