Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 28 - 23 avril 2007
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Hommage à une pionnière de l’électroacoustique

Marcelle Deschênes lance petits Big Bangs, une rétrospective de ses œuvres de 1976 à 2002

Le disque rétrospectif petits Big Bangs

Le 25 avril, Marcelle Deschênes montera sur la scène de la salle Claude-Champagne pour la première fois depuis son départ à la retraite, en 1997. Le secteur électroacoustique de la Faculté de musique rendra alors hommage à l’une de ses pionnières qui, pour l’occasion, interprètera ses compositions les plus marquantes, réunies sur le disque rétrospectif petits Big Bangs, lancé le soir même sous l’étiquette Empreintes DIGITALes.

Compositrice, pianiste, pédagogue et artiste multimédia, Marcelle Deschênes fait figure de précurseur dans son domaine. Selon le magazine canadien Musicworks, la scène électroacoustique n’aurait pas été la même sans l’apport de cette grande artiste. Non seulement elle a contribué à mettre sur pied le programme de composition électroacoustique de l’UdeM, mais elle a aussi participé activement à la création ou au fonctionnement d’organismes comme l’Association pour la création et la recherche électroacoustiques, la Fondation pour l’application des technologies nouvelles aux arts, la Société de musique contemporaine du Québec, Action multimédia et Nexus.

Plusieurs compositeurs électroacoustiques doivent en partie leur succès à Marcelle Deschênes, qui leur a enseigné à l’Université. Gilles Gobeil, Louis Dufort, Robert Normandeau et Jean-François Laporte ont tour à tour bénéficié de la rigueur et du dynamisme de la grande dame de l’électroacoustique. «Son écoute était formidable, témoigne Robert Normandeau, compositeur et professeur agrégé à la Faculté de musique. Elle n’avait pas son pareil pour mettre le doigt sur les tics de langage musicaux.»

Un coup de foudre
Alors qu’elle étudiait le piano dans les années 60 sur le campus, Marcelle Deschênes a eu un coup de cœur pour l’œuvre de Karlheinz Stockhausen, compositeur allemand de musique électroacoustique. Elle a abandonné le clavier pour expérimenter un nouveau langage musical où les seules contraintes sont celles de la machine. Elle s’est amusée à confondre toutes les esthétiques, à sculpter les sons, à marier la flute, les voix de toutes les époques, le tonnerre, l’explosion de bombes atomiques et les volcans en fusion.

Au cours des 20 dernières années, Mme Deschênes a toujours cherché à repousser les limites de son art, qui se veut polyvalent et polysémique. Elle intègre à ses œuvres la musique, les technologies les plus récentes, les arts de la scène, les arts visuels et le travail d’équipe multidisciplinaire. «C’est une défricheuse, affirme Robert Normandeau, admiratif. Déjà, dans les années 80, elle avait recours au multimédia. C’était bien avant les performances informatiques actuelles. Il fallait tout faire à la main!»

Primées à maintes reprises, ses compositions ont fait le tour du monde. Elle a su toucher autant les initiés que les néophytes de par les forces vives qui émanent de sa musique. Le musicologue de renommée internationale Jean-Noël von der Weid a d’ailleurs écrit dans la présentation de petits Big Bangs que «les créations de Marcelle Deschênes dévorent. Parce qu’elle nous compose son histoire du monde, ce flocon de neige qui aurait perdu, on ne sait trop comment, sa couleur blanche.»

Marie Lambert-Chan

«petits Big Bangs : concert-hommage à Marcelle Deschênes» sera présenté à la salle Claude-Champagne le 25 avril à 20 h.

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