Alain Bideau, l’homme derrière les Entretiens

À l’aube des 20es Entretiens Jacques-Cartier, M. Alain Bideau, a relevé le défi puisque la popularité de ces rencontres annuelles ne se dément pas

Alain Bideau Photo: Nicolas Fouilland.

Il aime aligner les chiffres: 420 colloques, 40 000 participants, 10 000 conférenciers, 3500 Québécois en terre lyonnaise. Il faut admettre que, à l’aube des 20es Entretiens Jacques-Cartier, leur instigateur, Alain Bideau, a relevé le défi puisque la popularité de ces rencontres annuelles ne se dément pas. Chaque année, de nombreux Québécois s’envolent pour Lyon afin d’aller y travailler mais aussi dans le but d’échanger connaissances et idées dans une ambiance détendue.

Ce sont justement de tels échanges avec des professeurs du Département de démographie de l’Université en 1977 qui sont à la base de l’attachement d’Alain Bideau pour le Québec. Le jeune démographe français y découvre l’existence d’un projet exceptionnel, soit la constitution d’une base de données rassemblant des éléments d’information sur la totalité des habitants de la Nouvelle-France depuis l’arrivée des premiers immigrants jusqu’à la fin du Régime français, en 1763. Il s’engage dans l’aventure. Mais l’informatique est alors balbutiante et la mise en place d’un système de filiation des familles sur ordinateur s’avère une entreprise téméraire.

Cependant, tout l’enchante. Les recherches inédites menées sur le campus mais aussi et surtout les gens. Il tisse des liens, revient au Québec fréquemment et, bien vite, rêve de créer un pont durable entre le Québec et sa région, Rhône-Alpes.

L’homme d’affaires Charles Merrieux accepte de financer les premiers rendez-vous et de présider le Centre Jacques-Cartier. Puis, en 1991, le Fonds Jacques-Cartier sera mis sur pied. Organisations publiques et privées apportent leur contribution pour appuyer financièrement les Entretiens, qui coutent environ 900 000 $ par année.

Les Entretiens Jacques-Cartier sont un succès. Année après année. Aux chercheurs des débuts s’ajoutent des artistes, des gens d’affaires, des élus, bref des représentants de plusieurs domaines nécessaires pour nouer des relations durables qui débouchent à l’occasion sur de véritables partenariats. Alain Bideau qualifie ses six ou sept voyages annuels au Québec de «drogue douce».

À l’ouverture des plus récents Entretiens, en décembre, M. Bideau a été fait chevalier de la Légion d’honneur. Au nom du gouvernement français, le ministre des Transports, de l’Équipement, du Tourisme et de la Mer, Dominique Perben, a salué «la passion de M. Bideau de rendre les savoirs accessibles à tous».