Édition du 17 septembre 2001 / Volume 36, numéro 4
 
  Pénétrer dans un œil grâce à la réalité virtuelle
Un professeur initie une étudiante de l’École d’optométrie au monde virtuel de la voûte d’immersion.

Le professeur Jocelyn Faubert initie une étudiante de l’École d’optométrie au monde virtuel de la voûte d’immersion. Ils sont ici plongés dans un univers d’enfant.

Grâce à une voûte d’immersion dotée d’un système de sons et d’images en trois dimensions, les chercheurs pénètrent virtuellement dans l’œil humain. Munis de lunettes et de gants cybernétiques, ils voient les vaisseaux se contracter, entendent les battements du cœur et peuvent toucher au nerf optique. Acquis au coût de 1,8 M$, cet environnement virtuel est le seul au Canada consacré entièrement à la recherche humaine appliquée.

Observer l’infiniment petit de l’œil n’est qu’une des nombreuses simulations produites au Centre de réalité virtuelle et de traitement d’images du Laboratoire de psychophysique et perception visuelle de Jocelyn Faubert. Le professeur de l’École d’optométrie y étudie le système visuel humain, dont les problèmes reliés à la presbytie, la dégénérescence maculaire et la correction optique.

«À l’aide d’images de synthèse, créées par ordinateur et projetées sur le plancher et trois murs, la voûte donne l’illusion d’un environnement réel. Avec cette différence: le sujet peut s’y déplacer en toute sécurité, dit le professeur Faubert. Ses moindres mouvements font bouger les images qu’il regarde. On peut aussi faire l’inverse: le sujet est immobile au milieu de l’enceinte et les images lui donnent l’impression qu’il se déplace.»

Appelée en anglais cave automatic virtual environment, la voûte d’immersion permet notamment de voir comment les personnes se comportent dans un environnement fictif lorsque l’information est complexe, par exemple de quelle façon elles se fraient un chemin à travers une foule, dans la circulation ou en montant un escalier mobile. Les chercheurs peuvent ainsi évaluer la capacité des individus à se mouvoir et à repérer des objets.

«Pour les gens âgés et les personnes qui souffrent d’une pathologie oculaire, il est souvent difficile de se déplacer dans des lieux où l’action est dense, car le mouvement provient de sources multiples. La voûte permet d’analyser des tâches quotidiennes de manière plus réelle que sur un écran en deux dimensions», indique le lauréat du prix scientifique des Instituts de recherche en santé du Canada et titulaire de la Chaire industrielle Essilor.

Les expériences menées au Centre de réalité virtuelle et de traitement d’images visent entre autres à mieux comprendre les dysfonctionnemets reliés à la perception de l’espace, de la forme et du mouvement. On retrouve de telles perturbations particulièrement chez les personnes âgées et notamment celles qui souffrent de la maladie d’Alzheimer, de la maladie de Parkinson et de dégénérescence maculaire.

Ce développement technologique a été rendu possible grâce à une collaboration financière de la Fondation canadienne pour l’innovation, de la Chaire industrielle Essilor, des Instituts de recherche en santé du Canada et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie.

D.N.



 
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