Édition du 22 octobre 2001 / Volume 36, numéro 8
 
  Actualités
Le recteur au Cercle canadien - Subvention pour les revues savantes en ligne - Des nouvelles du Régime de retraite - Groupe vétérinaire en thérapie génique - Didacticiels en médecine - Agrément pour l'École d'optométrie - Corvée de nettoyage

Pour une mondialisation à visage humain

Robert Lacroix

L’Université en tant qu’institution a un rôle fondamental à jouer dans le contexte de mondialisation actuel: celui d’assurer à ce nouvel ordre économique un visage humain.

C’est le message qu’a voulu transmettre le recteur de l’Université de Montréal, Robert Lacroix, aux quelque 300 convives du Cercle canadien de Montréal au cours d’un dîner-conférence organisé à l’hôtel Wyndham le 15 octobre dernier.

«La mondialisation ne saurait être unidimensionnelle et se réaliser à partir d’une civilisation essentiellement technicienne, a-t-il déclaré. Le développement durable du nouvel ordre économique repose sur notre aptitude à réaliser une mondialisation à visage humain, à allier dans une même démarche le scientifique et l’humanisme.»

L’Université devient une plaque tournante incontournable dans l’atteinte d’un tel objectif. En effet, elle est le seul lieu qui regroupe l’ensemble des activités de recherche et de formation de tous les secteurs du savoir. «L’Université est l’institution la mieux placée pour intégrer toutes les dimensions de la recherche, qu’elles soient scientifiques, sociales, morales ou politiques.» C’est d’ailleurs ce type de synergie que cherche à établir le projet Technopole Montréal, lancé par l’UdeM.

L’Université est également le lieu d’exercice par excellence du sens critique. «Elle est par nature sans parti pris et sans intérêt autre que la compréhension des phénomènes, a soutenu le recteur. Elle est en mesure de prendre suffisamment de recul par rapport aux conjonctures courantes pour pouvoir en déterminer les risques et les contraintes de tous ordres.»

Liberté d’expression et financement

Un tel rôle nécessite toutefois deux conditions essentielles: le respect de la liberté d’expression et un financement adéquat. «Les universitaires doivent conserver leur pleine liberté de pensée et de parole et la société doit reconnaître fermement la valeur fondamentale d’une telle indépendance d’esprit.»

Quant au financement, le recteur Lacroix a rappelé que les investissements consentis en éducation à la fin des années 50 avaient porté leurs fruits en élevant le taux de scolarisation du Québec à l’un des plus hauts d’Amérique du Nord. Mais ces investissements n’ont pas été suffisamment soutenus et le réinvestissement de 300 M$ annoncé par le gouvernement du Québec ne comble que la moitié des besoins.

«Cet écart de 300 M$ est loin d’être trivial», a insisté le recteur. Il représente la différence de financement qui sépare les universités québécoises des autres établissements nord-américains.

Le recteur a donné en exemple la situation de l’Université de Montréal et celle de l’Université de Toronto, deux établissements comparables sur le plan des programmes de recherche et de formation. «À Toronto, la direction peut consacrer à sa mission une somme équivalant à 13 541 $ par étudiant à temps complet. C’est 30 % de plus qu’à l’Université de Montréal. Chaque étudiant au doctorat peut compter, à Toronto, sur une bourse minimale de 17 600 $. L’UdeM ne peut offrir que 39 % de cette somme à ses étudiants au doctorat, soit 6960 $.»

Selon le recteur, l’histoire montre que ce sont les sociétés qui valoriseront le plus l’éducation et qui y investiront massivement qui connaîtront dans les prochaines années les développements sociaux, économiques et culturels les plus importants. «Si nous voulons que le Québec soit, comme il se doit, un partenaire majeur de la mondialisation, les défis à relever sont clairs», a-t-il conclu.

D.B.

Subvention du FAI pour les revues savantes en ligne

Le Fonds de l’autoroute de l’information (FAI) vient d’accorder une subvention de 200 000 $ au Groupe interuniversitaire pour l’édition numérique, dont fait partie la Direction générale des technologies de l’information et de la communication. Le projet vise la création d’un service d’édition numérique qui diffusera le patrimoine scientifique québécois et fera la promotion des publications universitaires dans les réseaux internationaux.

