Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 20 - 12 FÉVRIER 2007
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

900 cadres et professionnels voient leur emploi réévalué

La DRH s’attend à de nombreuses demandes de révision

Plus de la moitié des personnes concernées ont reçu une hausse de salaire, précise Jacques Pelletier, accompagné de Josée Veilleux.

Les 29 et 30 janvier dernier, quelque 900 cadres et professionnels de l’Université de Montréal ont reçu une lettre leur indiquant la position qu’ils occupaient désormais dans l’une ou l’autre des échelles de salaires composant la nouvelle structure salariale.

«Il ne s’agissait pas d’un exercice de hausse des salaires pour chaque cadre et chaque professionnel sur fonds courants, mais d’un processus de modernisation de la structure de rémunération», précise Jacques Pelletier, directeur général des ressources humaines. Néanmoins, ajoute-t-il, la masse salariale de ces employés a connu au total une augmentation de 2,5 % et 55 % des personnes touchées ont vu leur échelle salariale augmenter d’au moins 1000 $.

Cette «modernisation de la gestion» découle d’une volonté exprimée depuis longtemps par l’Association des cadres et professionnels de l’UdeM (ACPUM) et qui a fait l’objet d’un protocole signé au début de l’année 2004. On avait alors obtenu l’assurance que l’Université réévaluerait la structure salariale des cadres et des professionnels. «Le processus a été un peu plus long que prévu, mais nous sommes enfin arrivés à son terme», mentionne M. Pelletier.

Au cours d’un entretien avec Forum, la présidente de l’ACPUM, Christine Léonard, s’est dite «satisfaite des efforts déployés pour l’implantation de la nouvelle structure de rémunération». Elle émet tout de même des réserves quant à la façon dont la Direction des ressources humaines (DRH) a procédé. Le communiqué de l’organisme (voir http://www.acpum.umontreal.ca/) précise leur teneur.

L’opération a débuté dès février 2004, mais l’essentiel des efforts ont été concentrés à l’été 2005. Dans chaque unité, les gestionnaires ont été chargés de décrire et de préciser les responsabilités et devoirs de chaque employé visé par le processus. Ainsi, quelque 250 gestionnaires ont rempli des grilles d’évaluation qui ont par la suite été retournées à la DRH pour évaluation des postes.

Les connaissances, le niveau de scolarité et l’expérience nécessaires à chaque emploi, de même que les compétences en communication, en gestion, en analyse et en résolution de problèmes ont été détaillées.

Jusqu’au 1er février dernier, l’Université de Montréal comptait 18 échelles salariales. Avec la nouvelle structure de rémunération, on n’en dénombre plus que 6, dont 5 s’appliquent tant aux professionnels qu’aux cadres, la sixième étant exclusive à ces derniers. «Il était temps qu’on procède à une telle réforme de la structure salariale et qu’on l’actualise en fonction des nouvelles réalités du marché du travail», insiste Josée Veilleux, directrice intérimaire de la rémunération globale à la DRH et l’une des personnes qui ont suivi ce dossier de très près.

Au terme de l’exercice, plus de la moitié des postes ont été repositionnés dans des échelles salariales comportant un maximum plus élevé et moins de 10 % l’ont été dans une échelle ayant un maximum plus bas. Mais personne n’a subi de diminution de salaire.
Selon M. Pelletier, cet exercice avait pour objectif d’assurer une «relativité équitable du positionnement des postes entre eux et a été réalisé avec les mêmes outils d’évaluation des emplois que ceux qui ont servi pour l’équité salariale».

Prêts pour la révision
La DRH a utilisé plusieurs moyens pour informer la communauté universitaire des changements en cours. En plus des courriels envoyés à chaque employé concerné, elle a organisé, dès la mi-janvier, neuf rencontres d’information dans différents pavillons du campus et à Saint-Hyacinthe. Plus de 400 personnes s’y sont présentées.

«Les gens auront deux préoccupations très légitimes, commente Jacques Pelletier. Ils voudront d’abord savoir si leurs responsabilités ont été bien cernées et bien décrites au moment de la réévaluation. Pour le vérifier, ils pourront consulter la grille qui a été remplie et qui est accessible sur demande auprès de leur supérieur immédiat. Ensuite, ils voudront s’assurer que leur poste est évalué correctement en comparaison de postes similaires. Ils trouveront sur le site de la DRH la liste des postes et leur position dans les échelles salariales. En cas de doute, ils ont un mois pour demander une révision.»

Malgré l’information déjà transmise, la DRH s’attend à de nombreuses demandes de renseignements et d’explications compte tenu de l’importance des changements. La Direction a confié à trois experts la tâche de répondre aux questions des cadres et des professionnels: Christine Duchesne, Mireille Gagné et Josée Prince. On peut les joindre au (514) 343-6441, poste 1-8859.

Après la date butoir du 2 mars, un comité de sept personnes (dont trois cadres et trois professionnels) analyseront les demandes de révision et formuleront leurs recommandations à la fin du mois de mai aux autorités de l’Université, qui rendra une décision pour chaque cas soumis en juin.

Positionnement stratégique
Pour Jacques Pelletier, cette réorganisation permettra de mieux positionner l’établissement dans le marché de l’emploi à Montréal. «Nous pouvons dire aujourd’hui que nos conditions de rémunération sont comparables à celles des autres universités montréalaises», affirme-t-il.

Pour pouvoir comparer les conditions salariales de l’UdeM avec celles d’établissements semblables, les spécialistes de la DRH ont demandé à la firme-conseil Aon de lui fournir un rapport sur l’état de la rémunération dans les organismes des secteurs public et parapublic. Les conditions salariales dans les autres universités ont été également examinées.

Double diplômé de l’UdeM (il a obtenu un baccalauréat en psychologie en 1976 et une maitrise en relations industrielles en 1978), Jacques Pelletier a passé 27 ans dans la fonction publique avant de remplacer, le 11 décembre, Francine Bourget, qui a quitté la DRH en avril dernier. À son avis, les conditions de travail à l’Université se comparent globalement et avantageusement à celles dans la fonction publique, qu’il connait bien.

Le repositionnement salarial facilitera, par ailleurs, le renouvèlement de l’effectif de l’UdeM et le cheminement professionnel de son personnel. «Avec le vieillissement de la population, il y aura de nombreux départs à la retraite, signale M. Pelletier. Il faut donc être prêts à offrir des conditions de travail capables d’intéresser et de retenir les meilleurs candidats disponibles, qu’ils soient à l’interne ou qu’ils viennent de l’extérieur.»

Mathieu-Robert Sauvé

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