Édition du 12 novembre 2001 / Volume 36, numéro 11
 
  Pour un «Harvard canadien»
C'est du moins l'objectif visé par le gouvernement fédéral.

De gauche à droite, le ministre David Cliche, le doyen Louis Maheu (également président de l’Association canadienne pour les études supérieures), le conseiller Edward Goldenberg, du cabinet du premier ministre canadien, et le recteur Robert Lacroix.

La France a la Sorbonne; l’Angleterre Oxford et Cambridge; les États-Unis l’Université Harvard… «Au pays, on devrait pouvoir nommer une ou deux universités de réputation internationale; le gouvernement fédéral crée les conditions pour cela», affirme Edward Goldenberg, conseiller principal en politiques au cabinet du premier ministre du Canada.

M. Goldenberg participait à un débat organisé pour la clôture du congrès annuel de l’Association canadienne pour les études supérieures, qui avait lieu à Montréal le 26 octobre dernier. Il estime que les élus ont bien réagi aux messages répétés des représentants des universités canadiennes au cours des dernières années. Les compressions budgétaires dans les grands organismes subventionnaires, en 1995, ont été durement ressenties, et le gouvernement en a pris note. Sa réaction: la création de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), le remplacement du Conseil de recherches médicales par les Instituts de recherche en santé du Canada, l’adoption de la politique des chaires de recherche. «Le gouvernement doit continuer à mettre l’accent sur l’enseignement postsecondaire», a dit M. Goldenberg, qui s’est toutefois montré prudent quant au prochain budget.

Présent à la rencontre, le recteur Robert Lacroix a «mis son chapeau d’économiste» pour dire que les attentats du 11 septembre remettaient en question les modèles les plus sophistiqués de prévision économique. «Nos modèles ne peuvent prévoir les réactions à de tels événements. Pour s’adapter aux nouvelles règles du jeu, il reste le capital humain, l’ingéniosité. C’est ça qui peut faire la différence.»

Les petits pays comme le Canada ne fixeront pas les normes d’excellence en matière de haut savoir. Celles-ci sont établies par des acteurs majeurs comme les États-Unis. Mais pour ne pas rater le train, les universités canadiennes doivent «payer le prix du passage». Un prix qui pourrait être beaucoup plus élevé si elles restent en marge du convoi.

En matière d’études supérieures, le Canada a fait beaucoup, admet le principal artisan du programme canadien de chaires de recherche. Mais il ne faut pas oublier que 40 % du budget de la FCI provient des provinces. Et l’effort doit continuer. «Cette année, 900 demandes de financement pour des projets valables seront refusées par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada faute d’argent.»

M. Lacroix a rappelé que 30 000 postes de professeurs devront être pourvus au cours des 10 prochaines années au pays et que les études de doctorat sont les plus difficiles à financer pour des jeunes qui sont très souvent à bout de souffle à cette étape de leur vie.

Le ministre québécois de la Recherche, de la Science et de la Technologie, David Cliche, a souligné que le Québec était la seule province canadienne, avec l’Alberta, à posséder ses propres organismes subventionnaires, qui totalisent un budget de 140 M$: au Fonds de la recherche en santé du Québec et au Fonds de l’aide aux chercheurs se sont ajoutés récemment Génome-Québec et Nano-Québec.

M.-R.S.



 
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