Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 25 - 26 MARS 2007
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Les premières consultations sur le Plan directeur des espaces prennent fin

Beaucoup de changements physiques sont survenus depuis l’adoption du dernier plan directeur, en 1995

Le pavillon Roger-Gaudry est de moins en moins adapté aux besoins des chercheurs.

«Le campus actuel a atteint son niveau de saturation et le site de la gare de triage d’Outremont nous offre l’occasion de repenser de façon globale la configuration des espaces occupés par l’Université de Montréal», a dit le vice-provost et vice-recteur à la planification, Pierre Simonet, à l’ouverture de la dernière séance de consultation interne sur le Plan directeur des espaces le 16 mars dernier, au 3200, rue Jean-Brillant. Une trentaine de personnes étaient venues présenter leurs idées et s’informer des grandes lignes de ce plan attendu pour l’automne 2007. Par ailleurs, les séances ouvertes au public relativement à l’aménagement du terrain de la gare de triage avaient enregistré, durant les semaines précédentes, quelque 600 entrées au centre culturel d’Outremont.

La séance tenue sur le campus mettait fin à la première phase de l’élaboration du Plan directeur des espaces, phase essentiellement constituée de rencontres d’information avec les porte-paroles du comité ad hoc sur le Plan directeur. Toutes les personnes intéressées par la reconfiguration du campus sont maintenant invitées à soumettre un mémoire qui sera présenté le  12 avril à l’amphithéâtre Ernest-Cormier (pavillon Roger-Gaudry). «Il n’est pas nécessaire de produire un document de plusieurs pages, a précisé M. Simonet. Un paragraphe sur une feuille suffit à exposer son point de vue. Il importe toutefois de faire connaitre d’ici le 6 avril son intention de remettre un mémoire.»

Beaucoup de changements physiques sont survenus depuis l’adoption du dernier plan directeur, en 1995. Presque tous les lieux possibles de construction situés à l’intérieur du campus montréalais sont aujourd’hui occupés par des pavillons neufs, la seule exception notable étant un emplacement de dimension modeste au nord-est du pavillon Pierre-Lassonde. Or, l’Université de Montréal fait face à un besoin d’espace de 69 000 m2 nets, soit l’équivalent du pavillon Roger-Gaudry, dont 39 000 m2 nets correspondent au déficit d’espace normé reconnu par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.

Des «points de pression», au dire de M. Simonet, sont ressentis de façon particulière dans les départements de chimie, physique, sciences biologiques et géographie, le secteur de la santé publique, ainsi qu’à la Faculté des sciences infirmières. Les besoins sont aussi criants du côté des salles de cours du 3200, rue Jean-Brillant, à la Faculté de musique et à la Faculté de droit. La Direction des bibliothèques et le Service des résidences ont aussi des besoins particuliers. «Plusieurs des bâtiments et des installations de notre campus ont été construits selon les normes d’une autre époque et ne répondent tout simplement plus aux besoins d’une université moderne», signalait le recteur, Luc Vinet, dans le document de présentation du Plan directeur (voir l’encart publié dans Forum le 26 février dernier).

Des questions sur Outremont...
Avec un potentiel de développement de 175 000 m2 nets, le site d’Outremont, acquis au printemps 2006, «permet d’envisager avec assurance l’essor à long terme de l’Université de Montréal», d’après le même document. En effet, ce sont non seulement ses besoins immédiats qui pourront être comblés par ce nouveau pôle, mais également ceux à venir. En plus d’être situé à proximité du campus actuel, le terrain est desservi par le transport en commun.

À la consultation du 16 mars, à laquelle était conviée la communauté universitaire, les participants ont été nombreux à mettre en doute la pertinence de cette expansion vers l’ouest. «Ne serait-il pas préférable de s’étendre le long du boulevard Édouard-Montpetit, où l’UdeM possède déjà plusieurs bâtiments?» a demandé Bertrand Desjardins, qui travaille au Département de démographie depuis plus de 30 ans et qui se dit très intéressé par le débat.

Alexandre Chabot

Alexandre Chabot

Théoriquement, a répondu Alexandre Chabot, vice-recteur adjoint et chef de cabinet du recteur, aussi l’un des 16 membres du comité ad hoc sur le Plan directeur, l’Université a le droit d’exproprier les propriétaires d’immeubles voisins de ce qu’on appelle familièrement les «conciergeries», mais cette opération se révèlerait extrêmement onéreuse. La valeur des bâtiments, selon les évaluations foncières, atteint 100 M$. Une expropriation exigerait le versement d’indemnités, sans compter le cout des constructions... et la controverse. «Comme établissement responsable, l’Université a une obligation morale envers la communauté», a mentionné M. Chabot, qui a admis que le projet avait été rejeté sans étude approfondie de faisabilité.

Daniel Nadeau, professeur au Département de physique, a aussi pris la parole pour souligner son «inconfort» quant à l’éventualité d’un second campus «dans les bas-fonds d’Outremont». Il a suggéré de convertir la gare de triage en immense stationnement, ce qui libèrerait des espaces potentiels comme le garage Louis-Colin.

Pierre Simonet

Pierre Simonet

Arrondissement historique et naturel
Étudiant à la maitrise à l’Institut d’urbanisme, Jean-François Morneau a proposé pour sa part de faire preuve de créativité dans la rédaction du Plan directeur. Il a notamment fait remarquer que l’architecte du pavillon emblématique de l’UdeM, Ernest Cormier, avait pensé à un lieu unique pour l’ensemble des facultés. Un de ses croquis montre d’ailleurs une vaste bibliothèque à la hauteur du boulevard Édouard-Montpetit, là où l’on trouve les entrées du métro. «Cela serait impossible aujourd’hui», a tranché le vice-recteur exécutif, Guy Breton, qui a indiqué que le campus montréalais est depuis 2005 partie intégrante de l’arrondissement historique et naturel du Mont-Royal, ce qui limite considérablement son développement immobilier.

M. Breton a déclaré que si les rêves étaient permis, c’est du côté sud-est que l’agrandissement serait le plus approprié. Il n’y a là aucune maison à démolir, aucune famille à exproprier et un immense espace inhabité: le cimetière! «Ce n’est pas que nous tenions au site d’Outremont, avait expliqué M. Simonet quelques instants plus tôt, c’est que nous n’avons pas le choix...»

On peut consulter les documents sur le Plan directeur des espaces à l’adresse (www.plandirecteur.umontreal.ca)

Mathieu-Robert Sauvé

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