Cette subvention permettra au Groupe d’acquérir une expertise en édition numérique appliquée au milieu universitaire pour la revue savante et le livre et de mettre en œuvre une structure de production adaptée aux documents universitaires. À la suite des travaux du Groupe, des services d’édition numérique pour les revues et les livres seront offerts aux communautés universitaires québécoises dès le printemps 2002.

Le Groupe interuniversitaire pour l’édition numérique réunit les trois principaux établissements universitaires francophones du Québec (universités de Montréal, Laval et du Québec à Montréal) et trois éditeurs universitaires (les PUM, les PUL et les PUQ). Il permettra la mise en ligne de plus de un millier d’articles et de trois livres numériques. Les revues suivantes participent au projet: Anthropologie et sociétés, Lien social et Politiques, Loisirs et sociétés, Nouvelles pratiques sociales, Relations industrielles, Revue des sciences de l’éducation.

Régime de retraite de l'UdeM

La caisse du Régime de retraite de l’Université de Montréal (RRUM) affichait un surplus actuariel de 33 millions à la fin de l’année 2000. Avec un taux de capitalisation de 112 %, le Régime est donc en excellente santé financière.

Au 31 décembre 2000, la valeur marchande de la caisse du RRUM s’élevait à près de 1,7 milliard, une hausse de 142,2 millions par rapport à l’exercice précédent. Cet accroissement de la valeur est principalement dû à «un apport important des revenus nets de placements ainsi qu’au rajustement des marchés financiers», écrit-on dans le rapport annuel du RRUM.

Cette performance «marque le retour à un rendement annuel stimulant», estime le président du Comité de retraite, Jacques Lucier. Avec un taux de rendement de 11,3 %, le Régime de retraite de l’Université de Montréal se classe avantageusement par rapport aux caisses de retraite canadiennes dont l’actif dépasse les 250 millions. Le rendement moyen s’établit à 10,9 % sur 4 ans et à 12,3 % sur 10 ans.

En ce qui concerne la répartition des placements, dont la gestion a récemment été confiée à Andrée Mayrand, on remarque une diminution des positions du Régime dans les fonds communs au profit du marché obligataire. Au 31 décembre 2000, la répartition du portefeuille était la suivante: fonds communs, 15,2 %; marché monétaire, 4,8 %; obligations, 32,2 %; et actions, 47,8 %.

Quant à l’actif disponible pour les prestations, il est de 1,635 milliard pour des engagements projetés de 1,456 milliard.

Le rapport annuel du Comité de retraite fait état d’une légère augmentation quant au nombre de participants actifs. En effet, en décembre 1999, on comptait 5180 participants actifs alors que ce chiffre s’élevait un an plus tard à 5295. D’après le Comité, «cette hausse reflète la tendance perçue en 1998, soit une stabilisation des effectifs de l’Université après une période de rationalisation». Par contre, au cours de l’année 1999-2000, le nombre de retraités a aussi augmenté, passant de 1942 à 2024, tandis que celui des personnes ayant droit à une rente différée est passé de 1473 à 1405.

Enfin, certaines modifications ont été apportées au règlement du Régime, soit un changement dans la composition du Comité de retraite et la mise en place d’un programme de reconnaissance et de rachat de périodes de congés de maternité ou d’adoption au titre du service crédité. De plus, des règles administratives ont été adoptées quant au rachat de congés de perfectionnement ou d’études pris avant 1998.

Le rapport annuel du Régime de retraite est publié sur le site Internet de la Direction des ressources humaines: www.drh.umontreal.ca.

Création du Groupe vétérinaire en thérapie génique

Le Groupe vétérinaire en thérapie génique (GVTG) a été créé récemment à la Faculté de médecine vétérinaire. Ce groupe est formé des membres du corps professoral intéressés par l’application de la thérapie génique dans leur domaine, qu’il soit clinique ou de recherche. En sont actuellement membres: Michel Desnoyers, Marilyn Dunn, Anne Lanevshi, Bertrand Lussier, Daniel Martineau, Andrée Quesnel, Lawrence Smith et Bruce Murphy. Ce dernier y participe en tant que représentant des membres du Centre de recherche en reproduction animale. Les Drs Dunn et Martineau collaborent déjà avec le Centre de thérapie expérimentale du cancer de Montréal.

