Édition du 10 septembre 2001 / Volume 36, numéro 3
 
  Pour éviter les déboires en commerce électronique
La nouvelle maîtrise pluridisciplinaire en commerce électronique est une première au Québec.

Pour réussir en commerce électronique, une solide connaissance des domaines de la gestion, du droit et de l’informatique, ainsi qu’une bonne capacité de synthèse sont nécessaires, souligne Vincent Gautrais, coresponsable de la maîtrise pluridisciplinaire.

Des centaines d’entreprises qui avaient misé sur le commerce électronique pour faire des affaires ont été acculées à la faillite depuis un an. Malgré ces déboires, il semble bien que le commerce électronique soit appelé à un développement important au cours des prochaines années.

La situation apparemment précaire n’a d’ailleurs pas empêché le Mouvement Desjardins d’amorcer la première phase de la construction de la Cité du commerce électronique le mois dernier.

Vincent Gautrais, professeur à la Faculté de droit, est parmi les optimistes. «La vague de folie est passée et l’on observe une baisse du nombre de faillites depuis l’été. Personne ne doute que le commerce électronique est là pour rester.»

Le professeur Gautrais est coresponsable — avec Gilbert Babin des HEC et Peter Kropf du Département d’informatique et de recherche opérationnelle — de la nouvelle maîtrise pluridisciplinaire en commerce électronique offerte pour la première fois ce trimestre-ci. À son avis, le manque de formation serait l’une des principales causes des faillites qui ont suivi un engouement déraisonné suscité par des perspectives d’affaires lucratives et rapides.

«Lorsque tout va bien, on pense ne pas avoir besoin de formation et l’on se dit qu’on pourra apprendre sur le tas. Mais les entreprises qui fonctionnent encore sont celles qui possédaient déjà une base traditionnelle et une expertise fiable. Les entreprises champignons n’ont pas eu le temps de consolider cette base.»

À point nommé

Vincent Gautrais estime que l’ouverture du programme de maîtrise dans ce domaine arrive au bon moment, alors que l’accalmie gagne les milieux et que le secteur industriel tout comme le milieu universitaire ont su tirer les leçons des échecs subis.

«Du côté de l’industrie, on est plus conscient de ce qu’on n’a pas le droit de faire, qu’il faut par exemple respecter les lois sur les renseignements personnels et les droits d’auteur, et l’on réalise que la nouvelle économie ne fait pas table rase des principes de base de gestion, poursuit le professeur. Dans les milieux de formation, on commence aussi à savoir ce qu’il faut faire: assurer une bonne connaissance des domaines de la gestion, du droit et de l’informatique, et former des personnes capables de synthèse.»

La maîtrise, dont la direction relève du professeur Kropf, gravite autour de ces trois axes et s’adresse à des gens qui ont déjà une formation de premier cycle dans l’une de ces trois disciplines. La formation, très exigeante puisqu’elle touche à trois domaines, est centrée sur la résolution de problèmes réels vécus dans les entreprises et soulevant des questions à la fois de droit, de gestion et d’informatique. Les responsables du programme misent également sur la création de liens avec le marché montréalais, où l’industrie du multimédia est très vigoureuse.

Seule du genre au Québec, cette maîtrise contingentée ouvre sur des postes de responsables de sites Internet dans des PME ou des grandes entreprises et qui doivent travailler en collaboration avec des équipes souvent cloisonnées.

Daniel Baril



 
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