Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 12 - 20 NOVEMBRE 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Fébrilité étudiante : Du charme et de la détermination

Simon Ducharme, étudiant en médecine, pourrait choisir la psychiatrie, la médecine interne ou la neurologie

À la Clinique Mayo, la cravate est de mise.

Au moment de l’entrevue avec Forum, Simon Ducharme était dans un état de rare fébrilité: il entamait un stage à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal et il venait de recevoir l’évaluation de son travail à la suite d’un séjour d’études effectué, plus tôt au cours du trimestre, à la Clinique Mayo de Rochester, berceau de la médecine vasculaire en Amérique.

Considéré par des médecins de cet établissement privé américain de soins médicaux et de recherche comme un des plus brillants étudiants depuis les 10 dernières années, le jeune homme de 24 ans qui termine sa quatrième année de médecine a même été décrit par plusieurs professeurs de la Faculté comme un étudiant «hors du commun». Pas étonnant qu’il ait reçu pendant trois années consécutives une bourse d’excellence au mérite.

Ces bourses versées par l’Université de Montréal au futur médecin l’ont encouragé d’étudier à l’une des trois prestigieuses cliniques Mayo, aux États-Unis. «J’ai choisi la clinique de Rochester parce que je voulais faire un stage en hématologie», commente Simon Ducharme, qui se dit animé par les défis. Il a particulièrement apprécié l’attitude des professionnels de la santé avec qui il a travaillé. «Il s’agit d’un milieu très accueillant et peu prétentieux malgré sa réputation, raconte-t-il. J’ai reçu un accueil convivial et j’ai été intégré à l’équipe rapidement. On m’a même confié des responsabilités équivalentes à celles que j’assume à Montréal, ce qui n’est pas toujours le cas aux États-Unis étant donné le contexte légal.»

L’étudiant souligne également la culture d’excellence qui fait la renommée des cliniques Mayo et la qualité de leurs installations, notamment les chambres des patients hospitalisés. «Ils sont plus choyés que ceux de Montréal!» résume-t-il en souriant.

À son avis, l’informatisation des dossiers des patients améliore par ailleurs vraiment la productivité. «À Montréal, les professionnels de la santé perdent un temps considérable à décoder des dossiers papier souvent illisibles ou encore à chercher des dossiers perdus», constate-t-il.

Une carrière au Québec SVP
Le futur médecin ne mentionne qu’une seule ombre au tableau quant à son séjour chez nos voisins du Sud: la ville! «Rochester est une très petite ville du Midwest, où il n’y a vraiment pas grand-chose à part l’hôpital. Je me sentais isolé, surtout que le système de transport était inadéquat.»

Qu’importe. Il profite de l’occasion pour faire deux semaines de travail auprès de patients hospitalisés et deux semaines de consultations dans deux hôpitaux affiliés à la Clinique Mayo de Rochester. «Profite au maximum de l’expertise de tes professeurs», lui a conseillé sa mère, Ghislaine Lavoie, professeure au programme de physiothérapie à l’École de réadaptation. Il l’a prise au mot.

Simon Ducharme n’a que 19 ans lorsqu’il entre à l’Université de Montréal, où il s’inscrit d’abord à la Faculté de droit et y poursuit des études pendant un an. Au cours de cette période, il décroche trois prix pour l’excellence de son dossier scolaire, dont le prix Lord Reading. Finalement, il orientera ses études vers la médecine. «Je m’intéresse à plein de domaines, mais j’aime surtout ce qui est appliqué. C’est un peu ce qui m’a amené à entreprendre des études de médecine», révèle le jeune homme.

Son séjour à la Clinique Mayo aurait pu se prolonger, n’eût été son envie de continuer sa formation à la Faculté de médecine de l’UdeM et son désir de travailler pour le CHUM. «On m’a offert de faire ma résidence là-bas, signale l’étudiant. Mais je ne vois pas pourquoi j’irais dans un établissement américain alors que je reçois une excellente formation ici!»
Ses raisons pour faire carrière au Québec, alors que de nombreux médecins d’ici ont bouclé leurs valises pour aller pratiquer à l’étranger, principalement en sol américain, sont par ailleurs d’ordre personnel: présence de liens familiaux, qualité de la vie et, bien sûr, sa copine, aussi étudiante à la Faculté de médecine. La possibilité d’une carrière universitaire et de chercheur joue également en faveur de Montréal, admet-il.

Embrasser le monde
Simon Ducharme ne sait pas encore vers quelle branche de la médecine il se tournera. «Peut-être bien la psychiatrie, la médecine interne ou encore la neurologie», déclare l’étudiant dont le père est psychiatre et diplômé de l’UdeM. La maxime d’Archimède «Dépasse-toi et embrasse le monde» semble expliquer pourquoi il est si discipliné dans ses études. Mais s’il se distingue de façon exceptionnelle par la qualité de ses relevés de notes (il cumule les A+ comme d’autres collectionnent les timbres), il est plus qu’un étudiant doué: il allie l’intelligence au sens du devoir et se préoccupe du sort de ses contemporains.
Toutes des qualités qui sont requises pour faire un excellent médecin et chercheur…

Dominique Nancy

 

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