La Faculté de médecine s’associe à Apple pour créer des didacticiels

Le doyen Patrick Vinay et la Dre Louise Charron discutent avec le représentant d’Apple au Canada, Dikran Husseindjian (assis). Ils étaient réunis à l’occasion de l’annonce de la création du centre Apple de la Faculté de médecine.

Dans son sous-sol, le Dr André Ferron bricole sur son ordinateur des animations pour un cours qu’il donne en neurologie. Un neurone que l’adjoint du doyen de la Faculté de médecine a dessiné attend depuis des années l’effet d’un antidépresseur particulièrement difficile à illustrer. Avec l’annonce, le 3 octobre dernier, de la création du centre Apple, un laboratoire permanent d’élaboration de didacticiels multimédias, son patient virtuel a des chances de sortir de son état dépressif.

«Enfin, des professeurs qui ne sont pas des spécialistes de l’informatique pourront avoir accès à des outils informatiques qui serviront leur approche pédagogique», dit le Dr Ferron. Le laboratoire, qui est actuellement en construction dans le Pavillon principal, comptera plusieurs ordinateurs performants et disposera de l’expertise pour aider les professeurs désireux de créer des didacticiels.

«Plusieurs détails restent à préciser, a admis le chercheur et médecin. On ne sait pas si un technicien sera sur place de façon permanente par exemple. Mais on sait que les projets retenus seront pris en main. Il y aura désormais un laboratoire, du soutien, des ordinateurs pour les professeurs qui ont des idées de logiciels d’enseignement.»

Cette collaboration avec Apple dans l’élaboration de didacticiels multimédias s’inscrit dans l’apprentissage par problèmes (APP), une approche pédagogique mise en place par la Faculté de médecine en septembre 1993. Cette méthode s’appuie sur la présentation de cas individuels et des données de laboratoire qui s’y rattachent. L’étudiant, sous la surveillance d’un tuteur, effectue la collecte des indices pertinents et se fixe des objectifs d’apprentissage qui le conduisent à la résolution de problèmes en termes anatomiques, physiopathologiques, épidémiologiques, pharmacologiques et thérapeutiques.

Le portable et le stéthoscope

La Dre Louise Charron, secrétaire de la Faculté de médecine, a conçu depuis 10 ans plusieurs logiciels d’enseignement assisté par ordinateur. Pour elle, les images virtuelles sont les meilleurs alliés des professeurs. «Les manuels de médecine sont de plus en plus ternes, dit-elle. Particulièrement en neurologie, une discipline difficile à enseigner.»

Avec ses possibilités graphiques, l’électronique peut avoir un rôle utile tout en abolissant les problèmes éthiques. «Fini le temps où 160 étudiants tentaient de déceler des signes cliniques sur un patient debout au milieu de l’amphithéâtre. Le support informatique permet d’observer les symptômes de la maladie de Parkinson, de voir le système nerveux en action, de plonger à l’intérieur des cellules. De plus, l’étudiant curieux aura accès à des cas qu’on ne rencontre qu’une fois en 10 ou 20 ans.»

À son avis, les écoles de médecine exigeront bientôt de leurs étudiants qu’ils acquièrent un ordinateur portatif relié à Internet avec la technologie «sans fil». Cet outil les suivra partout durant leurs études et même après. Il deviendra aussi important pour le médecin de demain que le stéthoscope aujourd’hui ou le microscope autrefois. Plusieurs étudiants possèdent des ordinateurs portables. Mais aucune mesure n’oblige actuellement les nouveaux à acheter ce type d’appareil.

La médecine est une science qui ne s’apprend pas sans le recours aux images, a soutenu le doyen Patrick Vinay, et l’intégration de l’informatique dans l’enseignement médical se fait encore avec timidité. C’est pourquoi le doyen se réjouit de ce partenariat avec Apple, qui a réalisé plusieurs percées tant dans le monde scolaire que dans celui de la communication. La Faculté de médecine compte déjà 22 salles d’APP équipées, entre autres, d’ordinateurs Macintosh.
Incapable de chiffrer avec précision la contribution d’Apple dans ce projet de partenariat, Dikran Husseindjian, directeur national des ventes pour le secteur de l’éducation, a dit que son entreprise était présente depuis 20 ans dans le monde universitaire. «Notre objectif est de mettre au point des solutions technologiques adaptées aux besoins des étudiants et des enseignants», a-t-il affirmé.

