Édition du 12 novembre 2001 / Volume 36, numéro 11
 
  Le FERASI veut former des administrateurs de soins infirmiers
Le Centre offrira annuellement deux bourses d'études de 50 000$ à des doctorants.

Danielle D’Amour, directrice du centre FERASI, a obtenu quatre millions pour financer un centre de formation en administration des soins infirmiers.

Le centre Formation et expertise en recherche appliquée à l’administration des soins infirmiers (FERASI) offrira deux généreuses bourses annuelles de 50 000 $ aux étudiants de l’Université de Montréal qui entreprendront un doctorat portant sur l’administration des soins infirmiers. En vertu du statut interuniversitaire du centre, deux autres bourses seront attribuées à des étudiants des universités McGill et Laval. Ces bourses seront valables pour quatre ans.

«Nous voulons, par l’intermédiaire de ce programme, former 25 spécialistes au cours des cinq prochaines années au Québec, explique Danielle D’Amour, professeure à la Faculté des sciences infirmières et directrice du nouveau centre. Cela devrait contribuer à diminuer l’ampleur du déficit que l’on constate actuellement.»

Le Québec connaît en effet un manque inexplicable de ressources du côté de l’administration des soins infirmiers. Le CHUM, par exemple, qui doit revoir tout ce secteur en vue de son déménagement prochain, ne peut en ce moment compter sur aucun docteur en administration des soins infirmiers. Conscient du manque, le CHUM participe activement au FERASI. Étant au nombre des partenaires du centre, il verse la moitié des bourses accordées aux étudiants en plus de présenter des problèmes précis à résoudre. «Nous nous concentrons dans ce volet sur la recherche appliquée et le transfert des connaissances», dit Mme D’Amour.

Consortium d’universités

Fruit d’une entente de collaboration entre trois établissements québécois qui offrent une formation en sciences infirmières (l’Université de Montréal, l’Université McGill et l’Université Laval), le centre FERASI réunit les forces de chacun pour créer une option dans les programmes de doctorat. À l’Université de Montréal, par exemple, le diplôme de Ph. D. en santé publique portera la mention «option administration des soins infirmiers».

«Créer un programme de doctorat peut prendre jusqu’à 10 ans. Nous avons donc préféré mettre nos points forts en commun et offrir dès maintenant un programme d’études mixte», explique Mme D’Amour. Les étudiants non boursiers pourront également s’y inscrire.

Cette décision est justifiée par l’urgence des besoins dans le secteur de la santé, qui a été considérablement bouleversé depuis les départs massifs à la retraite des infirmières. Les 11 partenaires du centre FERASI ont des besoins divers. La Régie régionale de Montréal-Centre, par exemple, qui a accueilli la première boursière, Liette Bernier, voulait trouver des façons de maximiser l’organisation des services intégrés. Mme Bernier étudiera donc ce domaine avec Ghislaine Rouleau, directrice des ressources humaines à la Régie.

D’autres bourses seront accordées afin d’encourager les étudiants à choisir l’administration des soins infirmiers. Un programme prévoit notamment l’attribution de bourses de 10 000 $ à la deuxième année de maîtrise. Par ailleurs, des budgets sont prévus pour le développement de l’enseignement à distance, notamment par le modèle du WebCT.

Quatre millions pour cinq ans

Le centre FERASI, qui espère éventuellement étendre ses activités à la francophonie, a reçu en juillet dernier un budget de quatre millions pour ses cinq premières années d’existence. Les Instituts de recherche en santé du Canada, le Fonds de la recherche en santé du Québec et les 11 décideurs (centres hospitaliers, CLSC, régies régionales, etc.) ont participé à son financement, de même que les trois universités engagées.

«Honnêtement, nous n’espérions pas une réponse si enthousiaste des organismes subventionnaires, signale Mme D’Amour. Manifestement, la porte était grande ouverte pour notre initiative.»

Si l’Université de Montréal constitue le cœur du centre, une vingtaine de collaborateurs de plusieurs départements et facultés d’universités du Québec formeront sa masse critique. Une vingtaine de décideurs représentant les gestionnaires en soins infirmiers et les organismes responsables de l’élaboration des politiques relatives à l’administration des soins infirmiers participeront également à la vie pédagogique du centre et seront nommés à titre de professeurs de clinique.

Actuellement, les professeurs de l’Université de Montréal associés au projet sont André Duquette, la doyenne Christine Colin (Faculté des sciences infirmières) et Jean-Louis Denis (Faculté de médecine, Département d’administration de la santé). Clémence Dallaire, de l’Université Laval, Susan French, directrice de la McGill School of Nursing, et Laurette Dubé (Faculté de gestion), également de l’Université McGill, complètent l’équipe du FERASI.

M.-R.S.



 
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