Édition du 4 septembre 2001 / Volume 36, numéro 2
 
  Une rentrée chaleureuse
Le campus de l’Université s’anime avec l’arrivée des nouveaux étudiants.

Chaque année, au début de septembre, une faune bigarrée foule les flancs du parc du Mont-Royal. C’est la rentrée des jeunes recrues universitaires. L’élite de demain… 

Cet après-midi-là sur le campus, une soixantaine d’étudiants, coiffés de tuques multicolores et arborant des foulards de laine, chantaient en cœur sous un soleil de plomb devant le Pavillon Marie-Victorin; d’autres faisaient trempette dans une barboteuse remplie… de mélasse, de plumes et de Cherrios au miel et aux noix!

C’était l’initiation des nouveaux étudiants des facultés des sciences de l’éducation et de médecine, les premiers à faire, bon gré mal gré, leur rentrée universitaire. À entendre les éclats de rire des uns et des autres, les rituels initiatiques ne semblaient pas trop traumatisants ni trop scabreux.

«C’est moins pire que je le pensais», dit une étudiante en orthopédagogie. Les futurs enseignants ne percevaient pas de façon négative les activités au programme: danse du spaghetti sur le gazon, jeu du «twister» dans la gouache et jets d’eau à profusion. Mais François Aubin, le seul gars initié du programme d’éducation préscolaire et enseignement primaire, semblait tout de même un peu anxieux. «Je ne sais pas si je dois me considérer comme chanceux», lance-t-il, mi-figue, mi-raisin.

La bière coule à flots…sur les têtes


En face du Pavillon Marguerite-d’Youville, l’hilarité accompagnait certaines épreuves de consommation d’alcool. «On encourage la participation, mais on ne force personne à boire», assure Valéry Aubin-Morel, une des accompagnatrices de l’École d’orthophonie et d’audiologie (Faculté de médecine). Ainsi, l’initié pouvait choisir de caler sa bière ou de vider son gobelet sur sa tête! Après une bière ou deux, plusieurs optaient pour ce dernier choix.

Une étudiante de l’École d’orthophonie et d’audiologie fait trempette dans une barboteuse remplie de mélasse, de plumes et de Cherrios au miel et aux noix.

Vint ensuite la fameuse baignade dans la mélasse. Heureusement, les initiés avaient accès gratuitement aux douches du CEPSUM, question de se nettoyer avant le party prévu dans la soirée. «La journée d’initiation donne aux nouveaux l’occasion de créer des liens avant le début des cours», souligne Marie-Claude Godin. L’étudiante de deuxième année conserve un bon souvenir de son expérience de l’an dernier. Mais elle trouve drôlement agréable de pouvoir à son tour «crotter» les «p’tits nouveaux». «Quand je pense que j’ai déjà eu l’air de ça…» dit-elle en souriant.

Tous ne désirent pas connaître les «plaisirs» de l’initiation, une tradition qui remonte à 1920, année de la fondation de l’Université de Montréal. Celle-ci est d’ailleurs l’un des derniers établissements au Québec à autoriser le bizutage. Chaque année, le rituel perd un peu de sa popularité. Mais pour des milliers de jeunes, l’entrée à l’université constitue encore un moment important. «L’initiation permet de communiquer avec des personnes qui vivent la même chose que nous. C’est rassurant de savoir qu’on partage les mêmes craintes et qu’on redoute tous l’ampleur des travaux universitaires», indique Valéry Aubin-Morel.

Pendant cette journée où l’enthousiasme battait son plein, l’École d’orthophonie et d’audiologie a procédé au jumelage des anciens avec les nouveaux. Ce parrainage facilite l’intégration des jeunes recrues qui manifestent un grand besoin d’être informées sur les services offerts et les méthodes de travail (prise de notes, rédaction des travaux et préparation aux examens). «Cela permet de nouer des relations, de bénéficier d’une écoute et d’un soutien et, surtout, de réduire l’anxiété par rapport aux exigences universitaires», fait valoir Marie-Claude Godin.

Du côté de la FAECUM

Pour les étudiants qui militent au sein de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAECUM), la rentrée 2001 n’est pas seulement une grosse fête. Les questions de l’évaluation de l’enseignement universitaire et de l’accessibilité à l’éducation figurent au premier plan des préoccupations.

«On est enfantins. On est tannants. On est des coquins. On est hilarants. On n’aime qu’une chose, c’est les enfants», chantaient en cœur les étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation.

«Nous travaillerons, cette année encore, à l’élaboration d’une politique de l’enseignement et nous tenterons d’améliorer les conditions socioéconomiques des étudiants», indique Benoît Riopel, nouveau secrétaire général de la FAECUM. En fonction depuis mai dernier, l’étudiant à la maîtrise en criminologie souligne que la plus grosse fédération étudiante du Québec aura du pain sur la planche cet automne. «C’est le début d’un nouveau cycle de revendications qui commence», signale-t-il.

La FAECUM,qui compte plus de 27 000 membres, a également pour projet de dynamiser le mouvement étudiant quant aux enjeux de la démocratie et de la citoyenneté. Des questions auxquelles les quelque 50 000 étudiants réguliers de l’Université de Montréal, de l’École des Hautes Études Commerciales et de l’École Polytechnique doivent s’intéresser de plus près, selon M. Riopel. Le secrétaire général invite par ailleurs tout ce beau monde à participer aux activités de bienvenue, qui se poursuivent jusqu’au 13 septembre.

À ne pas manquer, le spectacle de la rentrée, qui se déroulera le 4 septembre à la place de La Laurentienne. Pour la deuxième année de suite, à la demande générale, les groupes Yelo Molo et Infernal Band feront trembler les murs du savoir. À cet endroit se tiendra également le championnat interassociations FAECUM et le traditionnel jeu-questionnaire «Bols et bolles». En cas de pluie, ces affrontements auront lieu au bar Le Crocodile.

Enfin, avant de subir la «torture» des cours, les étudiants pourront se divertir à l’incontournable party 2-étages, dont les billets sont en vente au local B-1265 du Pavillon 3200 Jean-Brillant.

Dominique Nancy



 
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