Édition du 24 septembre 2001 / Volume 36, numéro 5
 
  Accord de principe à une politique linguistique
Cette politique, qui confirmera le caractère francophone de l’Université, sera une première au Québec

Jacques Frémont

L'Assemblée universitaire (AU) a donné, à l’unanimité, son accord de principe au projet de politique linguistique préparé par son comité ad hoc sur la place du français à l’Université de Montréal. Si cette politique reçoit l’aval du Conseil de l’Université, qui doit en être saisi à la fin du mois d’octobre, l’Université de Montréal deviendra la première université québécoise à se doter d’une telle politique.

L’étude du projet constituait le plat de résistance de l’Assemblée universitaire, qui tenait le 17 septembre sa première séance de l’année 2001-2002. Avant d’entamer ses travaux, l’AU a observé une minute de silence à la mémoire des victimes des attentats du 11 septembre.

Le Comité, créé par l’Assemblée universitaire en février 1998, s’était d’abord vu confier le mandat de présenter un rapport sur les problèmes, les pratiques et les mesures correctives concernant l’usage du français à l’Université. À la présentation de son rapport, en novembre 2000, le Comité proposait de poursuivre ses travaux afin d’élaborer une politique linguistique qui assurerait la promotion et la qualité du français à l’Université.

Rayonnement international

Il s’agissait de concilier le caractère résolument francophone de l’Université de Montréal avec le nécessaire apport d’autres langues, particulièrement de l’anglais, a expliqué le doyen Jacques Frémont, qui a succédé à la doyenne Mireille Mathieu à la présidence du comité.

«La question de l’utilisation du français à l’Université de Montréal va au-delà du simple usage de la langue. Se pose aussi la question de la qualité de la langue qu’on utilise.» Cette responsabilité de faire en sorte que le français soit de qualité incombe non seulement à la direction de l’Université mais aussi à tous les membres de la communauté universitaire, a ajouté M. Frémont.

Le projet de politique, qui a vu sa qualité soulignée par tous les intervenants, présente d’abord une déclaration de principe sur le caractère résolument francophone de l’Université de Montréal, mais dont le rayonnement est international. Cet énoncé tient compte des obligations de l’Université par rapport à la langue officielle du Québec, de l’image qu’elle veut projeter et du rôle moteur qu’elle entend jouer dans le développement de la société québécoise. Cette déclaration a également été élaborée dans l’esprit de la mission de l’Université, qui est de former de futurs professeurs et professionnels aptes à travailler dans un monde sans frontières.

Principes généraux

Quant aux principes généraux, ils ont été regroupés en quatre parties, soit la langue de l’administration, la langue de l’enseignement, la qualité du français et la langue scientifique.

Le chapitre sur la langue de l’administration concerne les documents officiels, les communications, la langue de travail ainsi que la maîtrise et la qualité du français parlé et écrit par le personnel. Quant à la langue d’enseignement, elle touche aussi bien le matériel pédagogique que les examens, travaux, mémoires et thèses. La politique stipule également que «toute personne embauchée par l’Université à titre de professeur ou de chargé de cours doit maîtriser le français dès son entrée en fonction», sauf dans le cas d’activités particulières ou de professeurs invités.

Dans le chapitre quatre, l’Université déclare que la connaissance et la maîtrise du français par les étudiants constituent des objectifs prioritaires de ses programmes. Elle encourage cependant ses étudiants à acquérir la maîtrise d’autres langues. Le chapitre cinq concerne les communications scientifiques ainsi que le transfert des connaissances des professeurs et des chercheurs. Enfin, l’application de la politique relèverait du secrétaire général tandis qu’un comité permanent en assurerait le suivi.

Dans la rédaction de la politique, le comité a tenu compte des dispositions de la Charte de la langue française et du règlement pédagogique cadre. Le projet a également été soumis à l’Office de la langue française et au Secrétariat à la politique linguistique, qui ont formulé un avis favorable.

F.L.



 
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Université de Montréal, Direction des communications