Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 18 - 29 JANVIER 2007
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

La Semaine interculturelle sous le signe des «regards croisés»

Les activités visent le rapprochement interculturel, affirment les responsables

Jana Awad, Alain Vienneau et Marine Gauthier travaillent avec ferveur au rapprochement des cultures.

Le Service d’action humanitaire et communautaire (AHC) des Services aux étudiants tient sa 17e semaine interculturelle sur le thème «La migration: quand les regards se croisent». Elle se déroulera du 5 au 9 février.

«Après la campagne des paniers de Noël, il s’agit de la plus importante activité organisée par le groupe, affirme son responsable, Alain Vienneau. De 30 à 40 bénévoles, encadrés par l’animateur communautaire Jean-Philippe Fortin, se mettent à pied d’œuvre dès le mois de septembre pour définir le thème et planifier les animations. Et plus de 400 personnes participent au souper-spectacle qui clôture la Semaine dans le hall d’honneur de l’Université.»

Selon M. Vienneau, environ 80 % des bénévoles qui assurent la bonne marche de la Semaine font partie de communautés culturelles ou ethniques autres que québécoises de souche. Plusieurs d’entre eux reviennent chaque année offrir leurs services. Trois responsables de comité, rémunérés, sont en outre embauchés de façon temporaire afin de coordonner le travail des équipes. C’est le cas cette année de Jana Awad, Marine Gauthier et Amélie Lessard.

Métissage
D’origine libanaise, ayant grandi aux Émirats arabes unis et venue au Québec il y a cinq ans pour étudier à l’UdeM en biochimie puis en histoire, Jana Awad a fait ses premières armes au Service d’AHC à titre de bénévole l’an dernier. «Je connaissais donc le service et j’ai toujours été attirée par le culturel», mentionne-t-elle pour expliquer ce qui l’a amenée à s’engager dans l’organisation de cette semaine.

Étudiante au baccalauréat bidisciplinaire en communication et politique, Marine Gauthier a pour sa part découvert l’action communautaire grâce au bazar qui a lieu chaque année en septembre. La jeune femme aux origines polonaise et belge, qui a vécu en France avant de s’installer au Québec il y a tout juste deux ans, en est à sa deuxième participation aux activités du Service d’AHC.

Selon les deux étudiantes, le thème de la migration et des regards croisés a été retenu parce qu’il englobe les aspects du partage, de l’échange, du voyage et du métissage propres à l’interculturalisme.

L’accueil est une facette clé du Service d’AHC

L’accueil est une facette clé du Service d’AHC.

Éviter les controverses
La Semaine interculturelle survient cette année en pleine période d’agitation médiatique autour des accommodements raisonnables, perçus par plusieurs comme des refus d’intégration culturelle. Pour Alain Vienneau, ce contexte rend la Semaine interculturelle encore plus pertinente.

«Notre approche a toujours été de promouvoir la mise en commun des valeurs plutôt que d’alimenter les polémiques, souligne-t-il. La tenue de cette semaine devrait favoriser l’apaisement des tensions au lieu de les attiser.»

Même son de cloche du côté des deux étudiantes. «Le Québec s’est construit sur le multiculturalisme et, pour débattre de cette réalité, il faut s’informer, déclare Jana Awad. Les diverses activités de la Semaine interculturelle ont justement pour but de renseigner.»

«Nous voulons montrer la richesse du partage, ajoute Marine Gauthier. Les groupes qui prennent part aux activités le font dans un esprit d’échange et non pour revendiquer.» L’étudiante signale par ailleurs que la culture québécoise est elle aussi au programme. On a en effet mis sur pied un atelier de danse traditionnelle québécoise ainsi qu’un café francophone permettant aux allophones de discuter avec les francophones sur le thème de la migration.

Le dialogue entre Québécois de diverses provenances est également l’un des aspects de l’atelier du Collège frontière, axé sur l’intégration socioprofessionnelle. Quant aux contes et poèmes du Québec, ils constitueront une partie du matériel de la conteuse Christine Mayr, qui fera voyager son auditoire sur le thème de la migration à travers la poésie québécoise, inuite, turque et tsigane.

Mais Montréal n’étant pas le Québec, les organisatrices avouent leur difficulté à saisir et à montrer la culture québécoise. Peut-être en invitant Fred Pellerin?

Outre le traditionnel concours de photos et les soirées d’ouverture et de clôture de la Semaine, certaines activités ne manqueront pas d’attirer l’attention, comme une comédie dramatique inspirée de la pièce de théâtre Incendies, de Wajdi Mouawad, une visite du Montréal ethnique, l’écologie à la manière autochtone ou encore une présentation du rituel initiatique de circoncision chez les Diolas du Sénégal.

Malgré ce que disent les responsables sur l’aspect rassembleur des activités, on ne peut s’empêcher de noter la tenue d’une conférence organisée par le groupe Campus pour le Christ, un groupe évangélique et créationniste plutôt controversé. La programmation se termine en outre par une messe des nations.

On peut consulter le programme de la Semaine interculturelle sur le site du Service d’AHC (www.serdahc.umontreal.ca).

Daniel Baril

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