Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 16 - 15 JANVIER 2007
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Concours : Quand les étudiants refont la ville

Ce croquis de Jean-Pierre Letourneux représente une proposition de repeuplement d’un quartier lyonnais. «L’approche retenue a été de concevoir, au nord du quartier, un échangeur urbain et des espaces publics appelés à devenir un nouveau pôle conviant à l’identité commune.»

Quarante-huit heures pour repeupler un quartier de Lyon. Voilà le défi auquel ont été confrontés 30 étudiants de France et du Québec qui ont participé à ce premier concours particulier.

Sept équipes d’étudiants (trois ou quatre par université), supervisés par un conseiller (professeur ou architecte), devaient proposer une nouvelle morphologie urbaine pour un quartier précis du territoire de Lyon, le quartier Gerland. Ils avaient le champ totalement libre, mais leurs propositions devaient conduire à une densification du quartier choisi, à la limite de la ville, partiellement industrialisé mais comportant aussi des sections mal entretenues et laissées à elles-mêmes.

L’architecte Jean-Pierre Letourneux, également critique à l’École d’architecture de l’Université, supervisait les étudiants de l’UdeM.
«L’expérience de la charrette à Lyon a été intense. Le thème étant la densité, l’équipe devait présenter une stratégie favorisant l’émergence du quartier. Ce fut un exercice sur la densité au propre comme au figuré», a-t-il commenté avant de saluer le travail des trois étudiants, Hubert Pelletier, Yves de Fontenay et Ian Nataf.

«Il s’agissait de regarder le problème de la densité d’un œil nouveau», résume pour sa part Georges Adamczyk, directeur de l’École d’architecture de la Faculté de l’aménagement. M. Adamczyk était un des organisateurs du colloque Den(sc)ité», grâce auquel l’architecture est revenue au premier plan des Entretiens après quelques années d’absence. Les discussions auront permis de comparer à quel point les habitudes d’urbanisme des Français et des Québécois évoluent dans des mondes parallèles.

Espaces publics
En France, rappelle Georges Adamczyk, l’espace public urbain est souvent bien maitrisé, pour des raisons à la fois symboliques et politiques, et pour assurer un développement économique. Ainsi, à Lyon, le quartier de la Croix-Rousse est un des plus denses de France mais également un des mieux organisés.

«Il est possible d’atteindre une bonne densité de population avec une répartition judicieuse des éléments construits, signale M. Adamczyk. Dès que nous parlons de composition urbaine, les Européens s’imposent, car ils ont acquis une conscience à cet égard. Barcelone a aménagé 100 places publiques dans un très court laps de temps. Nous, nous avons construit le square Berri et cela nous a beaucoup essoufflés.»

Cela dit, le Québec a certaines façons de faire très intéressantes et qui ont suscité un certain intérêt à Lyon parce qu’elles s’articulent autour d’évènements et non seulement de monuments. Et puis, il y a cette caractéristique des ruelles, passablement attrayante…

Plusieurs des conférenciers au colloque étaient des architectes qui ont pu expliquer leur démarche en insistant davantage sur l’aspect créatif de leur travail et en délaissant momentanément le côté plus pratique des conceptions.

En 2008, les Entretiens Jacques-Cartier auront lieu à Montréal. M. Adamczyk aimerait à cette occasion qu’un deuxième concours étudiant soit organisé, mettant en scène cette fois un quartier montréalais.

Ce site a été optimisé pour les fureteurs Microsoft Internet Explorer, version 6.0 et ultérieures, et Netscape, version 6.0 et ultérieures.