M.-R.S.

L’École d’optométrie obtient son agrément pour sept ans

À la suite d’une visite sur place et de l’examen d’un rapport de plus de 400 pages, l’Accreditation Council on Optometric Education (ACOE) a accordé à l’École d’optométrie un «agrément complet» pour les sept prochaines années. L’organisme de référence américain confirme ainsi l’excellence de la seule école d’optométrie francophone du continent. «Cet agrément démontre que nous avons satisfait aux exigences de l’organisme américain, commente le directeur, Pierre Simonet. Mais le fait de l’avoir pour sept ans, soit la limite maximale, représente un soulagement et une fierté.»

Cette échéance lointaine ne signifie pas que les professeurs et les chercheurs de l’École d’optométrie vont s’asseoir sur leurs lauriers. Tant en recherche qu’en enseignement, l’École a plusieurs projets. D’ici un an, par exemple, elle mettra sur pied un programme de doctorat en sciences de la vision et augmentera sensiblement la surface de laboratoire. L’an dernier, les chercheurs ont obtenu quelque neuf millions de dollars de fonds de recherche.

En ramenant l’École parmi la douzaine d’établissements universitaires du continent reconnus par l’ACOE, cet agrément met fin à plusieurs années d’incertitudes. Dès 1983, l’organisme avait donné à l’école montréalaise un premier agrément, qui avait été renouvelé en 1988. Mais les choses s’étaient moins bien passées en 1993. Les experts américains avaient posé plusieurs conditions à l’agrément. En 1997, six recommandations avaient été exprimées. Les examinateurs avaient noté alors une «évolution marquée mais insuffisante».

En mars dernier, durant trois jours, cinq évaluateurs ont visité l’École: Douglas Penisten (Université d’Oklahoma), Richard Hill (Université de l’Ohio), Antony di Stephano (Université de Pennsylvanie), Terry Roark (Université du Wisconsin) et Larry Stoppell (clinicien indépendant). Tout a été passé au peigne fin: l’administration, les programmes d’enseignement, les projets de recherche, l’encadrement des étudiants, etc. Ils avaient auparavant pris connaissance du rapport rédigé sous la direction de Pierre Simonet, un document de 120 pages auxquelles s’ajoutent 300 pages d’annexes. «Un seul commentaire mitigé a marqué leur jugement», ajoute M. Simonet. Cela concerne le statut des professeurs cliniciens, dont il faudrait mieux définir le champ d’investigation. À part ça, tout est au poil. À noter: l’école de l’Université de Montréal est la seule à utiliser une autre langue que l’anglais pour son fonctionnement.

Le directeur Simonet ajoute que nul n’a l’intention de se laisser aller. D’ailleurs, les représentants de l’ACOE peuvent effectuer des contrôles à n’importe quel moment pour vérifier si leur évaluation est toujours justifiée. «Nous vivons dans un climat de remise en question permanente et de recherche d’excellence.»

M.-R.S.

Corvée de nettoyage

Un peu plus d’une vingtaine d’étudiants ont répondu à l’appel du groupe UniVertCité et ont participé, le 4 octobre dernier, à la corvée de nettoyage d’une partie du campus. La corvée visait cette année le terrain de sport devant le pavillon de la Faculté de musique ainsi que la pente de ski derrière le CEPSUM. La participation a été plus faible que par les années passées, alors qu’une cinquantaine d’étudiants avaient nettoyé le terrain boisé entre les résidences et la station de métro Université-de-Montréal.

«Une inspection des lieux nous a montré que ce site est maintenant impeccable, s’est réjoui Jonathan Houde, coordonnateur à la vie étudiante à la FAECUM. Par contre, le terrain de sport était, lui, très malpropre.»

Une quinzaine de sacs de déchets domestiques (papiers, bouteilles, sacs d’épicerie, etc.) ont pu être remplis, mais de gros morceaux, comme des lampadaires abandonnés, ont dû être laissés sur place.

UniVertCité a pris la relève du Groupe de recherche en intervention publique (GRIP) et participe à diverses activités de sensibilisation, dont la Semaine de l’environnement et la Semaine de la solidarité.



 
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