Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 22 - 26 FÉVRIER 2007
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

saviez-vous que... ?

Dans les années 60 le carnaval étudiant, c’était toute une affaire!

Thérèse Meunier, étudiante de première année en pharmacie, a été élue reine en 1963.

À cette époque, le carnaval, c’était du sérieux. Nous avions non seulement une mascotte appelée «Gudule», mais aussi des duchesses parmi lesquelles une reine était élue. Un concours de «prises» battait également son plein au cours duquel chaque faculté de l’Université rivalisait d’imagination et d’ingéniosité pour ramener le «trophée» le plus extravagant et le plus irrévérencieux. À tel point qu’en 1969 les rédacteurs du journal Hebdo-information s’inquiètent: «Depuis quelques années, ces carnavals étudiants ont pris une ampleur que certains appréhendent dès qu’ils voient venir la saison. En effet, aujourd’hui, on ne se contente plus d’élire la traditionnelle “reine”; c’est une semaine de festivités de tous genres qu’on prépare à l’intention de ceux qui veulent se reposer un peu et surtout s’amuser avant le sprint final des examens.»

Le carnaval est surtout prisé par les nouveaux, qui sont impatients de connaitre l’effervescence d’un premier carnaval universitaire! «On a tellement entendu parler de tout ce que les étudiants faisaient qu’on veut vérifier et participer si possible.» Spectacles, activités sportives et autres manifestations estudiantines dépassent même les limites du campus. Les journaux et la télévision font une large place aux activités carnavalesques, surtout aux différentes «prises».

Parlons-en de ces prises! Elles défraient la chronique et enflamment les imaginations. En 1967, le concours est lancé le 10 janvier par le Comité de carnaval d’hiver de l’AGEUM: «L’hiver tardant à être l’hiver, les experts nous prédisent que Montréal sera giboyeuse cette année. Reste à savoir si les tireurs d’élite universitaires sauront viser juste.» C’est par ces paroles que s’ouvre la chasse à la prise originale. Elle se clôturera le 25 janvier par le dévoilement des prises et la remise du trophée Gudule. Mais attention, «l’excès en tout est regrettable et l’AGEUM avec sa rigueur susmentionnée se verra dans la triste obligation de refuser tout building faute de place pour le stocker et tout pavillon de l’Expo, car cela pourrait porter un grave préjudice au prestige national.»

En 1967, les étudiants annoncent, dans une conférence de presse donnée au Centre social de l’Université de Montréal, «qu’une personnalité littéraire très controversée sera présentée le soir même, lors du dévoilement des “prises” au centre sportif». Des noms circulent et l’on spécule sur la présence du mystérieux écrivain Réjean Ducharme, qui vient de remporter un prix pour son livre L’avalée des avalées. Ce sera plutôt François Hertel que les étudiants présenteront à une foule de près de 4000 étudiants en plus de plusieurs autres personnalités. En 1967, ce n’était pas uniquement l’année de l’Expo, c’était aussi l’année de la Confédération et 12 petits cochons, affolés, représentant les pères de la Confédération, défileront sur scène pour la plus grande joie des étudiants.

Mais quelquefois la farce tourne court. En 1966, 33 étudiants de la Faculté de droit se retrouvent en cour pour «recel» de 44 chandails des Red Wings de Detroit. En 1967, ce sont 7 étudiants qui font face à la justice pour la prise de l’horloge électronique qui fait le décompte des jours restants avant l’ouverture de l’Expo et 17 autres pour avoir voulu enlever le camion anti-émeute de la Police provinciale. Heureusement, aucun des étudiants ne sera reconnu coupable. Tout est bien qui finit bien, mais certains auront eu chaud!

Sources:
Montréal-matin, 26 janvier 1967.
Division des archives, Université de Mon-tréal. Fonds de l’Association générale des étudiants de l’Université de Montréal (P0033). Le Quartier latin, 10 janvier 1967.
Hebdo-information, février 1969.

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