Édition du 24 septembre 2001 / Volume 36, numéro 5
 
  L'industrie biomédicale a besoin de Viagra
Avec son nouveau baccalauréat spécialisé en sciences biomédicales, la Faculté de médecine assure la formation universitaire aux trois cycles.

Un diplômé du baccalauréat en sciences biomédicales connaîtra les techniques courantes en microbiologie et en biologie cellulaire et moléculaire.

Plus de 250 étudiants se sont inscrits au baccalauréat spécialisé en sciences biomédicales depuis la création de ce programme d’études, l’année dernière. Le Registrariat a reçu 692 demandes d’admission pour cet automne; 133 personnes ont été autorisées à s’y inscrire. Un chiffre qui pourrait être revu à la hausse compte tenu des besoins dans le domaine.

«La croissance de l’industrie pharmaceutique et d’une centaine de laboratoires médicaux au Québec fait en sorte qu’on se retrouve maintenant avec une pénurie de main-d’œuvre spécialisée […]», peut-on lire dans le document de présentation du projet mis sur pied par un comité formé de professeurs de la Faculté de médecine et de la Faculté des arts et des sciences (FAS) et adopté en février 2000 par la Commission des études.

Il s’agit de l’un des deux seuls programmes de premier cycle au Canada orientés vers les sciences biomédicales, l’autre relevant de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Le baccalauréat de l’Université de Montréal consiste en une formation «polyvalente» durant les deux premières années, après quoi les étudiants doivent choisir entre deux options: orientation générale ou orientation industrielle. Une formation «polyvalente» signifie que l’étudiant suivra des cours dans plusieurs secteurs des sciences biomédicales, notamment en biochimie, biologie, microbiologie, génétique, biopathologie, toxicologie et endocrinologie.

Le Dr André Ferron, adjoint au vice-doyen de la Faculté de Médecine, est l'un des artisans du nouveau baccalauréat spécialisé en sciences biomédicales.

Ce programme novateur, alliant la biologie et les sciences de la vie, se distingue également par l’importance accordée à la communication et à l’informatique. «Au terme du baccalauréat, les diplômés auront acquis une compétence de base en sciences biomédicales et la maîtrise de techniques propres à l’orientation qu’ils auront choisie. De plus, ils posséderont l’art de communiquer et de mener des recherches dans des banques de données comme celle du génome», fait valoir le Dr André Ferron, adjoint au vice-doyen de la Faculté de médecine et l’un des artisans du nouveau baccalauréat.

Soulignons que le B. Sc. spécialisé en sciences biomédicales ne constitue pas un précédent à l’Université de Montréal. Depuis l’année universitaire 1993-1994, il existait une option «sciences biomédicales» au baccalauréat en sciences biologiques, de la Faculté des arts et des sciences. Mais le projet approuvé par la Commission des études présente une dimension nettement plus axée sur la biologie humaine. Il s’agit d’un programme d’études commun géré par la Faculté de médecine, mais auquel le Département de biologie, de la FAS, collabore étroitement.

En donnant son approbation à ce projet, la Commission des études permettait à la Faculté de médecine d’assurer la formation universitaire aux trois cycles puisque celle-ci offrait déjà des programmes de maîtrise et de doctorat en sciences biomédicales.

On attend avec impatience les futurs diplômés

Dans ce secteur, qui dispose d’un vaste champ d’investigation, on effectue notamment des analyses de nouveaux médicaments et des recherches sur la culture de la peau, les thérapies géniques, les vaccins, les antibiotiques et les bactéries. Les timbres de nicotine, le sirop contre la toux et les crèmes antirides sont des exemples de produits issus des recherches menées dans le domaine.

Au Canada, on compte plus de 70 000 emplois dans l’industrie et Montréal — qui possède plusieurs centres de recherche affiliés aux hôpitaux universitaires orientés vers la recherche biomédicale — est la grande métropole biomédicale du pays. Les futurs diplômés courent donc peu de risques de se retrouver au chômage. Dans son document, le comité souligne d’ailleurs que plusieurs représentants des milieux hospitalier, industriel et gouvernemental ont offert leur collaboration au projet et se montrent très intéressés par le recrutement de diplômés de ce programme.

«Ils n’auront aucun mal à se trouver du travail, soutient le Dr Ferron. Les besoins en main-d’œuvre spécialisée sont élevés tant du côté de la recherche fondamentale et clinique que dans les industries pharmaceutiques et biotechnologiques.»

Un simple coup d’œil sur le site Internet Monster.ca, une référence en recherche d’emploi au Canada, suffit pour s’en convaincre. Des centaines d’offres d’emploi y sont affichées en sciences biomédicales. La pénurie actuelle de compétences dans ce secteur a même contraint Biochem Pharma, une des plus grosses entreprises pharmaceutiques au Québec, à établir son centre d’élaboration des vaccins à Boston.

Pour faire référence au médicament vedette de 1998, aussi bien dire que le secteur biomédical a besoin de Viagra…

Dominique Nancy



 
Archives | Communiqués | Pour nous joindre | Calendrier des événements
Université de Montréal, Direction des communications