Édition du 1er octobre 2001 / Volume 36, numéro 6
 
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Des plantes jalouses des femmes - 30 ans de génie biomédical

Des plantes jalouses des femmes
Pour acquérir le pouvoir des plantes, un chaman doit renoncer partiellement au plaisir sexuel et éviter les contacts humains, surtout avec les femmes, car les plantes seraient jalouses. Si le chaman respecte ces conditions, il devient comme les plantes: sauvage. Cela lui confère des dons.

C’est ce qu’explique dans son mémoire de maîtrise Anne-Marie Colpron, qui a effectué une étude sur le symbolisme des plantes dans le chamanisme. L’étudiante au Département d’anthropologie a séjourné plusieurs semaines avec des chamans shipibos, qui vivent notamment dans la jungle péruvienne, en Amazonie.

Les histoires de vie que la jeune anthropologue rapporte ne disent pas comment elle est parvenue à s’approcher de ces hommes, mais les données recueillies montrent l’importance des plantes dans leur vie. «Dès leur naissance, elles font partie de leur quotidien et entourent les étapes décisives de la vie, les rites de passage, les moments de crises personnelles et sociales, écrit Mme Colpron. Ils considèrent les plantes au même titre que les humains puisqu’elles aussi détiennent une âme qui influence leur vie.»

L’étude du chamanisme chez les Shipibos révèle également une étroite relation entre la nature, la culture et le surnaturel. Pour le chaman shipibo, qui tire son savoir et ses pouvoirs du règne végétal, l’importance des plantes ne se réduit pas à leur utilisation en tant que médicament ou hallucinogène. Leur rôle se situe à un niveau plus spirituel puisque leur âme enseigne et guide le chaman dans son apprentissage.

«L’univers des plantes est intimement lié à celui des humains, mais il lui est prédominant, dit Anne-Marie Colpron. La connaissance ne provient pas de l’être humain mais de la nature végétale qui l’entoure. Ce sont les plantes hallucinogènes qui, par exemple, permettent à un homme de dépasser ses limites. Elles donnent accès à l’au-delà et font du chaman un intermédiaire entre les mondes humain et surnaturel. Sans elles, il lui serait impossible d’être ce qu’il est.»
30 ans de génie biomédical
Sur le campus de l’Université de Montréal, le génie biomédical a plus de 30 ans. C’est en 1970, en effet, qu’est implanté au premier cycle le Programme de génie biomédical, en collaboration avec l’École Polytechnique et la Faculté de médecine. Deux ans plus tard, le diplôme de maîtrise en génie biomédical est approuvé par le ministère de l’Éducation. En 1973, alors que l’Hôpital du Sacré-Cœur assure la formation pratique, l’Institut de génie biomédical est créé. L’École Polytechnique et l’Université de Montréal lui donnent un statut de département d’études supérieures et de recherche. En 1985, le diplôme de doctorat est approuvé.

En 1998, l’Institut de génie biomédical devient un centre virtuel proposant divers programmes communs. Les programmes sont sous la responsabilité de la Faculté des études supérieures, qui nomme Pierre Savard, professeur au Département de génie électrique et génie informatique de l’École Polytechnique, directeur des programmes.

Aujourd’hui, l’Institut compte une cinquantaine de professeurs-chercheurs, des stagiaires postdoctoraux, environ 80 étudiants à la maîtrise et au doctorat et deux groupes de recherche. Depuis 1970, quelque 200 diplômés ont contribué à l’émergence de la profession dans les hôpitaux, les universités, les entreprises et les agences gouvernementales.

La recherche a vu le jour dans le secteur de l’instrumentation biomédicale, suivi quelques années plus tard par l’imagerie biomédicale. Simultanément, les activités en électrophysiologie commençaient. La consolidation de ces activités a permis l’établissement de plusieurs laboratoires spécialisés.

Les travaux de l’Institut de génie biomédical couvrent actuellement cinq axes de recherche: électrophysiologie cardiaque; signaux, images et systèmes biomédicaux; biomécanique biomatériaux/réadaptation; modélisation et simulation biomédicale; et génie biomédical en milieu hospitalier.


 
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