Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 29 - 7 mai 2007
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 Archives de Forum

Les télévoteurs accroissent la motivation des étudiants

Gadget ou avancée?

Michèle Doucet a été la première à recourir au télévoteur avec les étudiants en médecine vétérinaire. Sur notre photo, on voit le tableau affichant instantanément le résultat d’un vote.

Photo: Marco Langlois.

La première fois que Michèle Doucet a introduit les télévoteurs à la Faculté de médecine vétérinaire, certains collègues se sont montrés sceptiques. Mais ils ne le sont pas restés longtemps, de sorte qu’aujourd’hui, trois ans plus tard, ils sont une dizaine à recourir à cette technologie pour accroitre la motivation des étudiants.

De quoi s’agit-il au juste? Cet outil, popularisé aux États-Unis, permet à chaque étudiant de répondre à des questions à l’aide d’une manette. Les réponses sont instantanément affichées sur un écran.

«D’habitude, lorsque vous posez une question, deux ou trois étudiants, toujours les mêmes, lèvent la main. Avec le télévoteur, je peux tester les connaissances de tous», résume Mme Doucet qui, avec ses collègues André Vrins et Denis Harvey, ainsi qu’André Laflamme, conseiller pédagogique au CEFES, communiquera au congrès de l’AIPU les résultats d’une étude sur l’utilisation des télévoteurs, surtout utiles, faut-il le préciser, dans de grands groupes d’étudiants.

La manette distribuée à l’étudiant – qui peut faire penser à une télécommande – possède neuf numéros, de sorte que les questions peuvent suggérer plusieurs réponses. De plus, les réponses peuvent être anonymes, mais pas nécessairement puisqu’à chaque manette peut être associé le code permanent de l’étudiant.

S’il n’est pas encore très répandu, rares sont les établissements universitaires à ne posséder aucun télévoteur. En médecine vétérinaire, les enseignants considèrent que la motivation des étudiants augmente avec l’usage du télévoteur.

«La motivation est liée à l’apprentissage et assure une meilleure rétention de la matière», rappelle Michèle Doucet, dont les talents et la passion pour l’enseignement sont reconnus et qui a d’ailleurs gagné l’an dernier le prix de l’enseignement dans la catégorie des professeurs agrégés.

Le télévoteur permet à l’étudiant de se situer par rapport au groupe: il peut en effet observer s’il est le seul à ne pas avoir obtenu une bonne réponse ou si, au contraire, il est dans la moyenne. Évidemment, le système permet aussi au professeur de se faire une bonne idée de ce que les étudiants ont compris ou n’ont pas compris.

En médecine vétérinaire, l’outil offre la possibilité de discuter de cas cliniques. «On débat de choix thérapeutiques et les discussions peuvent être très enrichissantes», témoigne la professeure.

De manière plus prosaïque, plusieurs estiment que le télévoteur plait aux étudiants d’aujourd’hui qui recherchent la gratification instantanée ou à tout le moins des réponses rapides, et qui préfèrent regarder le graphique avant de lire l’explication. Enfin, il inclut un volet ludique qui retient l’attention.

Cependant, si le télévoteur exige une plus grande participation de l’étudiant, il requiert également un effort additionnel de la part de l’enseignant, qui doit prévoir et organiser ses questions.

Paule des Rivières

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