Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 16 - 15 JANVIER 2007
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

L’École polytechnique s’attaque à la cybercriminalité

La Commission des études adopte un programme bidisciplinaire en littératures de langues française et anglaise

L’École polytechnique veut former les policiers, agents d’infiltration, gestionnaires et enquêteurs pour mieux lutter contre la criminalité sur Internet. Un projet de certificat en cyberenquête a été adopté par la Commission des études à sa séance du 11 décembre dernier. Un premier cours devrait être offert dès le trimestre actuel (hiver 2007).

Avec la démocratisation des nouvelles technologies de la communication, les fraudes par cartes de crédit, les menaces de mort, les loteries illégales, les activités d’extorsion, la pornographie infantile et moult autres crimes passent désormais par Internet, explique-t-on dans le document de présentation. Le nouveau programme d’études a été créé pour répondre aux «besoins émergents» des services policiers. Mais, comme l’a fait remarquer Hélène David, vice-rectrice adjointe aux études de premier cycle, le milieu de la sécurité privée et des banques est également intéressé par un tel programme de formation.

Les fraudes commises au moyen d’Internet ont connu une expansion phénoménale.

À la différence des programmes existants sur la cybercriminalité au Québec, et plutôt spécialisés, celui-ci est très appliqué. Il a d’ailleurs été conçu en collaboration avec la Sûreté du Québec. L’École nationale de police du Québec a également donné son appui au projet. «On ne formera pas des gourous de l’informatique, a tenu à préciser Roger Martin, directeur du Bureau des affaires académiques et des programmes du baccalauréat de l’École polytechnique. Nous nous adressons à des gens qui travaillent sur les scènes de crime et qui doivent savoir quoi faire pour ne pas détruire les indices. Actuellement, environ 50 candidats de Montréal et autant de Québec ont soumis leur dossier. La moitié d’entre eux sont policiers. On a des demandes de tous les milieux. Le programme intéresse déjà beaucoup de gens.»

Le nouveau programme proposera des cours comme Piratage informatique, Cybercriminalité, enquête policière et droit et Psychopathologie de la cybercriminalité.
Toutefois, des membres de la Commission des études (dont la doyenne de la Faculté de droit, Anne-Marie Boisvert) ont déploré avoir été tenus à l’écart de ce projet, qui aurait dû, selon eux, mettre à profit l’expertise des professeurs de droit et de criminologie. Ce certificat a été adopté conditionnellement à un nouvel examen au printemps 2007. Entretemps, il y aura des discussions avec les facultés intéressées qui pourront mener à une collaboration plus étroite dans les enseignements prévus.

Au-delà de Shakespeare et Molière
En septembre 2007, le Département d’études anglaises et le Département des littératures de langue française offriront un baccalauréat spécialisé bidisciplinaire en littératures de langues anglaise et française. «À un moment où le découpage du champ d’études de la littérature est de moins en moins national, et peut-être de moins en moins monolinguistique, il apparait judicieux de proposer aux étudiants un parcours qui répond à de nouvelles demandes», peut-on lire dans le document de présentation.

Pour Sylvie Normandeau, vice-doyenne de la Faculté des arts et des sciences, les deux départements dont il est question collaborent régulièrement depuis plusieurs années et leur profil n’est pas sans similitudes. Dans le contexte linguistique montréalais, ils étaient donc bien placés pour créer un tel programme.

Dans le baccalauréat spécialisé, des cours sur la littérature anglophone de Montréal, l’identité sexuelle ou la culture populaire s’ajouteront aux cours sur la littérature française du Moyen Âge, la littérature britannique du 17e siècle ou la littérature latine. «Il faut aller au-delà de Molière et au-delà de Shakespeare», a dit la vice-doyenne.

Du côté de la Faculté des sciences infirmières, il y aura création d’un programme de diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en prévention et contrôle des infections. Depuis l’apparition du syndrome respiratoire aigu grave, en 2003, et jusqu’à l’épidémie de Clostridium difficile dans nos hôpitaux, le milieu hospitalier est sensible à la formation de ses infirmiers et infirmières. Une vingtaine d’étudiantes sont déjà inscrites à un microprogramme sur ce thème et ont montré un intérêt pour le DESS.
«Le programme, souligne le document de présentation, vise à permettre aux infirmières de développer des compétences à intervenir en prévention et contrôle des infections, en contexte hospitalier et communautaire. Le programme vise aussi le développement d’une pratique novatrice basée sur l’utilisation des données probantes et de la recherche dans le domaine.»

Inscriptions préoccupantes
Le registraire, Pierre Chenard, a de son côté livré un bref bilan en ce qui concerne les admissions et les autorisations d’inscription pour le trimestre d’hiver 2007. «On peut encore parler de statuquo en matière d’admissions, a-t-il signalé: il y avait une baisse de 1 % des admissions à l’automne, elle est de 3 % à l’hiver. Ce qui est plus inquiétant, c’est au chapitre des nouveaux inscrits, soit des étudiants qui font leur entrée pour les trois prochaines années. On notait une diminution de 5 % cet automne, elle est de 15 % cet hiver.»

M. Chenard a dit souhaiter que cette statistique ne soit pas «le début d’une décroissance».
Maryse Rinfret-Raynor, alors provost et vice-rectrice aux affaires académiques, a qualifié ces baisses d’inscriptions de «très préoccupantes» compte tenu du fait que les universités reçoivent leur budget en fonction du nombre d’étudiants inscrits.

Mathieu-Robert Sauvé

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