Édition du 19 novembre 2001 / Volume 36, numéro 12
 
  Première journée de consultation
Un groupe de personnes âgées consulte des étudiants en pharmacie.

Pilules de calcium, onguent Zincofax, gomme Clorets, comprimés de glucosamine et trois boîtes de médicaments pour contrôler la pression artérielle. C’est ce que Jasseline Ménard, 67 ans, sort de son sac à main. Anne-Marie Larivière, étudiante de quatrième année à la Faculté de pharmacie, note tout cela et interroge sa «cliente»: depuis combien de temps prend-elle des médicaments pour réguler sa pression? Quelle en est la posologie? Et pourquoi la glucosamine? L’atmosphère est détendue. «Elles sont bien fines avec nous», confie en riant Mme Ménard, une résidente de la Villa Rive-Sud, à Saint-Lambert.

Répondant à l’invitation d’un groupe d’étudiants et de professeurs, 24 résidents de ce centre d’hébergement, âgés de 60 à 97 ans, se sont présentés le 9 novembre dernier à la Faculté de pharmacie pour la 1re Journée de consultation pharmaceutique. Il est trop tôt pour dire si cette activité sera annuelle, mais les organisateurs se disaient ravis à la fin de l’après-midi.

Invités à «faire le ménage de leur pharmacie», les participants devaient apporter tout ce qu’ils ingèrent ou appliquent sur leur corps pour améliorer ou maintenir leur état de santé: médicaments, vitamines, gouttes, crèmes, etc. «La consultation visait à évaluer les produits que la personne utilise, explique la vice-doyenne Claude Mailhot. L’étudiant faisait un rapport verbal sur place, puis transmettait au besoin une recommandation écrite qui pouvait être acheminée au médecin traitant, au pharmacien ou à l’infirmière qui prennent soin de cette personne.»

Fruit d’une collaboration entre l’association des étudiants en pharmacie et une poignée de professeurs, cette journée de consultation avait pour but de donner une expérience professionnelle aux étudiants. «C’est bien de pouvoir mettre en pratique nos habiletés en communication avec du vrai monde», explique Dominique Harvey, étudiante de quatrième année. Avec un autre étudiant, Sébastien Dewez, elle a organisé une présentation interactive sur la grippe, le rhume et la vaccination à laquelle tous les participants ont assisté.

Sortante du baccalauréat en pharmacie, Anne-Marie Larivière (au centre) analyse les produits que lui a apportés Jasseline Ménard à la 1re Journée de consultation le 8 novembre. Marie-Soleil Beaulieu assiste à la rencontre.

Dans un local spécialement aménagé pour les consultations, les rencontres individuelles duraient environ 45 minutes. Après avoir pris connaissance du contenu du petit sac de produits pharmaceutiques, l’étudiant passait à l’évaluation: la personne souffre-t-elle d’effets secondaires? Respecte-t-elle bien la posologie? Connaît-elle les interactions médicamenteuses? Au besoin, un pharmacien professionnel était disponible pour répondre aux questions.

L’entrevue était menée par un étudiant de quatrième année, mais les organisateurs ont voulu intégrer à l’activité les étudiants de première année. Une douzaine d’entre eux y ont ainsi participé à titre d’observateurs.

C’est la vice-doyenne qui a lancé en avril dernier l’idée d’une journée de consultation pharmaceutique. «Plutôt que d’organiser des défilés de mode ou des soirées de vins et fromages, je me suis demandé si les étudiants participeraient à une activité consacrée au service à la communauté. La réponse ne s’est pas fait attendre.»

Un comité organisateur formé de trois étudiants (Vanessa Arsenault, Suzanne Atkinson et Sébastien Dewez), d’un professeur de clinique (Louise Mallet) et de trois administrateurs (Claude Mailhot, Gilles Leclerc et Karine Patry) a été mis sur pied. Le groupe de personnes qui joueraient le rôle des «clients» n’était pas défini au départ. Il fallait trouver des gens intéressés par les questions de santé et de médicaments et prêts à se déplacer jusqu’aux salles de consultation du Pavillon principal, disponibles durant la journée. «Les personnes âgées répondent très bien à ces critères, note la vice-doyenne. Grâce à une professeure adjointe de clinique, Diane Lamarre, nous avons pu lancer l’invitation aux résidents de la Villa Rive-Sud.»

Mme Mailhot aimait bien l’idée de cette rencontre entre jeunes et aînés. Parmi les participants, plusieurs avaient revêtu leurs habits du dimanche, et les étudiants étaient visiblement heureux de l’expérience en cours. Dès les premières consultations individuelles, la vice-doyenne a vu que le courant passait. «J’en avais les larmes aux yeux», confie-t-elle.

Bien que cette journée de consultation ait mobilisé une trentaine d’étudiants, l’activité ne leur a pas valu de crédits. Même les membres du comité organisateur ont refusé de «monnayer» ce qu’ils considéraient comme leur contribution personnelle à la communauté.

La Faculté de pharmacie entretient des liens étroits avec les milieux de pratique. Deux semaines avant cette rencontre, du 22 au 26 octobre, se sont tenues des journées «carrière» où plusieurs pharmaciens professionnels sont venus rencontrer les étudiants de troisième année pour leur parler de leur travail. Les étudiants ont pu discuter avec des pharmaciens qui gagnent leur vie dans les forces armées canadiennes, chez Jean Coutu, dans des services spécialisés (sida, diabète) ou comme salariés.

M.-R.S.



 
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