Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 27 - 10 avril 2007
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

L’éclairage à l’École d’optométrie pourrait être amélioré

Plus de 200 personnes participent à la 4e Journée scientifique

Lucie Néron et Annie Veilleux ont examiné l’éclairage dans les classes durant les projections PowerPoint. Elles concluent que l’œil n’est pas bien servi au cours de ce type d’exposé.

Quand les professeurs de l’École d’optométrie tamisent ou éteignent les lumières pour permettre à leurs étudiants de mieux voir les notes de cours qu’ils projettent sur un écran, ils provoquent chez eux de la fatigue visuelle. «Presque tous les professeurs diminuent fortement l’éclairage ou ferment la lumière lorsqu’ils présentent des tableaux avec PowerPoint. C’est une erreur à notre avis», explique Lucie Néron, qui a effectué une recherche sur l’éclairage des salles de classe de l’École d’optométrie avec une autre étudiante de quatrième année, Annie Veilleux.

Selon les finissantes du programme d’études, un meilleur éclairage durant les projections n’aurait pas d’effet significatif sur la lisibilité du matériel projeté et réduirait même les inconvénients liés à la fatigue visuelle. «Nous recommandons de laisser la lumière allumée pendant les projections ou encore de l’atténuer légèrement», poursuit Annie Veilleux, dont la présentation par affiches, le 30 mars dernier à l’occasion de la 4e Journée scientifique de l’École d’optométrie, a attiré l’attention de nombreuses personnes.

La fatigue visuelle, telle que la définissent les apprenties chercheuses, est un «état organique, consécutif à un excès de travail ou à un effort prolongé, comportant une baisse des performances et un état de malaise local ou général». La fatigue visuelle n’entraine pas de détérioration permanente, mais provoque un inconfort qui peut nuire aux études.

L’École d’optométrie, située au 3744, rue Jean-Brillant, ne dispose à ses fins exclusives que de deux salles de classe, les locaux 107 et 180. C’est là et dans la bibliothèque aménagée dans le même pavillon que les étudiantes ont effectué leurs mesures à l’aide d’un photomètre. De façon générale, ces trois locaux respectent les normes établies par des organismes comme l’American National Standard Practice, qui recommande une luminosité variant de 200 à 2000 lux pour les lieux d’étude. La bibliothèque, qui possède quelques fenêtres, jouit quant à elle d’une lumière naturelle qui améliore un peu la qualité de l’éclairage, mais cette différence n’est pas notable. «Nous n’avons relevé que peu de différences d’un local à l’autre en conditions optimales. C’est quand on tamise les lumières que les problèmes surviennent», signale Annie Veilleux. Ce problème ne se pose pas, évidemment, dans la bibliothèque.

Un problème persistant
L’idée de ce sujet de recherche est venue de ce que les étudiantes ont observé dans leurs classes. «Nous sommes plusieurs à avoir souffert de fatigue visuelle pendant nos cours, souligne Annie Veilleux. Nous avons voulu creuser la question.»

Le projet, qui a nécessité des dizaines d’heures de travail, a été mené sous la supervision du professeur Benoit Frenette. Les étudiantes n’ont rien laissé au hasard: des mesures de température et d’humidité ont été recueillies afin d’éliminer tout biais. Elles ont tenu compte, également, de la luminance, soit la lumière émise par les surfaces de travail.

Si les locaux se valent sur le plan de l’éclairage, des différences existent selon l’endroit où l’on est assis. Certaines places bénéficient d’une meilleure luminosité parce qu’elles se trouvent sous des luminaires allumés en permanence pour des raisons de sécurité.

Est-il normal de découvrir des défaillances dans l’éclairage des salles de classe d’une école d’optométrie? Les étudiantes sourient lorsqu’on leur pose la question. «Disons que les professeurs agissent de bonne foi, répond Lucie Néron. En éteignant, ils veulent que leurs étudiants voient bien leurs projections. Ils doivent être renseignés sur les inconvénients de cette pratique.»

Dans leurs conclusions, les auteures de l’étude mentionnent que l’expérience devrait être étendue à l’ensemble du campus. On pourrait obtenir des résultats troublants...

Benoit Frenette

Le professeur Claude J. Giasson

De la cornée au cerveau
Annie Veilleux et Lucie Néron affirment avoir beaucoup apprécié cette première expérience de recherche, même si elles ne se destinent pas à une carrière de chercheuses. Elle s’entendent sur une chose: c’était beaucoup de travail.

«La 4e Journée scientifique a attiré environ 200 personnes», commente Claude Giasson, professeur à l’École d’optométrie et organisateur de l’activité. Le thème retenu cette année, «De la cornée au cerveau», reflète bien la variété des travaux menés à l’École.

Le professeur se réjouit que la journée scientifique ait gagné en importance avec le temps. À l’origine, il s’agissait de donner une meilleure visibilité à des travaux de recherche qui n’auraient eu pour public qu’un professeur. Par la suite, les étudiants des deuxième et troisième cycles ont été invités à présenter leurs résultats, et les professeurs se sont joints à eux pour prononcer des conférences scientifiques.

Grâce au financement d’organismes privés et publics (la pharmaceutique Novartis, le Mou-vement des caisses Desjardins et le Réseau de recherche en santé de la vision du Québec), des prix ont été distribués cette année à neuf étudiants pour l’excellence de leur travail.

Le prix Réseau FRSQ de recherche en santé de la vision est allé à Anteneh Argaw, étudiant au doctorat; le prix de la Caisse populaire Desjardins de Côte-des-Neiges a été remis à Marouane Nassim (maitrise); le prix du Groupe de recherche en sciences de la vision a été gagné par Walter Wittich (doctorat) et Alexandre Ben-Amor (maitrise); le prix de la Fédération des caisses Desjardins du Québec pour la meilleure communication scientifique au premier cycle a été décerné à l’équipe de Nicolas Bouvier et Vicky Martin; le prix d’excellence pour la meilleure affiche clinique ou de recherche clinique a été remporté par Annie Dionne et Cynthia Barriault; enfin, le prix du public de l’École d’optométrie pour la présentation recueillant le plus de suffrages a été accordé à Patrick Sauvageau.

Mathieu-Robert Sauvé

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